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13/09/2022

Sniper, Tome 1, de Kuo-Li Chang



Sniper, Tome 1
Le sniper, son wok et son fusil




Kuo-Li Chang






À Taïwan, le superintendant Wu doute du suicide d'un officier du Bureau des commandes et acquisitions de l'armée. Un deuxième cadavre d'officier, rejeté par la mer sur la plage des Perles de sable, renforce son intuition.
À Rome, le tireur d'élite Ai Li, dit Alex, s'apprête à dégommer un conseiller en stratégie du président taïwanais sur ordre des services secrets. Mais au dernier moment, tout capote et, menacé, il s'enfuit à travers l'Europe.
De retour à Taipei, Alex croise le chemin de Wu qui persiste à enquêter malgré les ordres venus d'en haut.




06/10/2020

Les secrets de ma mère, de Jessie Burton


Les secrets de ma mère
 
- Jessie Burton





Gallimard
03 Septembre 2020
23.00 €






Une après-midi d'hiver de 1980, en plein cœur de Londres, Elise Morceau rencontre Constance Holden et tombe instantanément sous son charme. Connie est audacieuse et magnétique, une écrivaine à succès dont le dernier roman est adapté au cinéma par l'un des plus gros studios d'Hollywood. Elise suit Connie à Los Angeles, la ville par excellence du rêve et de l'oubli. Mais tandis que Connie s'enivre de l'énergie de cette nouvelle vie où tout le monde s'enveloppe de mensonges et tente d'atteindre les étoiles, Elise commence à perdre pied. Au cours d'une fastueuse soirée hollywoodienne, elle surprend une conversation qui l'entraînera à prendre une décision radicale qui pourrait bouleverser sa vie.
Trois décennies plus tard, en 2017, Rose Simmons cherche des réponses sur le passé de sa mère, Elise, qui a disparu sans laisser de traces alors qu'elle n'était qu'un bébé. Rose a découvert que la dernière personne à avoir vu sa mère est Constance Holden, une écrivaine recluse et oubliée qui s'est retiré de la vie publique alors qu'elle était au sommet de sa gloire. Rose se retrouve irrépressiblement attirée sur la piste de Connie, en quête d'indices sur les secrets de son passé.




13/04/2017

Les filles au lion, de Jessie Burton

Les filles au lion - Jessie Burton



Gallimard
09 Mars 2017
22.50 €







En 1967, cela fait déjà quelques années qu'Odelle, originaire des Caraïbes, vit à Londres. Elle travaille dans un magasin de chaussures mais elle s'y ennuie, et rêve de devenir écrivain.
Et voilà que sa candidature à un poste de dactylo dans une galerie d'art est acceptée ; un emploi qui pourrait bien changer sa vie. Dès lors, elle se met au service de Marjorie Quick, un personnage haut en couleur qui la pousse à écrire. Elle rencontre aussi Lawrie Scott, un jeune homme charmant qui possède un magnifique tableau représentant deux jeunes femmes et un lion. De ce tableau il ne sait rien, si ce n'est qu'il appartenait à sa mère. Marjorie Quick, à qui il soumet la mystérieuse toile, a l'air d'en savoir plus qu'elle ne veut bien le dire, ce qui pique la curiosité d'Odelle. La jeune femme décide de déchiffrer l'énigme des Filles au lion.
Sa quête va révéler une histoire d'amour et d'ambition enfouie au cœur de l'Andalousie des années trente, alors que la guerre d'Espagne s'apprête à faire rage.
Après Miniaturiste, Jessie Burton compose une intrigue subtile entre deux lieux et deux époques que tout sépare en apparence, tout en explorant, avec beaucoup de sensualité, d'émotion et de talent, les contours nébuleux de la puissance créatrice.



26/07/2016

Endgame, Tome 1, de James Frey et Nils Johnson-Shelton

Endgame, Tome 1 : L'Appel - James Frey et Nils Johnson-Shelton



9 Octobre 2014 - 16 Mars 2016
Gallimard - J'ai Lu
19€90 - 8€



Douze jeunes élus, issus de peuples anciens. L'humanité tout entière descend de leurs lignées, choisies il y a des milliers d'années. Ils sont héritiers de la Terre. Pour la sauver, ils doivent se battre, résoudre la Grande Énigme.
L'un d'eux doit y parvenir, ou bien nous sommes tous perdus. Ils ne possèdent pas de pouvoirs magiques. Ils ne sont pas immortels. Traîtrise, courage, amitié, chacun suivra son propre chemin, selon sa personnalité, ses intuitions et ses traditions.
Endgame n'a ni règles ni limites.
Il n'y aura qu'un seul vainqueur.




Endgame – malgré son résumé à la Hunger Games – est une série qui me tentait bien.
Douze jeunes, issus de peuples anciens et dont l'humanité descend, sont les héritiers de la Terre. Ils sont chargés de la sauver, et pour cela ils doivent résoudre l'Endgame : la Grande Enigme. Tous ces jeunes, et leurs ancêtres avant eux, se sont entrainés pour gagner, au cas où le Jeu se déclencherait. Et il est temps. Douze personnes sont entrainées dans cette course mortelle, qui va changer notre planète.
En commençant L'Appel, j'ai été plutôt emballée. Malgré le fait d'utiliser des ficelles ou des intrigues déjà connues, le fait que l'action commence dès le début est un bon point. Le fait que ces entités extraterrestres contrôlent le monde, les joueurs et les règles étaient également bien amenées, malgré le fait que leur méthode pour sauver la Terre de l'influence néfaste des hommes soit discutable. Ensuite, le fait d'avoir douze Joueurs et dont potentiellement douze personnages principaux est intéressants dans le fait que cela nous permet de sauter d'un endroit à l'autre, à différentes façon de penser et de fonctionnement. Mais dans la réalité, le fait d'avoir affaire à autant de différents personnages nous fait oublier certains, pour se concentrer sur d'autres. Je regrette que L'Appel ne se soit pas contenté de la base du roman : 12 Joueurs, surentrainés, des machines de guerre, dont certains sont des psychopathes ou en tout cas avec quelques petits problèmes. Non, il a fallu que des histoires d'amour soient intégrées à l'histoire, et surtout souvent très mal amenées...
Donc, je dirais qu'Endgame tire son épingle du jeu grâce à un rythme effrénés, certains personnages captivants et une intrigue qui tient bien la route de manière générale. Cependant, j'aurais souhaité que tous les personnages soient mis en valeurs, qu'il n'y ait pas eu d'histoire d'amour ou mieux amenées.
Donc, du bon et du moins bon !



Nous sommes des êtres humains. Nous ne possédons qu'une seule vie qui doit être honorée. Supprimer une vie devrait toujours être le fruit d'une décision réfléchie.



Endgame, Tome 1 : L'Appel
Endgame, Tome 2 : La clé du ciel



Chronique en + : l'avis de Totoro !
 


(Mois de juillet)

20/04/2016

Le Clan des Otori, Tome 1, de Lian Hearn

Le Clan des Otori, Tome 1
Le Silence du Rossignol

Lian Hearn


Au XVIème siècle, dans un Japon médiéval mythique, le jeune Takeo grandit dans un village tranquille, au sein d'une communauté qui condamne la violence. Mais cette communauté est victime de persécutions, et les habitants du village de Takeo sont massacrés par les hommes d'Iida. Sauvé et adopté par sire Shigeru, chef du Clan des Otori, le jeune garçon se trouve plongé dans un univers d'intrigues et de luttes violentes entre les clans de ce Japon féodal.
Animé par son désir de vengeance et son devoir de loyauté, transporté par l'intensité de son amour pour la belle Kaede, Takeo devra trouver sa propre voie.
Sa quête le conduira derrière les murailles d'Inuyama, où il devra franchir le parquet du rossignol... cette nuit-là le rossignol se taira-t-il ?



Le Clan des Otori est un livre que j'ai découvert au collège (bonjouuuuur le coup de vieux !), et fait partie de ces sagas que je relis régulièrement.
Tomasu est un jeune homme vivant dans un petit village des montagnes et faisant partie d'une communauté appelée les Invisibles, dont la particularité est de condamner la violence et d'interdire de tuer. Un soir alors qu'il errait dans la montagne, il retrouve son village massacré par les guerriers Tohan, qui méprisent les croyances des Invisibles. Tomasu est sauvé par un seigneur, Shigeru Otori, qui prend la décision de l'emmener chez lui et de le rebaptiser Takeo. Otori va prendre la décision d'adopter le jeune homme au sein de sa famille et de son clan mais aussi, avec son aide, de venger la mort de son frère par les Tohan et assassiner Iida Sadamu, chef des Tohan et ennemi de Shigeru. Pour l'aider à accomplir cette vengeance, Takeo va avoir besoin de tous les mystérieux pouvoirs qu'il a hérités de la Tribu...
Dans le même temps, nous faisons la connaissance de Kaede Shirakawa, fille d'un seigneur et retenu en otage dans un château appartenant à des alliés d'Iida. Prisonnière depuis l'âge de 8 ans, elle a grandi et s'est métamorphosée en très belle femme, faisant la convoitise de tous les hommes qui la croise... Victime d'une tentative de viol, le capitaine Araï la sauve et s'accuse de la mort de son agresseur. Peu de temps après, on engage pour elle un mariage, mais l'homme mourra peu de temps après. Après cela, la jeune femme est accusée de porter malheur et d'apporter la mort aux hommes qui la désirent. Un état dont Iida Sadamu va profiter, malheureusement, entrainant Kaede dans la guerre.

Le Silence du Rossignol est un premier tome excellent du début à la fin : non seulement il pose les fondations d'un univers riche et détaillé, avec des personnages tous plus captivants les uns que les autres mais il n'oublie pas d'avoir une intrigue excellente ! On se retrouve plonger au cœur d'un jeu de pouvoir, dans les luttes sanglantes qui opposent les différents seigneurs de guerre. Au milieu de tout ça, il y a au départ un jeune paysan transformé en fils du clan des Otori, héritier des mystérieux pouvoirs d'une Tribu d'assassins ; ainsi qu'une jeune fille, considérée comme un simple pion sur l'échiquier politique, et qui se révèle beaucoup plus forte qu'on n'aurait pu le penser. Ces deux personnages principaux sont absolument touchants, merveilleux, et plus que nécessaires – chacun à leur façon ! – dans le déroulement de l'histoire. Mais Lian Hearn n'a pas tout mise sur ces deux-là, et les personnages secondaires sont tout aussi palpitants. Notamment Shigeru, mon préféré : absolument essentiel, c'est le pilier de l'histoire, celui par qui tout commence. Sa quête de vengeance est peut-être basique, mais fonctionne du début à la fin : on ne peut que compatir à son histoire. Iida Sadamu est le « parfait » méchant : un seigneur de guerre puissant et terrifiant, on ne peut que le détester ! Maruyama Naomi est une femme à la tête d'un domaine qui se transmet de mère en fille, une des rares femmes de cette époque à pouvoir contrôler sa destinée face aux hommes. Muto Kenj est un membre de la Tribu, ami de Shigeru et professeur de Takeo, j'ai alterné les moments où j'avais envie de le serrer dans mes bras ou de le gifler. Beaucoup d'autres personnages secondaires, tous essentiels mais dont je n'ai pas forcément la place de parler malheureusement... Le Silence du Rossignol a cette faculté de rendre vivants et indispensables chacun d'entre eux.
L'univers créé par Lian Hearn ressemble énormément au Japon Féodal, avec une organisation rigide séparée en différentes classes (nobles, guerriers, moines, paysans, parias...), qui possèdent chacune leurs règles et codes de conduite et qui ne se mélangent pas les unes aux autres. A travers les différentes appellations (Invisibles, Illuminé, la Tribu...), on peut y faire correspondre nos équivalents comme Bouddha et les chrétiens, les ninjas, et bien d'autres. Une grosse ressemblance avec notre monde, mais que Lian Hearn a su adapter à sa sauce et le rencontre encore plus riche et captivant.
Avec Le Silence du Rossignol, on peut dire que Le Clan des Otori démarre très fort, à se demander comment la suite pourrait le surpasser ! On est harponnés dès les premières pages, et on demande toujours plus.



Le Clan des Otori, Tome 1 : Le Silence du Rossignol
Le Clan des Otori, Tome 2 : Les Neiges de l'exil
Le Clan des Otori, Tome 3 : La Clarté de la lune
Le Clan des Otori, Tome 4 : Le Vol du Héron
Le Clan des Otori, Tome 5 : Le Fil du Destin




Chronique en + : l'avis de Chickon !




Challenge : 50 romans en 2016

25/03/2016

Le Professeur, de Charlotte Brontë

Le Professeur

Charlotte Brontë




L'essentiel de l'intrigue du Professeur se déroule à Bruxelles où William Crimsworth, le personnage principal et narrateur à la première personne du récit, devient, après une première expérience dans un pensionnat de garçons, instituteur dans le pensionnat voisin pour jeunes filles dirigé par Miss Zoraïde Reuter.
Orphelin de père et de mère, il a quitté son Angleterre natale pour trouver sa voie.



Après avoir lu quelques livres de la famille Brontë, je me décide à attaquer ceux que je n'ai pas encore lus. Parmi ces livres, j'ai jeté mon choix sur Le Professeur.
Le Professeur retrace la vie de William Crimsworth, son arrivée dans une école et donc sa carrière de professeur, d'abord pour de jeunes garçons, ensuite dans une école de jeunes filles. Nous allons avoir accès à ses pensées, d'abord concernant son travail et sur le fait d'enseigner à des femmes, mais également sur sa relation avec la directrice de l'école et avec une jeune femme enseignant la couture.
Si j'ai apprécié ma lecture de Shirley et de Villette, eu un immense coup de cœur pour Jane Eyre, je pense que Le Professeur est le roman de Charlotte Brontë que j'ai le moins aimé. Ce n'est pas tant l'écriture, qui est toujours magnifique, mais plus la description des personnages, notamment celui de William. C'est un homme qui a une haute estime de lui-même, très fier, presque arrogant. Malgré sa volonté de se démarquer de sa famille et de ses tendances aristocratiques, il n'en reste pas moins satisfait de sa position et de son lignage. La façon de décrire m'a presque choquée, notamment lors de ses leçons avec ses élèves féminines. La plupart sont décrits soient comme de belles femmes mais sottes ou manipulatrices, ou alors sont intelligentes mais disgracieuses. Un point auquel j'ai eu du mal à m'habituer, je l'avoue !
Malgré tout, Le Professeur reste un livre que j'ai pris plaisir à lire, surtout pour la façon d'écrire de Charlotte, qui est juste magistrale. Mais aussi pour la description de deux personnages : Hunsden, souvent ironique, très décalé, il m'a beaucoup amusé ; et ensuite Frances Henri, une petite personne calme et intelligente, qui n'a pas peur de tenir tête aux hommes pour défendre son point de vue.
Le Professeur est différent des autres livres que j'ai lu de Charlotte Brontë : moins développé, plus court, assez inégal au niveau du traitement des personnages, mais qui reste un livre à lire, rien que pour découvrir ou pour prolonger sa découverte de cette auteure ! Publié à titre posthume, cette histoire est fondée sur l'histoire vécue par Charlotte alors qu'elle vivait à Bruxelles en 1842, où elle étudiait le français dans un pensionnat.
Donc, sans être le meilleur, je recommande malgré tout ce titre, très révélateur de cette époque, mais surtout pour la plume inimitable de Charlotte !



Chronique en + : l'avis de La bouteille à la mer !



26/12/2015

L'intérêt de l'enfant, d'Ian McEwan

L'intérêt de l'enfant

Ian McEwan






A l'âge de cinquante-neuf ans, Fiona Maye est une brillante magistrate à la Haute Cour de Londres où elle exerce en tant que spécialiste du droit de la famille. Passionnée, parfois même hantée par son travail, elle en délaisse sa vie personnelle et son mari Jack.
Surtout depuis cette nouvelle affaire : Adam Henry, un adolescent de dix-sept ans atteint de leucémie, risque la mort et les croyances religieuses de sa famille interdisent la transfusion sanguine qui pourrait le sauver.
Avant de rendre son jugement, Fiona décide soudainement de se rendre à l'hôpital pour rencontrer Adam.



Attirée par la couverture et le résumé, je n'ai pas hésité à me plonger dans L'intérêt de l'enfant.
Fiona Maye est magistrate à la Haute Cour de Londres où elle exerce en tant que spécialiste du droit de la famille. Brillante, passionnée, acharnée, elle se consacre presque exclusivement à son métier, en délaissant Jack son mari, et tout vie personnelle. Une nouvelle affaire, celle d'Adam Henry, met le feu aux poudres, embrasant aussi bien sa vie professionnelle que personnelle. Du côté de sa vie professionnelle, elle s'implique énormément dans cette affaire : Adam Henry est un beau jeune homme, poète, musicien, et atteint une corde sensible chez Fiona. Le problème ? Adam est atteint de leucémie, et la transfusion sanguine qui pourrait le sauver n'est pas autorisé par les convictions religieuses de sa famille. Du côté de sa vie personnelle, le couple qu'elle forme avec son mari éclate. Jack n'étant plus satisfait de la vie qu'ils mènent, il lui donne un ultimatum, qui est très mal perçue par Fiona...
J'attendais beaucoup de L'intérêt de l'enfant, est-ce pour cela que ne n'y ait pas retrouvé ce que je voulais ? Ian McEwan a une très belle plume, mais la façon dont l'histoire a été racontée est très froide, presque clinique. Je n'ai pas ressenti les sentiments des personnages, je ne me suis identifiée ni à Adam ni à Fiona. Et pourtant, il y a de quoi faire avec deux êtres ! Fiona, par exemple : presque psychorigide, elle tient debout grâce à sa force de caractère, sa maîtrise de son travail. Sa capacité à mettre des mots sur des jugements lors de son travail à la cour est en totale opposition avec son incapacité à gérer sa vie intime, que ce soit sa relation avec son ami ou avec l'amitié naissance qu'elle entretient avec Adam. Non-dit, cachoterie, incompréhension... Les relations privées sont vraiment difficiles et chargées d'émotions qui n'arrivent à s'exprimer !
L'intérêt de l'enfant est un roman grave, avec un sujet qui ne peut pas laisser indifférent : jusqu'à quel point peut-on être investi dans sa religion ? Comment en est-on venu à refuser un traitement qui pourrait sauver une vie lorsque c'est interdit par une religion ? Quelle est la place des médecins, des infirmiers, des juges, qui doivent traiter avec des patients refusant des transfusions ? Toutes ces questions, avec une réponse ou non, trouvent leurs places ici.
Malgré l'intérêt des questions, les personnages, je ne peux pas dire que L'intérêt de l'enfant fut une vraie révélation, mais c'est en tout cas un livre qui nous oblige à réfléchir, à voir le monde différemment, et surtout à nous interroger sur nos choix au quotidien !



Chronique en + : l'avis du Cri du Lézard !

16/07/2015

Miniaturiste, de Jessie Burton

Miniaturiste

Jessie Burton



Nella Oortman n'a que dix-huit ans ce jour d'automne 1686 où elle quitte son petit village pour rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. Homme d'âge mûr, il est l'un des marchands les plus en vue de la ville. Il vit dans une opulente demeure au bord du canal, entouré de ses serviteurs et de sa sœur, Marin, une femme restée célibataire qui accueille Nella avec une extrême froideur.
En guise de cadeau de mariage, Johannes offre à son épouse une maison de poupée, représentant leur propre intérieur, que la jeune fille entreprend d'animer grâce aux talents d'un miniaturiste.
Les fascinantes créations de l'artisan permettent à Nella de lever peu à peu le voile sur les mystères de la maison des Brandt, faisant tomber les masques de ceux qui l'habitent et mettant au jour de dangereux secrets.



Dès sa sortie, Miniaturiste m'a aussitôt attiré l'œil.
En 1686, Nella Oortman est une toute jeune fille de 18 ans. Elle doit quitter son village pour aller rejoindre son nouveau mari, Johannes Brandt, à Amsterdam. Homme beaucoup plus âgé qu'elle, Johannes est un des marchands les plus talentueux de la ville. Il réside dans une superbe maison avec sa sœur Marin ainsi que leurs serviteurs.
Nella arrive, impatiente de tenir son rôle de femme mariée et de maitresse de maison. Mais rien ne se passe tout à fait comme prévue : Johannes semble plus absorbé par son travail que par sa femme, et Marin, restée célibataire, ne semble pas décidée à laisser la jeune fille prendre sa place dans la maison. Pour tenter de combler les déceptions de Nella, Johannes lui offre une maison de poupée, l'exacte réplique de leur demeure, que la jeune fille va animer grâce aux personnages d'une miniaturiste, encore une fois l'exacte réplique des véritables personnes habitant la maison. Le fait de pouvoir animer cette maison de poupées, à défaut de pouvoir gérer la véritable demeure, va l'aider à tromper l'ennui et s'intéresser à ce qui se passe au-dehors grâce à cette miniaturiste, qui s'avère bien mystérieuse et capable de prévoir l'avenir.

Jessie Burton nous plonge dans l'Amsterdam du XVIIème siècle, une description si riche en détails, en vie et en couleurs que je me suis crue dans un tableau. Miniaturiste se situe à la fois entre Tracy Chevalier et un tableau de Vermeer, ceux qui ont aimés La jeune fille à la perle devrait tomber sous le charme de ce livre ! Mais Jessie Burton n'est aucunement dans un vulgaire copier-coller d'une autre œuvre, elle apporte sa propre magie. Je me suis laissé emporter peu à peu, et avant d'avoir réalisé, je n'ai pas pu m'en défaire ! Je dévorais chaque page, chaque ligne, avec toujours l'espoir d'en savoir plus mais que ça ne finisse jamais.
L'ambiance, les odeurs, les sons, le visuel, tout est parfaitement rendu, à la manière d'un tableau, comme je le disais plus haut. Jessie Burton a vraiment une plume unique, magnifique, vibrante, absolument merveilleuse. Mais au-delà de ces apparences, il y a également le rendu de ses personnages, tous uniques, différents et intéressants. Pour commencer, il y a Nella : jeune fille, elle n'est pas encore aguerrie ou très sûre d'elle, mais c'est aussi une déracinée, qui a dû quitter sa famille pour rejoindre son mari. Et même là, son mariage n'est pas ce qu'elle attendait, dans le sens où son mari est très souvent absent et semble peu concerné par ce mariage, elle a du mal à prendre sa place de maitresse de maison, sa belle-sœur est très désagréable... Trouver sa place dans cette famille est extrêmement dur ! Mais peu à peu, Nella va s'endurcir au contact de la ville et des personnes qui l'entourent, de timorée elle va devenir plus dure, plus apte à survivre et à s'affirmer. De son côté, Johannes est un homme fait, il a des nerfs d'acier, et plus que compétent à son métier. C'est un personnage qu'on ne peut s'empêcher d'aimer, malgré toutes les choses qu'il semble dissimuler. Pourquoi ne semble-t-il pas plus intéressé que ça par ce mariage ? Que cache-t-il avec sa sœur ? On le découvre petit à petit, on va de surprises en révélations, et les dernières lignes le concernant m'ont vraiment émue, surprise et laissé en larmes. Ce couple, tant séparé qu'ensemble, se révèle très riche en bouleversement, j'ai apprécié leur intimité qui se développe. Du côté des personnages secondaires, il y aurait également beaucoup à dire ! Notamment sur Marin, qui se révèle tout aussi mystérieuse que son frère. Très cassante, elle laisse néanmoins apercevoir quelques facettes plus douces, parfois très maternelles.
Miniaturiste est une excellente lecture : j'aurais voulu y passer plus de temps ! Un livre construit de manière magistrale du début à la fin, il y a une vraie magie dans chacun des mots, c'est un véritable tableau d'Amsterdam, des personnages qui y habitent... C'est une époque, un lieu, un pays, que j'adorerai visiter ! Si vous n'avez pas encore lu ce livre, qu'est-ce que vous attendez pour foncer ?



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09/06/2015

La Joueuse de Go, de Shan Sa

La Joueuse de Go

Shan Sa


Depuis 1931, le dernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par l'armée japonaise. Alors que l'aristocratie tente d'oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go.
Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fiévreuse, elle rêve d'un autre destin. « Le bonheur est un combat d'encerclement ». Sur le damier, elle bat tous ses prétendants.
Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu'elle, dévoué à l'utopie impérialiste.
Ils s'affrontent, ils s'aiment, dans un geste, jusqu'au bout, tandis que la Chine vacille sous les coups de l'envahisseur qui tue, pille, torture.



La Joueuse de Go est ma première découverte de l'univers de Shan Sa. Publié en 2001, il reçoit le Prix Goncourt des lycéens la même année.
La Joueuse de Go alterne tout au long du récit deux points de vue. Une jeune lycéenne mandchoue, âgée de 16 ans. Initié au go par son cousin alors qu'elle était enfant, elle est depuis la seule femme admise dans le club installé Place des Mille Vents. Et un jeune officier japonais muté en Mandchourie. Dévoué à l'impérialisme, il n'a de cesse que de se battre et de mourir pour son pays et l'honneur.
Infiltrant un jour le club de go, il va commencer une partie avec la jeune fille, une partie où l'un ni l'autre n'avaient prévu les conséquences...
Lorsque j'ai commencé La Joueuse de Go, je ne connaissais pas du tout l'histoire ni l'auteur. Le résumé m'attirait énormément, donc je me suis lancée ! Un livre très court, qui se lit facilement. Deux personnages évoluent chacun dans leurs bulles et univers respectifs, qui vont finir par se croiser. Une jeune adolescente qui évolue, grandit, plus impliquée dans le jeu de go que dans les relations, elle découvre cependant des relations plus compliquées lorsque deux garçons et le soldat entrent dans sa vie. Le soldat est très différent, très dévoué à sa cause, mais qui essaiera de se remettre en question...
L'écriture de Shan Sa est vraiment très particulière, très poétique et vraiment très intéressante à suivre ! En outre, la division des chapitres entre les deux personnages principaux rend la cadence plus vive, on est plongé aussitôt dans les deux histoires, racontées toutes les deux à la première personne du singulier. Le contexte est en outre très intéressant (guerre dans les années 30, l'opposition entre la Chine et le Japon, avec toute la culture asiatique en arrière-plan).
La Joueuse de Go est un livre touchant, qui m'a profondément remuée. Plein de poésie et de sentiments, Shan Sa joue avec les émotions humaines : amour, haine, jalousie, amitié, confiance... Tout cela dans un monde dur et dépaysant !
Une excellente découverte, mon premier livre de Shan Sa, mais sûrement pas le dernier, loin de là ! Si vous ne connaissez pas, je vous recommande vivement cette auteure et ses œuvres !



Mourir, est-ce aussi léger que s'étonner ?

 
Il désire que je le rejoigne dans le monde des adultes,
sans savoir que ce monde-là, triste et vaniteux, m'effraie.




Je saurai maîtriser mon destin et me rendre heureuse. Le bonheur est un combat d'encerclement, un jeu de go. Je tuerai la douleur en l'étreignant.


Entre la mort et la lâcheté,
choisis sans hésiter la mort.



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28/11/2014

La Horde du Contrevent, d'Alain Damasio

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La Horde du Contrevent

Alain Damasio



Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu'un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s'y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d'eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent.
Imaginez qu'en Extrême-Aval ait été formé un bloc d'élite d'une vingtaine d'enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueules, leur vie durant, le vent jusqu'à sa source, à ce jour jamais atteinte : l'Extrême-Amont.
Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m'appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l'éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l'azur à la cage volante.
Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l'ultime.



Cela faisait un moment que j'entendais parler d'Alain Damasio et de son fameux La Horde du Contrevent. Alors quand j'ai eu l'opportunité, je n'ai pas hésitée.
La 34ème Horde est composée de 23 membres, formés pour explorer le monde, de l'ouest vers l'est, pour tenter d'atteindre la source de tous les vents : l'Extrême-Amont. Sur leur trajet, ils vont se heurter à des obstacles inimaginables, que ce soit des vents violents, des étendues d'eau à traverser ou des pics à franchir. Ces 23 personnes vont prendre la parole chacun à leur tour, avec chacun sa façon de voir et son ressenti devant leur mission. (Garder précieusement le marque-page fourni avec le livre, car il vous permettra de savoir quel symbole correspond à quel personnage !)
la horde du contrevent,alain damasio,science-fictionLa Horde du Contrevent a reçu le Grand prix de l'imaginaire en 2006, une récompense pour un livre vraiment différent, hors-norme. Au cours de cette épopée, chacun des membres va prendre la parole, ce à quoi il faut s'habituer au début. Mais une fois qu'on a pris le coup, on s'y habitue très bien ! Ce qui est également amusant, c'est que la numérotation des pages est inversée (commence à 500 et quelques pages pour finir à 0). C'est un livre très difficile à classer, car on passe du fantastique à la poésie, du merveilleux au fantastique. Un livre vraiment déroutant !
J'ai eu beaucoup de mal à m'y mettre dans les 200 premières pages. Je n'arrivais pas trop à accrocher aux personnages, je n'étais pas prise pas l'écriture, j'avais du mal à me repérer dans les glyphes symbolisant les personnages et à comprendre certaines notions qu'Alain Damasio mettait en avant... Mais une fois plongée plus sérieusement dans l'histoire, je n'ai pas pu m'en détacher avant d'en savoir le dernier mot et comment cette épopée allait se finir.
Dans ce roman, Alain Damasio va enchaîner les croyances, les mythes, le métaphysique, les rêves, les espoirs, tout ce que peut comporter la psyché humaine. Mais il y a aussi une création absolument époustouflante d'un univers hors-norme, où le vent est un élément essentiel et fondamental. Les différents paysages sont bien décrits, tellement bien décrits qu'on a l'impression d'y être et de sentir le vent nous balancer dans tous les sens. Il a vraiment une plume très particulière (du moins dans ce roman !), et j'ai dû souvent m'attarder, relire un passage particulier... Car avec Alain Damasio et La Horde du Contrevent, pas question de lire quand on a l'esprit ailleurs ! Comme pour les personnages, toujours dans l'attente, toujours sur la brèche, à l'affut du moindre petit détail.
Même si parfois difficile à suivre ou à comprendre, La Horde du Contrevent est un roman qui se doit d'être lu au moins une fois, rien que pour comprendre la bête et pourquoi elle a tant fait parler d'elle !
Ne vous laissez pas déroutez pas les premières pages et par un style très particulier, la lecture vaut le coup jusqu'à la fin.




- On connait ces risques. Ils restent moins forts que de se balader tout nu au beau milieu de la plaine en espérant dénicher LE bosquet. Le bosquet qui coupera le flot sans l'arrêter, bien laminaire, sans tourbillon ni rotor vicieux, le miracle fait buisson quoi !




Vis chaque instant comme si c'était le dernier.
Vis chaque instant comme si c'était le premier.





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25/10/2014

Cette semaine en librairie... ≠09

Bonjour mes Chatons !
Comment s'est passée votre semaine ? Je tiens à m'excuser de mon absence pour la semaine dernière, alors je vais vous rajouter un titre de plus (qui est le gourmand qui a dit « et pourquoi pas SIX livres ? ». Va donc t'acheter un livre pour te punir !).



L'heure indigo, Kristin Harmel

Éditeur : Denoël
Date de parution : 02/10/2014
ISBN : 978 22 07 11 39 50

À Cape Cod, dans le Massachusetts, Hope s'affaire derrière les fourneaux de la pâtisserie familiale. Entre son travail, la rébellion de sa fille adolescente, son récent divorce et ses soucis financiers, elle frôle parfois le surmenage. Hope s'enfonce peu à peu dans la déprime et la résignation. Aussi, quand sa grand-mère Rose lui demande d'aller en France retrouver sa famille disparue pendant la guerre, Hope accepte sans hésiter. Décidée à reprendre sa vie en main, elle s'envole pour Paris en quête de ce passé dont elle ignore tout. Car le temps est compté : atteinte de la maladie d'Alzheimer, la mémoire de Rose faiblit. Pour tout indice, elle a donné à sa petite-fille une simple liste de noms et une adresse.



Tout est silence, Manuel Rivas

Éditeur : Gallimard
Date de parution : 16/10/2014
ISBN : 978-2070135851

Au nord de l'Espagne, sur la côte galicienne, la contrebande est pratique courante chez les pêcheurs depuis le Moyen Âge. Mais quand le petit village de Noitía se transforme en l'un des centres les plus importants du trafic mondial de drogue, on change brutalement d'échelle, de langage et de coutumes. Désormais l'argent, l'amour et la mort n'ont plus le même sens ni les mêmes dimensions. Manuel Rivas nous raconte ici ce bouleversement qui marque l'écart entre deux générations. Adolescents, Fins, Leda et Brinco comprennent que leur village est régi par la seule loi que fixe Monsieur Mariscal mais que les temps sont en train de changer. Alors que Leda et Brinco rejoignent son bord et deviennent de riches trafiquants, Fins, à l'opposé, entre dans la police judiciaire et n'aura de cesse de les traquer, comme s'il courait secrètement derrière son ombre la plus obscure et sur les traces de son bonheur perdu. Dès lors, leurs trois destins seront définitivement liés à l'évolution de la Galice dans ce monde global : en trente ans, ce qui n'était qu'une bande de contrebandiers se transformera en une mafia implacable, les vieilles barques deviendront des bateaux ultrarapides, le tabac de la cocaïne et la petite délinquance se rapprochera nettement du grand crime mondialisé. Les rires, les cris, les conversations s'arrêtent un jour sur cette pointe extrême de l'Europe, car, quand à parler on joue sa vie, tout est silence...



Quand vient la nuit, Dennis Lehane

Éditeur : Rivages
Date de parution : 22/10/2014
ISBN : 978 27 43 62 90 52

Bob, barman solitaire à Brooklyn est mêlé à un trafic qui consiste à utiliser le bar comme "money drop" pour faire passer de l'argent à des mafieux locaux. Un jour, le bar est cambriolé et une grosse somme disparaît. Bob et son cousin Marv doivent impérativement récupérer l'argent...



La reine aux pieds nus, Ildefonso Falcones

Éditeur : Robert Laffont
Date de parution : 16/10/2014
ISBN : 978 22 21 13 93 25

En 1748, Caridad, esclave cubaine noire affranchie, pose ses pieds nus sur la terre sévillane sans un sou en poche. Elle est recueillie par un vieux Gitan au caractère ombrageux, Melchor, qui l'impose à sa famille et à toute sa communauté dans les faubourgs de la ville. Tout en travaillant, elle roule des cigares de contrebande. Caridad se lie d'amitié avec Milagros, la petite-fille de Melchor, une jeune femme fière, qui revendique son indépendance à travers la danse.
Rejetée par la plupart des Gitans, secrètement amoureuse de Melchor mais incapable d'exprimer au grand jour ses désirs, Caridad parviendra-t-elle à se faire accepter pour ce qu'elle est, une femme courageuse et magnifique ? Et Milagros échappera-t-elle à la domination de son mari, un être méprisable qui profite d'elle pour s'enrichir en la prostituant ?

09/10/2014

L’Île Mystérieuse, de Jules Verne

L’île mystérieuse.jpg
L'Île Mystérieuse

Jules Verne



L'Île mystérieuse raconte l'histoire de cinq personnages : l'ingénieur Cyrus Smith, son domestique Nab, le journaliste Gédéon Spilett, le marin Pencroff et l'adolescent Harbert.
Pour échapper au siège de Richmond pendant la guerre de Sécession, ils décident de fuir à l'aide d'un ballon, mais échouent sur une île déserte qu'ils baptiseront l'île Lincoln. Après avoir mené une exploration de l'île, ils s'y installent en colons mais quelque chose semble veiller sur eux.


l’Île mystérieuse,jules verne,anticipation,classique,aventureAprès Vingt Mille Lieues sous les Mers, mon avis sur L'Île Mystérieuse.
Jules Verne s'inspire pour un certains nombres de ses livres (entre autre L'Île Mystérieuse ou Deux ans de vacances, par exemple) des livres type Robinson Crusoé, que ce soit Daniel Defoe ou Johann David Wyss, ainsi que des récits de voyage.
L'Île Mystérieuse est l'histoire d'une évasion. Cinq personnages, pour échapper au siège de Richmond, retenus par les sudistes, décident de s'échapper à bord d'un ballon. Incapables de contrôler leur destination à cause d'un ouragan, ils vont s'échouer sur une île déserte : l'île Lincoln. A la merci du destin, ils vont tout faire pour tenter de survivre, mais surtout tout faire pour coloniser leur nouvelle demeure. Ces naufragés, qui sont-ils ? Il y a Cyrus Smith, un ingénieur, une des personnes les plus savantes qui fait office de chef. Feu, poterie, explosif, rien ne lui résiste ! Puis Gédéon Spilett, un reporter de guerre, très courageux et capable. Ensuite, Pencroff, dont les connaissances de marin vont être très appréciables. Le protégé de Pencroff et de Cyrus Smith, Harbert, un jeune homme de 15 ans, très débrouillard et intelligent. Enfin, Nab, un ancien esclave affranchi par Cyrus Smith, un appui indispensable.
Ce sont des personnes courageuses, très liés les unes aux autres, que l'ouragan a placé sur l'île Lincoln. Ensemble, ils ne vont pas se contenter de survivre, mais aussi de maîtriser leur environnement. Cela va commencer avec le feu, pour finir avec des moulins, des monte-charges, des télégraphes... Avec leurs connaissances et leurs capacités, ces naufragés vont véritablement créer un petit pays, pourvu de toutes les commodités ! Ils arrivent complètement démunis, ils doivent donc se débrouiller seul. Heureusement, la chance (ou le destin ?) ne les a pas totalement oublié, notamment avec quelques miracles et autres événements qui ne s'expliqueront qu'à la fin. Mais heureusement pour eux qu'ils sont aussi arrivés sur une île hospitalière, très riche au niveau botanique, minéral ou animal. La nature a beau rendre les hommes impuissants, Jules Verne veut faire de L'Île Mystérieuse un roman accessible à tous et pédagogique pour les plus jeunes : avec l'entraide, on peut arriver à se sortir de pratiquement n'importe quelle situation, mais la science est le moteur du roman. On découvre comment construire un four ou des vitres, élaborer de la nitroglycérine... Un véritable manuel de survie !
Mais si la science est indispensable, Jules Verne la décrit surtout à travers l'interactivité du groupe. Chacun à ses capacités, ses méthodes, ses points forts et ses faiblesses, des connaissances particulières à chacun. Seuls, ils ne peuvent pas espérer survivre, mais ensemble, ils peuvent accomplir des miracles. Jules Verne présente un aspect humain avant tout, au l’Île mystérieuse,jules verne,anticipation,classique,aventuretravers de son analyse sur la survie de l'homme, ses capacités à réagir et expose surtout son point de vue : coupé de toute interaction humaine, l'homme ne peut plus être un homme. SPOILER. Il le démontre principalement grâce à l'exemple d'Ayrton, qui, au bout de 25 ans d'existence sans contact avec d'autres hommes, est tombé dans un état animal et sauvage, uniquement préoccupé de sa survie immédiate. Il faudra du temps pour pouvoir le racheter, et cela uniquement grâce à l'amitié. Mais outre Ayrton, il y a également le capitaine Nemo. Connu à travers Vingt Mille Lieues sous les Mers, ce personnage était déjà très particulier, il avait refusé la compagnie des hommes pour s'enfuir avec un groupe d'homme qu'il avait choisis. Mais dans L'Île Mystérieuse, il se retrouve seul, mourant. Son état l'avait rendu davantage misanthrope et dégoûté de la société des hommes. C'est seulement le fait d'avoir pu assister à la colonisation des naufragés qui lui avait rendu espoir en l'humanité. Un personnage que l'on voit peu ici, mais dont la présence est perceptible du début à la fin. Un personnage plus que charismatique et intéressant ! FIN DU SPOILER
Pour moi, Jules Verne fait définitivement parti des plus grands auteurs français. Ses œuvres restent très actuelles, très intéressantes, bref indémodables et addictives ! Je conseille vraiment cette lecture à tous les amoureux d'aventure, de naufragés, de techniques et de camaraderie !



Vingt mille lieues sous les mers
L'Île Mystérieuse



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02/10/2014

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

Autant en emporte le vent

Margaret Mitchell






En Georgie, en 1861, Scarlett O'Hara est une jeune femme fière et volontaire de la haute société sudiste.
Courtisée par tous les bons partis du pays, elle n'a d'yeux que pour Ashley Wilkes malgré ses fiançailles avec sa douce et timide cousine, Melanie Hamilton. Scarlett est pourtant bien décidée à le faire changer d'avis, mais à la réception des Douze Chênes c'est du cynique Rhett Butler qu'elle retient l'attention...



Histoire mythique, Autant en Emporte le Vent est connu par pratiquement par tous, qu'on ait lu le livre, vu le film ou la comédie musicale... Je n'ai jamais vu la comédie musicale mais l'adaptation au cinéma est une des plus réussies et des plus abouties, notamment grâce à la prestation de Clark Gable et Vivien Leigh. Cependant, la qualité ne vaut pas celle du roman, qui est, pour moi, un des meilleurs romans jamais écrit !
Autant en Emporte le Vent commence en 1861, en Géorgie. Les Sudistes, fiers et fanfarons, vivent dans l'insouciance et la tranquillité. Scarlett O'Hara, jeune fille de bonne famille, est une enfant gâtée, habituée à obtenir ce qu'elle désire. Elle aime en secret Ashley Wilkes, jeune homme de son milieu. Cependant, il reste différent de la jeune fille frivole : il est perdu dans son monde, au milieu de la littérature, de la musique et de la peinture. Quand Scarlett apprend au cours d'une réunion le mariage d'Ashley avec Mélanie Hamilton, elle va connaître son premier chagrin d'amour, tentant tout pour conquérir Ashley, prenant en grippe Mélanie. Au cours de cette même réunion, des événements vont déterminer la vie de Scarlett : son mariage avec Charles Hamilton, le frère de Mélanie, par dépit envers l'annonce du mariage d'Ashley, sa rencontre avec le capitaine Rhett Butler, homme qui est tout sauf un gentleman et à la réputation sulfureuse, et enfin l'annonce l'annonce de la guerre avec les Yankees. Convaincus que la guerre tournera en leur faveur, les Sudistes sont convaincus d'être dans leur droit en gardant des esclaves et en se voulant indépendant de l'Union. Cependant, la réalité va les rattraper...
Pendant ce temps, Scarlett part de Tara, la plantation de ses parents, pour aller habiter chez sa tante à Atlanta, retrouvant ainsi Mélanie et Ashley, qu'elle ne désespère pas de conquérir. La jeune femme va découvrir dans cette ville les premières conséquences de la guerre, tels que les privations, les blessés à s'occuper. Peu intéressée par la guerre et la politique, Scarlett s'indigne de son statut de veuve, qui lui interdit de participer aux festivités organisées. Retrouvant Rhett Butler, leur relation va s'intensifier, défrayant les chroniques de la ville.
Les Sudistes vaincus, les Yankees s'approchent d'Atlanta, faisant fuir la population. Cependant, Scarlett
ne peut s'en aller, car elle doit veiller sur Mélanie et l'aider à accoucher. Réclamant l'aide de Rhett, Scarlett va quitter la ville avec Mélanie et son bébé, pour se réfugier à Tara. Espérant décharger son fardeau sur des épaules plus fortes que les siennes, mais elle doit faire face à la mort de sa mère et à la folie de son père. Le domaine a été ravagé par la guerre, la famine guette sa famille et ses amis, Scarlett devient froide et calculatrice afin de les sauver. Elle se résigne à un nouveau mariage, par appât du gain, afin de pouvoir payer les impôts. Habitant de nouveau à Atlanta, elle devient femme d'affaire en acquérant une scierie. La « Vieille Garde » lui tourne le dos quand elle commence à faire affaire avec les Yankees, rebutés par son attitude dure et apparemment bien décidée à laisser le passé de côté pour faire tout ce qui est nécessaire pour survivre. Mélanie exceptée, tous ses anciens amis lui battent froid. De son mariage avec Rhett née une petite fille, Bonnie, pour laquelle, sa mère éprouvera le plus de sentiment maternel.
Jusqu'à la fin, les événements se sont enchaîner sans perdre de temps.
Malgré les horreurs de l'esclavage et du Ku Klux Klan, je me suis attachée à tous les personnages, qui considèrent les Blancs comme supérieurs et les Noirs comme des êtres inférieurs, gentils et bêtas, parfois violents, capables seulement de servir d'esclaves. Des liens se tissent entre ces protagonistes, rendant le récit d'autant plus vivants, évoluant dans un cauchemar où les Sudistes ne veulent pas changer leur façon de vivre. Dans ce chaos, ils ne se laissent pas faire, tous tentent de remonter la pente, certains ne prendront pas la même route que celle empruntées par d'autres...
Les longues descriptions permettent de se plonger longuement dans le récit et dans la vie des personnages, me donnant l'impression de déambuler à leurs côtés.
Un récit magnifique et vibrant, à lire absolument !



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10/09/2014

Jane Eyre, de Charlotte Brontë

Jane Eyre

Charlotte Brontë







Jane Eyre est pauvre, orpheline, pas très jolie.
Pourtant, grâce à sa seule force de caractère, et sans faillir à ses principes, elle parviendra à faire sa place dans la société rigide de l'Angleterre victorienne et à trouver l'amour...
Une héroïne qui surmonte les épreuves sans perdre foi en son avenir, une intrigue où se succède mystères et coups de théâtre, une passion amoureuse qui défie tous les obstacles : le plaisir de lire Jane Eyre est toujours aussi vif.
Comme elle, on veut croire que rien n'est écrit d'avance et que la vie réserve des bonheurs imprévus.



Jane Eyre est une orpheline, âgée de 10 ans, recueillie par sa tante, Mrs Reed, qui avait promis à son mari, sur son lit de mort, de l'élever. La fillette est cependant très mal traitée, à la fois par sa tante et par ses cousins, qui n'hésitent pas à la harceler. A la suite d'une forte rébellion, Jane Eyre est envoyée à l'internat de Lowood, où les conditions de vie sont absolument effroyables. La petite fille s'y fait une amie sincère,

Helen, qui décède malheureusement de la tuberculose. Après cette épidémie, les conditions de vie de l'internat changent et il devient un établissement de qualité.
Après huit ans à Lowood, six ans en tant qu'étudiante et deux ans en tant que professeur, Jane Eyre décide de changer de vie, elle passe alors une annonce dans un journal pour un travail de préceptrice. Jane est alors contactée par Mme Fairfax pour qu'elle fasse l'éducation d'Adèle, la protégée de Mr Rochester, un homme fortuné, propriétaire de Thornfield.
Jane apprend à connaître Mr Rochester, un homme qu'elle va bientôt admirer et aimer profondément. C'est un homme qui peut sembler hautain, imprévisible, mais surtout qui dissimule un caractère profondément humain, qui se sent parfois seul. Il va s'intéresser rapidement à Jane, lui vouant un attachement très profond.
Mais, suite à une annonce qui va remettre en cause tout ce qui les reliait, Jane va s'enfuit de Thornfield, désespérée. Sans argent, errant dans une région inconnue, elle se retrouve, presque mourante, devant la maison de la famille Rivers. Elle se lie d'amitié avec Mary et Diana, ainsi que de leur frère, le pasteur St-John Rivers. Elle se lie de plus en plus avec St-John, qui exercera sur elle une grande influence.
Jane Eyre est apparemment un roman qui reprend beaucoup des éléments de la vie de son auteur. La mort d'Helen avec la tuberculose provient de la mort de deux sœurs de Charlotte Brontë, morte de la même maladie suite à des mauvaises conditions dans leur école. La vie dissolue et l'alcoolisme de John Reed rappelle Branwell, le frère de Charlotte, devenu opiomane et alcoolique quelques années avant sa mort.
Jane Eyre fait partie de ces ouvrages classiques anglais absolument magique et prenant, au même titre qu'Orgueil et Préjugés, Nord et Sud, Les Hauts de Hurlevent, ou Autant en emporte le vent, par exemple. Charlotte Brontë possède ce talent de décrire une histoire, des personnages, les sentiments de manière unique. L'atmosphère et la poésie qui se dégage de Jane Eyre est absolument parfaite, c'est un véritable chef d'œuvre avec une histoire d'amour absolu.
La grande force du roman est d'être écrit à la première personne, ce qui rend l'héroïne très proche, très

familière. Je me suis rapidement attachée à ce personnage, qui s'avère à la fois très forte mais aussi parfois très fragile. Les traitements de sa tante et de son cousin l'ont endurci, de même que la mort de son amie, la rendant plus sauvage. C'est une personne qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, très inhabituel pour une femme de cette époque ! Elle n'hésite pas à exprimer toutes ses pensées, notamment devant Mr Rochester, ce qui va les rapprocher. Pour aider ses amis, Jane Eyre n'hésite pas à se dévoiler, à les défendre de toutes les manières possibles. Comme le dirait Mr Rochester, c'est une fée, vivant dans son monde, avec sa vision du bien et du mal, sa propre perspective du monde qui l'entoure. Jane Eyre est à la fois dure et douce, parfois énigmatique. Mais la révélation de ce roman ne tient pas seulement à Jane Eyre, il tient aussi et principalement à Mr Rochester (à égalité avec le Darcy de Jane Austen et Thornton de Nord et Sud, pour ce qui est de « l'homme idéal » !). C'est un homme souvent dur, emporté, passionné, qui n'hésite pas à braver les interdits. Il est presque impossible de décrire ce personnage tant il est complexe. Un homme ténébreux, viril, qui n'hésite cependant pas à exprimer ses sentiments...
Charlotte Brontë a empreint Jane Eyre de poésie, il n'y a aucune longueur, pas d'ennui, je me plonge à chaque fois dans ce livre avec autant d'enchantement qu'à ma première lecture. On s'immerge dans chaque phrase du récit, ce qu'on lit, on le ressent ! Chaque détail, minuscule ou non, est important. Avec les descriptions de l'auteur, on se représente très bien les personnages, le château où on a l'impression de

déambuler ou les paysages avec le vent qui souffle et le soleil qui brille. Jane Eyre fait l'effet d'une porte ouverte sur un autre univers, où nous pouvons nous promener. C'est une histoire à la fois très dure, très sombre, mais aussi remplie de beautés et d'amour.
Charlotte Brontë a réussi à conter dans Jane Eyre une histoire excellente, très puissante, avec des éléments « classiques », comme la vieille demeure, l'amour entre deux personnes de rangs différents, les secrets, la jalousie, de manière unique et bien à elle ! En outre, la fin est très habilement menée, à l'image du récit entier. Jane Eyre fait partie de ces récits dont je ne me lasse pas, malgré le nombre de fois où je l'ai lu ! Et surtout je tiens à remercier l'écrivain Jasper Fforde et son roman L'Affaire Jane Eyre, qui m'a fait découvrir ce merveilleux récit de Charlotte Brontë !



Un mot qui part du cœur
peut exprimer autant de souhaits
que de nombreuses paroles.



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