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14/11/2016

Sommes-nous trop "bêtes" pour comprendre l'intelligence des animaux ?, de Frans De Waal

 
Sommes-nous trop "bêtes" pour comprendre l'intelligence des animaux ? - Frans De Waal


05 Octobre 2016
Les Liens Qui Libèrent
24 €





Qu'est-ce qui distingue votre esprit de celui d'un animal ? Vous vous dites peut-être : la capacité de concevoir des outils ou la conscience de soi – pour citer des traits qui ont longtemps servi à nous définir comme l'espèce dominante de la planète.
Dirons-nous que nous sommes plus stupides qu'un écureuil parce que nous sommes moins aptes à nous souvenir des caches de centaines de glands enterrés ? Ou que nous avons une perception de notre environnement plus fine qu'une chauve-souris dotée de l'écholocalisation ?
De Waal retrace l'ascension et la chute de la vision mécaniste des animaux et ouvre notre esprit à l'idée d'un esprit animal bien plus raffiné et complexe que nous ne l'imaginions...




Un livre que j'étais très curieuse de découvrir !
Frans de Waal est un primatologue et biologiste confirmé, il a écrit plusieurs ouvrages reconnus comme Le bonobo, Dieu et nous ou L'âge de l'empathie en plus d'être professeur à l'Université d'Atlante et de diriger le centre de recherche Yerkes sur les primates. Son ouvrage Sommes-nous trop « bêtes » pour comprendre l'intelligence des animaux ? nous pose une question essentielle : qu'est-ce qui nous distingue des animaux ? Est-ce notre faculté à créer des outils ? A raisonner ? A avoir conscience de nous ?
Avec ce livre, Frans de Waal va démontrer que même si les autres espèces animales sont différentes de nous en bien des aspects, les humains ne sont que des animaux parmi nous. Nous avons peut-être certaines facultés plus étendues ou plus puissantes, tandis que d'autres sont plus faibles que celles d'autres animaux. Nous jugeons trop souvent les animaux stupides, alors que tout simplement leur intelligence n'est pas la même et nos pensées trop différentes. Les exemples, les anecdotes et les expériences ne manquent pas pour montrer que les autres espèces animales sont bel et bien intelligentes. Les singes savent utiliser des outils, ils disposent d'une réflexion à long terme pour utiliser ces outils ; plusieurs espèces ont une conscience d'eux-mêmes et peuvent tout à fait se reconnaître dans un miroir, tout comme ils peuvent se différencier des autres et reconnaître des personnes et animaux différents à travers seulement des photos.
L'homme s'est trop souvent placé sur un piédestal et clame sa supériorité par rapport aux autres espèces. Certes, un singe ne peut pas faire de physique quantique ou construire une fusée capable d'aller dans l'espace. Mais, eh ! Moi non plus. Est-ce pour cela que je veux moins que d'autres personnes ? Je ne crois pas. Je ne suis pas capable de suivre un gibier à la trace comme un loup, sauter de branches en branches comme les singes ou construire un fil de soie extraordinairement solide comme les araignées. Différentes capacités, différentes intelligences, mais cela ne veut pas dire qu'une est supérieure à l'autre.
Avec Sommes-nous trop « bêtes » pour comprendre l'intelligence des animaux ?, Frans de Waal démystifie les idées reçues et les démonte pièce par pièce. Etant donné que j'ai longtemps rêvé de travailler parmi les animaux (surtout étudier les loups en milieu naturel), je ne pouvais qu'être intéresser par ce livre. Passionnant du début à la fin, les différentes expériences et théories montrent bien de quoi sont capables les animaux, bien loin d'être stupide comme certains l'aimeraient.
Je conseille vivement Sommes-nous trop « bêtes » pour comprendre l'intelligence des animaux ?, qui a de quoi changer notre vision sur certains points et surtout nous faire découvrir énormément de détails sur la manière de fonctionner des animaux !






Challenge : Un genre par mois.
(Mois de novembre)

15/10/2016

Le jardin arc-en-ciel, de Ito Ogawa

Le jardin arc-en-ciel - Ito Ogawa



01 Septembre 2016
Picquier
19,50€





Izumi, jeune mère célibataire, rencontre Chiyoko, lycéenne en classe de terminale, au moment où celle-ci s'apprête à se jeter sous un train. Quelques jours plus tard, elles feront l'amour sur la terrasse d'Izumi et ne se quitteront plus.
Avec le petit Sosûke, le fils d'Izumi, elles trouvent refuge dans un village de montagne, sous le plus beau ciel étoilé du Japon, où Chiyoko donne naissance à la bien nommée Takara-le-miracle ; ils forment désormais la famille Takashima et dressent le pavillon arc-en-ciel sur le toit d'une maison d'hôtes, nouvelle en son genre. Il y a quelque chose de communicatif dans la bienveillance et la sollicitude avec lesquelles la famille accueille tous ceux qui se présentent : des couples homosexuels, des étudiants, des gens seuls, des gens qui souffrent, mais rien de tel qu'un copieux nabe ou des tempuras d'angélique pour faire parler les visiteurs ! Tous repartiront apaisés. Et heureux.
Pas à pas, Ogawa Ito dessine le chemin parfois difficile, face à l'intolérance et aux préjugés, d'une famille pas comme les autres, et ne cesse jamais de nous prouver que l'amour est l'émotion dont les bienfaits sont les plus puissants. On réserverait bien une chambre à la Maison d'hôtes de l'Arc-en-ciel !




Un roman que j'attendais avec impatience !
Izumi est une jeune mère dont le mari vient de la quitter. Chiyoko est une lycéenne qui va tenter de se suicider. Les deux femmes vont se rencontrer par hasard, alors qu'Izumi empêche la jeune fille de se suicider. Quelques jours plus tard, elles se retrouvent, font peu à peu connaissance... Elles feront l'amour, avant de décider de s'enfuir ensemble. Izumi, Chiyoko et Sosûke, le fils d'Izumi. Ils vont former une nouvelle famille, les Takashima, et trouver refuge dans un village de montagne. Malgré le fait que ce soit deux femmes qui habitent ensemble, faisant se lever des sourcils, la famille va être acceptée malgré tout.
Au bout de quelques années, Izumi et Chiyoko décident de faire de leur maison une maison d'hôtes. Avec leur drapeau arc-en-ciel sur le toit ainsi que leur volonté d'accueillir toutes les personnes, qu'elles soient hétéros, homosexuels, étudiants, famille, seul, heureux ou malheureux... Elles vont rapidement créer un refuge, un endroit où on peut se reposer, se construire et apaiser ses souffrances.
Le jardin arc-en-ciel est une petite pépite. Après avoir lu et adoré Le restaurant de l'amour retrouvé et Le Ruban, je ne pouvais pas manquer le petit dernier d'Ito Ogawa ! Surtout qu'il s'est révélé aussi bon que les précédents, un bijou. Avec lui, je suis passée par toutes les émotions : joie, tristesse, larmes, rires. En lisant les dernières lignes, je n'ai pu que pousser un grand soupir : j'étais triste de quitter les personnages, devant les événements qui leur sont arrivés, mais aussi devant toute la joie dégagée par ces destins hors du commun.
Ito Ogawa présente les règles de la maison : « ne jamais se mentir à soi-même », « Rire à gorge déployée une fois par jour », « Fêter nos joies et pleurer nos chagrins ensemble », « Ne surtout pas se forcer » et enfin « Quand ça va mal, hisser le drapeau blanc sans hésiter ». Des règles simples, évidentes, mais qui devrait être appliquées dans la vie de tous les jours !
Les personnages dépeints par Ito Ogawa sont tous plus touchants les uns que les autres, j'ai eu l'impression de les connaitre et de les voir évoluer. Izumi était une personne renfermée, pas heureuse en ménage avec son mari... et qui a pu véritablement s'ouvrir en rencontrant Chiyoko. Une jeune fille qui est devenu une femme, audacieuse, prête à tout pour ceux qu'elle aime. De son côté, Sosûke, le fils d'Izumi, est sans doute un de ceux que j'ai préféré. Il a le talent d'écouter, de faire chaque personne se sentir importante. Mais le fait d'écouter trop les autres sans se préoccuper de soi-même est dangereux... A part Sosûke, Izumi et Chiyoko ont eu une fille, Takara, un vrai ouragan, une pièce indispensable de la famille !
Le jardin arc-en-ciel est une merveille : à lire absolument ! Je ne peux que vous encourager, c'est une lecture bouleversante.





Challenge : Un genre par mois.
(Mois de septembre)

17/09/2016

Les mains lâchées, d’Anaïs Llobet

Les mains lâchées - Anaïs Llobet



18 Août 2016
Plon
16 €





Madel, journaliste française aux Philippines, passe quelques jours à Tacloban, la ville natale de son petit ami, Jan, quand un typhon s'invite sur l'île. Une vague de six mètres dévaste tout sur son passage en emportant plus de 7.000 personnes.
Madel échappe à la noyade, mais Jan a disparu. Elle tente d'assumer son rôle de son journaliste malgré le choc et la douleur.



Merci à Plon !
Madel est une journaliste française travaillant aux Philippines, et passe quelques jours à Tacloban, la ville natale de son petit ami Jan. Mais malheureusement, c'est à ce moment que s'invite un typhon... Une vague dévaste toute l'ile sur son passage, emportant et tuant des centaines de personnes. De son côté, Madel se pensait relativement en sécurité dans la maison de son petit ami, mais l'eau l'a séparé de Jan, lui a arraché l'enfant qui avait été confié à sa garde : elle seule reste sauve dans la maison. Malgré toute sa peur et sa douleur, elle doit faire face et continuer à assumer son rôle de journaliste, retranscrivant les dommages.
Les mains lâchées est une alternance de points de vue, majoritairement celui de Madel bien sûr, mais aussi tous ceux des personnes dont elle a recueilli les témoignages. Malgré les images – souvent choquantes –, malgré tous ces destins meurtris, nous sommes loin de nous représenter l'horreur d'une telle situation. En France, nous sommes relativement épargnés des plus grands cataclysmes naturels. Et le fait de lire un livre comme Les mains lâchées permet de retranscrire une petite partie de l'horreur des typhons, de pénétrer un peu dans le cauchemar, d'imaginer les dégâts... Des dégâts tels que des corps sont découverts bien des mois après le passage de la tempête, mais aussi des habitants qui ne se relèvent que péniblement, et des dommages mettant des années à s'estomper.
Les mains lâchées s'apparente un peu à un récit journaliste : précis, montrant la mort et la réalité, mais aussi l'espoir malgré tout. L'espoir de pouvoir dépasser la tempête et ses conséquences.
Un sujet difficile, mais tellement bouleversant !




Chronique en + : l'avis de Échappée littéraire !






(Mois de septembre)

29/08/2016

Le coma des mortels, de Maxime Chattam

Le coma des mortels - Maxime Chattam


01 Juin 2016
Albin Michel
21,90€




Qui est Pierre ?
Et d'ailleurs se nomme-t-il vraiment Pierre ?
Un rêveur ?
Un affabulateur ?
Un assassin ?
Une chose est certaine, on meurt beaucoup autour de lui.
Et rarement de mort naturelle.


Merci à Albin Michel !
Pierre est un homme neuf. A 30 ans, il a décidé de tout laisser derrière lui (famille, amis, travail) et de recommencer à zéro. Mais malgré ce renouveau, on ne peut pas dire que sa nouvelle vie se passe aussi bien que l'ancienne, étant donné que les personnes de son entourage ne cessent de mourir. Et des morts très suspectes !


En commençant Le coma des mortels, je savais qu'il ne fallait pas que m'attende à un récit « classique » de l'auteur, Maxime Chattam a bien signalé que ce livre s'éloignait sensiblement des précédents. De la même manière que Ta volonté soit faite, Le coma des mortels n'est pas un thriller à proprement parler, mais davantage un roman noir, avec beaucoup de sang et de sexe.


Maxime Chattam est principalement connu pour ses romans policiers et sa série fantastique Autre-Monde. Je suis une grande fan depuis La Trilogie du Mal, et je ne pouvais donc pas manquer celui-ci ! Surtout que lorsque l'auteur lui-même vend cette histoire différente des précédentes. Et clairement, mieux vaut être prévenus. Cependant, de mon côté, j'avoue avoir passé un très bon moment ! Le personnage principal est un homme déprimé, qui se retrouve au plus bas, et qui cherche à réinventer sa vie. Il va couper avec sa vie précédente, rencontrer de nouvelles personnes, tenter de comprendre qui il est... On apprend à connaitre Pierre au fur et à mesure, en même temps que lui. Les personnes – en particulier les femmes – qu'il va rencontrer, vont être déterminantes pour lui. Outre ce côté psychologique, nous sommes également tenus en haleine devant le mystère qui l'entoure. Pourquoi les gens meurent-ils ainsi autour de lui ? Est-ce qu'il a quelque chose à y voir, ou porte-t-il vraiment malheur ?

Maxime Chattam est décidément un auteur que j'apprécie de plus en plus, et je tiens à dire que je suis à chaque fois surprise ! Ses livres sont addictifs, cohérents et intéressants. Le coma des mortels nous narre toute la complexité des êtres humains, l'instabilité émotionnelle qui peut survenir, et comment on peut sombrer.


Encore une excellente lecture !



Chronique en + : l'avis de Tempête en roulettes !




15/08/2016

Yeruldelgger, Tome 1, d'Ian Manook

Yeruldelgger, Tome 1
Yeruldelgger

Ian Manook




Yeruldelgger, commissaire à la crim' d'Oulan Bator, est appelé dans les steppes alors qu'il enquêtait sur le meurtre sauvage de trois chinois.
Là-bas il découvre le corps d'une fillette, un crime qui le ramene directement vers son propre drame personnel, l'assassinat de sa fille cadette quelques années plus tôt. Au fil de son enquête Yeruldelgger et son équipe vont découvrir que les deux affaires pourraient être liées...


Depuis le temps qu'on me disait énormément de bien de Yeruldelgger et de Ian Manook, il était temps que je m'y mette !
Yeruldelgger est commissaire à la criminelle à Oulan Bator. Alors qu'il enquête sur le meurtre de trois Chinois et deux prostituées, il est également appelé dans la Steppe, pour découvrir le corps d'une fillette enterrée. Non seulement le meurtre de cette fillette lui rappelle lui rappelle l'assassinat de sa fille cadette mais ces deux enquêtes semblent liées à son histoire...
Ce premier tome de Yeruldelgger est particulièrement entrainant : dès le début, on est directement lâchés dans l'intrigue. Meurtres barbares, cette petite fille enterrée... Et un inspecteur fracassé ! Car évidemment, on va avoir affaire à un homme brisé, à la vie compliqué : sa fille cadette est morte, sans doute pour le pousser à s'éloigner de son travail ; sa fille ainée le déteste... On ne peut pas dire que Yeruldelgger ait une vie de tout repos ! Surtout que son métier est pour le moins chronophage également. Les victimes Chinoises amènent un certain lot de problème, comme le fait que la Chine fasse pression pour étouffer l'affaire ; le fait que la petite fille morte lui rappelle la sienne ; et enfin ses collègues qui le regarde avec pitié, le pensant ingérable et fou. Heureusement qu'il y a Solongo, la médecin légiste, et Oyun, la flic, deux femmes différentes mais indispensables à Yeruldelgger.
Yeruldelgger est un premier tome assez classique dans sa narration et dans les personnages décrits, mais pour moi le gros point positif de cette histoire, est la description que fait Ian Manook de la Mongolie. C'est un endroit que j'ai toujours souhaitée visiter, et j'ai eu un peu l'impression de m'y rendre grâce à Yeruldelgger. Ian Manook décrit parfaitement le mode de vie des nomades (la yourte, le jardin et les plantes, mais surtout les coutumes), cette ambivalence entre la vie moderne qui prend de plus en plus d'essor et les usages des ancêtres, toujours très présents. En plus de ce mode de vie très particulier, nous avons également la description de ce pays immense, de cette diversité de paysages.
Un premier tome à la construction parfois assez classique – notamment pour ce qui est de la description de certains policiers – mais qui impose un rythme effréné et surtout nous fait découvrir une culture malheureusement trop méconnue.
Yeruldelgger est livre très bien écrit, je me plongerai très prochainement dans la suite !



Yeruldelgger, Tome 1 : Yeruldelgger
Yeruldelgger, Tome 2 : Les temps sauvages




Chronique en + : l'avis de Joyeux Drille !

26/07/2016

Endgame, Tome 1, de James Frey et Nils Johnson-Shelton

Endgame, Tome 1 : L'Appel - James Frey et Nils Johnson-Shelton



9 Octobre 2014 - 16 Mars 2016
Gallimard - J'ai Lu
19€90 - 8€



Douze jeunes élus, issus de peuples anciens. L'humanité tout entière descend de leurs lignées, choisies il y a des milliers d'années. Ils sont héritiers de la Terre. Pour la sauver, ils doivent se battre, résoudre la Grande Énigme.
L'un d'eux doit y parvenir, ou bien nous sommes tous perdus. Ils ne possèdent pas de pouvoirs magiques. Ils ne sont pas immortels. Traîtrise, courage, amitié, chacun suivra son propre chemin, selon sa personnalité, ses intuitions et ses traditions.
Endgame n'a ni règles ni limites.
Il n'y aura qu'un seul vainqueur.




Endgame – malgré son résumé à la Hunger Games – est une série qui me tentait bien.
Douze jeunes, issus de peuples anciens et dont l'humanité descend, sont les héritiers de la Terre. Ils sont chargés de la sauver, et pour cela ils doivent résoudre l'Endgame : la Grande Enigme. Tous ces jeunes, et leurs ancêtres avant eux, se sont entrainés pour gagner, au cas où le Jeu se déclencherait. Et il est temps. Douze personnes sont entrainées dans cette course mortelle, qui va changer notre planète.
En commençant L'Appel, j'ai été plutôt emballée. Malgré le fait d'utiliser des ficelles ou des intrigues déjà connues, le fait que l'action commence dès le début est un bon point. Le fait que ces entités extraterrestres contrôlent le monde, les joueurs et les règles étaient également bien amenées, malgré le fait que leur méthode pour sauver la Terre de l'influence néfaste des hommes soit discutable. Ensuite, le fait d'avoir douze Joueurs et dont potentiellement douze personnages principaux est intéressants dans le fait que cela nous permet de sauter d'un endroit à l'autre, à différentes façon de penser et de fonctionnement. Mais dans la réalité, le fait d'avoir affaire à autant de différents personnages nous fait oublier certains, pour se concentrer sur d'autres. Je regrette que L'Appel ne se soit pas contenté de la base du roman : 12 Joueurs, surentrainés, des machines de guerre, dont certains sont des psychopathes ou en tout cas avec quelques petits problèmes. Non, il a fallu que des histoires d'amour soient intégrées à l'histoire, et surtout souvent très mal amenées...
Donc, je dirais qu'Endgame tire son épingle du jeu grâce à un rythme effrénés, certains personnages captivants et une intrigue qui tient bien la route de manière générale. Cependant, j'aurais souhaité que tous les personnages soient mis en valeurs, qu'il n'y ait pas eu d'histoire d'amour ou mieux amenées.
Donc, du bon et du moins bon !



Nous sommes des êtres humains. Nous ne possédons qu'une seule vie qui doit être honorée. Supprimer une vie devrait toujours être le fruit d'une décision réfléchie.



Endgame, Tome 1 : L'Appel
Endgame, Tome 2 : La clé du ciel



Chronique en + : l'avis de Totoro !
 


(Mois de juillet)

18/07/2016

En panne sèche, d'Andreas Eschbach

En panne sèche

Andreas Eschbach




La fin de l'ère du pétrole est imminente.
Quand le plus grand champ pétrolifère du monde se tarit, en Arabie saoudite, des bouleversements se mettent en branle. Notre civilisation touche-t-elle à sa ruine ?
Markus Westermann, lui, parie sur un miracle : il croit détenir une méthode qui permet de trouver de l'or noir. Beaucoup de pétrole. Encore faut-il que ce ne soit pas une illusion. Et lui faut-il jalousement en garder le secret s'il veut en tirer tout le bénéfice.
Voici le parcours d'un jeune ambitieux qui veut conquérir l'Amérique et le monde. Une trajectoire semée d'embûches, de mystères et de dangers.



Pour avoir lu plusieurs autres livres d'Andreas Eschbach, j'étais curieuse de découvrir celui-ci !
En panne sèche nous montre la fin de l'ère du pétrole, notamment à cause du plus grand champ pétrolifère qui a atteint ses limites. En attendant que les dernières gouttes s'épuisent, toutes les nations et grandes puissances s'affolent à chercher des solutions de rechange. De son côté, Markus Westermann, jeune ambitieux cherchant à conquérir l'Amérique, pense avoir trouvé la poule aux œufs d'or en s'associant avec un homme clamant avoir une méthode infaillible pour trouver du pétrole. Une méthode jalousement gardée, et convoitée par beaucoup. Markus va se retrouver pris au filet des machinations, mystères et autres dangers d'une société en crise.
Après avoir lu Jésus Vidéo, Des milliards de tapis de cheveux et Le dernier de son espèce, j'étais déjà familière avec l'écriture d'Andreas Eschbach. A chaque fois, les thèmes qu'il aborde me touchent énormément et sont vraiment captivants. Cette fois-ci, avec En passe sèche, il est dans le thème du roman d'anticipation, presque de la dystopie. Un récit de science-fiction, certes, mais tellement bien écrit et avec des thèmes d'actualités que j'imagine très bien cette histoire se déroulait de nos jours !
On entend toujours parler du pétrole, de comment il est fabriqué, et surtout du fait qu'il risque d'arriver très vite à épuisement. Et, ce jour-là, comment fera l'homme ? C'est un produit nécessaire pour se déplacer, il est utilisé pour fabriquer énormément de produits... Même si l'on travaille sur d'autres énergies alternatives, c'est loin d'être répandu ou au point. Andreas Eschbach souligne le fait que la crise du pétrole et l'absence de ce matériau pourrait conduire l'homme à une crise plus que majeure !
On va suivre Markus Westermann, du début de sa carrière jusqu'à la fin de l'histoire, en traversant toutes les étapes : le succès et la gloire, le désenchantement et le défaite... Avec lui, on se pose les questions essentielles auxquelles chaque personne devrait réfléchir, que ce soit à propos de sa vie personnelle ou de notre empreinte sur le monde. Notre génération peut encore vivre « normalement » mais que laisserons-nous aux générations suivantes, à nos enfants et aux suivants ? En panne sèche soulève des thèmes forts, essentiels. Que ce soit le futur de la planète, l'aveuglement de certaines personnes, le désir d'autres, et les mensonges et manipulations pour arriver à leurs fins, on peut dire que nous sommes bien entourés...
Science-fiction ? Oui. Anticipation ? Aussi. Mais avant tout un récit d'actualité, à lire ! En panne sèche est un livre imposant, avec des thèmes percutants, mais qui à l'art de poser les bonnes questions.




(Mois de juillet)

20/06/2016

Les Outrepasseurs, Tome 3, de Cindy Van Wilder

Les Outrepasseurs, Tome 3
Le Libérateur

Cindy Van Wilder





Un terrible hiver s'abat sur la Grande-Bretagne. Peter, qui a été sauvé par Arnaut, se retrouve seul, car le Chasseur et le lion d'Arnaut sont affectés par la disparition de la magie. Arnaut tombe dans un coma profond, auquel il semble n'y avoir aucune solution.
Jusqu'à ce que Peter comprenne que le sous-sol de Lion House regorge de ressources cachées...



Après avoir lu Les Héritiers et La Reine des Neiges, il était temps que je découvre Le Libérateur !
La Reine des Neiges, avec l'aide de ses Cavaliers, s'occupe de sa vengeance en attirant un terrible hiver sur Londres et la Grande-Bretagne. La magie disparait peu à peu, et tous sont affectés à différents degrés. Peter, qui a été sauvé par Arnaut, se retrouve démuni, car le Chasseur et Arnaut sont affectés par cette perte. Il va devoir alors se trouver de nouveaux alliés, et surtout comprendre comment inverser la situation.
Le premier point positif de Le Libérateur est son rythme, toujours aussi effréné et captivant, mais surtout ses personnages. Peter reste le personnage principal, mais Cindy Van Wilder a eu la bonne idée de donner leur tour à certains personnages secondaires ! Noble, la Reine des Neiges, Hersent ou Hermeline... Pouvoir avoir accès à leurs pensées donne plus d'intensité, et permet de mieux comprendre leurs motivations. J'ai particulièrement apprécié d'avoir pu découvrir davantage l'histoire de Chasseur, sans conteste le personnage le plus réussi et le plus complexe ! Il a plusieurs facettes, il est très ambivalent, capable du meilleur comme du pire... Fascinant du début à la fin !
Les Outrepasseurs est une trilogie que j'ai apprécié de suivre, mais je n'aurais pas été contre une centaine de pages supplémentaires pour Le Libérateur ! Certains détails ou actions étaient trop rapidement expédiées, pas assez approfondies à mon goût. Malgré tout, quand on veut passer plus de temps avec une histoire, c'est toujours bon signe. Je suis contente d'avoir pu découvrir Les Outrepasseurs et Cindy Van Wilder, que l'on m'avait chaudement recommandée à plusieurs reprises sur la blogosphère !
Les Outrepasseurs est une série jeunesse captivante, un vrai plaisir.



Les Outrepasseurs, Tome 1 : Les Héritiers
Les Outrepasseurs, Tome 2 : La Reine des Neiges
Les Outrepasseurs, Tome 3 : Le Libérateur



Chronique en + : l'avis de La Tête dans les Livres !


(Mois de juin) 

30/05/2016

Lettres à Stella, d'Iona Grey

Lettres à Stella

Iona Grey



À la nuit tombée, fuyant la violence de son compagnon, une jeune femme court dans les rues glacées de Londres. Jess n'a nulle part où aller. Surgissant dans une ruelle déserte, elle trouve refuge dans une maison abandonnée.
Le lendemain matin, le facteur glisse une lettre mystérieuse par la porte. Incapable de résister à la tentation, Jess ne peut s'empêcher de la lire et se retrouve plongée dans une histoire d'amour d'un autre temps.



Merci à Les Escales !
Jess fuit son compagnon violent, et se retrouve seule dans les rues de Londres. Elle va trouver refuge dans une maison abandonnée, où elle espère trouver un peu de repos. Mais en plus du repos, elle va y trouver une lettre : une lettre qui la ramène droit en 1943, et au début d'une histoire d'amour entre une jeune femme et un aviateur américain.
Peu à peu, Jess va découvrir leur histoire au travers de leur lettre, où elle espère trouver le bonheur. Elle décide alors de tout faire pour retrouver ces deux personnages : Stella et Dan, et découvrir s'ils sont toujours vivants et ensemble. Car on ne peut pas dire que leur histoire fut facile : Stella vient de se marier à un pasteur, et en tant qu'aviateur, Dan a très peu de chance de sortir vivant de cette horrible guerre...
Lettres à Stella est un roman épais, très dense, mais tellement prenant ! Si vous avez aimé Le Chant du Rossignol, de Kristin Hannah ; Le train des orphelins, de Christina Baker Kline ou Il était une lettre, de Kathryn Hughes, je pense que ce livre de Iona Grey ne pourrait que vous captiver !
Iona Grey alterne habilement entre le présent et le passé. La vie de nos jours, avec Jess qui retrouve un but à sa vie en se concentrant sur la recherche de Dan et Stella, et qui se fait également aider par Will, qui travaille dans les successions d'héritage ; mais aussi avec le passé et les premières rencontres des deux amoureux. Deux époques, deux vies, mais qui ne sont pas si différentes l'une de l'autre ! Les lettres d'amour entre Dan et Stella permettent de nous replonger dans cette époque, dans l'horreur de la guerre et du Blitz, mais aussi d'avoir un aperçu de comment vivait les hommes au front ainsi que les femmes qui étaient laissé derrière. La condition des femmes durant cette époque est particulièrement bien décrite : Iona Grey brosse avec talent les moindres détails de la vie de Stella, au début une jeune mariée innocente, dont le quotidien est bouleversé par la guerre, et qui se fane dans un quotidien auprès d'un mari absent ou indifférent. Les premiers émois, puis l'amour qu'elle ressent pour Dan est tout simplement bouleversant et magnifique... Une lueur d'espoir, trop souvent terni par la guerre !

Mais le personnage de Jess n'est pas en reste. Elle a été détruite par la relation abusive qu'elle vivait avec son ex-copain, elle repartait de rien de tout. Mais le hasard – ou la chance ? – a mis ces lettres sur son chemin, ce qui va la conduire à une nouvelle vie, une vie qu'elle prend en main, de nouvelles rencontres, des amis, l'amour aussi... On ne peut qu'apprécier ce petit personnage cabossé !
Lettres à Stella est un roman très fort, avec une plume délicate : j'ai eu le cœur serré tout au long de ma lecture ! Je ne peux que vous encourager à vous plonger dans cette épopée, un gros coup de cœur pour ma part.








Chroniques en + : l'avis de Johanne et Une valise remplie d'histoires !



26/05/2016

Enterre mon cœur à Wounded Knee, de Dee Brown

Enterre mon cœur à Wounded Knee

Dee Brown



"Plus de deux cents cultures indiennes ont été virtuellement détruites, entre le Massachusetts et la Californie, au cours de l'histoire des États-Unis. Il nous faut nous souvenir de ce qui s'est passé à Sand Creek ou à Wounded Knee."


Un livre qui m'intéressait énormément depuis longtemps !
Au sein de l'histoire très fournie des États-Unis, il y a une époque qui m'intéressait plus particulièrement : le combat qui a eu lieu entre les Américains et les Indiens. En l'espace seulement de quelques années, plus de deux cents différentes cultures Indiennes ont été presque totalement éradiqués.
Enterre mon cœur à Wounded Knee retrace une époque allant de 1860 à 1890, toutes les étapes de la conquête de l'Ouest. La marche des Navajos, le massacre de Wounded Knee...Archives militaires et gouvernementales, procès-verbaux et récits, Dee Brown utilise des documents pour la plupart inédits pour raconter cette vaste fresque.
Le gros point fort de Enterre mon cœur à Wounded Knee, c'est cette chronique de l'histoire des Indiens, du moins une partie et sûrement la plus tragique. La dépossession de leurs terres, les morts et les blessés, mais surtout la possibilité d'avoir enfin le point de vue des vaincus. Cela change de la façon de voir des conquérants ! Publié une première fois en 1970 aux États-Unis, ce livre est rapidement devenu un classique et a été traduit dans le monde entier. Une traduction nécessaire, afin de s'intéresser à une époque si intéressante mais surtout si tragique, et dont les détails ne sont pas assez connus.
Dee Brown est un romancier et historien américain, spécialisé dans l'époque de la conquête de l'Ouest. Il a travaillé comme journaliste, a servi pendant la Seconde Guerre Mondiale, avec de devenir bibliothécaire et instituteur. Il a écrit plusieurs livres, mais Enterre mon cœur à Wounded Knee est le livre marquant de sa bibliographie, notamment pour avoir obligé un grand nombre de personnes à regarder d'un autre œil les cultures amérindiennes et la conquête de l'Ouest.
Style impeccable, un morceau d'histoire passionnant et méconnu, richement documenté... Enterre mon cœur à Wounded Knee est un livre indispensable à lire ! Malgré tout, je préfère vous prévenir : c'est un ouvrage très dense, très complexe. Il se lit chapitre par chapitre, il y a beaucoup à comprendre, beaucoup de noms et de dates à retenir.
Indubitablement un classique à lire absolument !












16/05/2016

Le chant du rossignol, de Kristin Hannah

Le chant du rossignol

Kristin Hannah





France, 1939.
Dans le village de Carriveau dans la Loire, Vianne Mauriac fait ses adieux à son mari qui part au front et se retrouve seule avec sa fille. Elle ne peut imaginer que les nazis vont envahir le pays. Pourtant, lorsqu'un capitaine allemand réquisitionne sa maison, elle est forcée d'accueillir un officier sous son toit. Et fait le choix de protéger sa fille avant la liberté de son pays...
Sa sœur Isabelle, 18 ans, a passé son enfance dans des pensionnats depuis la mort de leur mère, et son père décide de l'envoyer vivre avec Vianne. Mais son tempérament rebelle met en danger leurs vies à toutes. Isabelle décide donc de partir vivre à Paris, le jour de l'entrée des Allemands dans la ville. Impétueuse et pleine d'idéaux, elle s'engage très vite dans la Résistance sous le nom de code " Le Rossignol ".



Après avoir lu une quantité de critiques plus qu'élogieuses, je ne pouvais pas manquer de me jeter sur Le chant du rossignol !
1939, en France, dans un petit village de la Loire. La guerre est déclarée, entrainant hommes et femmes dans la tempête. Vianne Mauriac doit dire au revoir à son mari qui part sur le front, et reste seule chez elle avec sa fille. Elles ne resteront pas toutes les deux indéfiniment : c'est d'abord sa petite sœur Isabelle qui vient habiter chez elle, avant qu'un Allemand ne prenne ses quartiers dans sa maison. Vianne fait le choix de se protéger et surtout de protéger son enfant avant la liberté de son pays. De son côté, Isabelle – plus jeune et plus impétueuse – décide de quitter le village pour rejoindre Paris et la Résistance.
Le chant du rossignol est l'histoire de deux femmes, très différentes mais qui sont animées toutes les deux par une grande volonté, qui les entrainera dans des chemins différents. Mais Kristin Hannah nous raconte surtout l'histoire d'un pays, d'une guerre abominable, et de comment les femmes et les enfants ont menés leur propre guerre, loin des hommes se battant au front. Et c'est un sujet qui a trop souvent été mis dans l'ombre je trouve. Il est important de raconter les conflits menés par les hommes, comment les batailles faisaient rage, leurs sacrifices... Mais pendant ce temps, qui parle de ceux qui sont restés derrière ? Les femmes ne sont peut-être pas allées au front, mais elles devaient faire avec le rationnement, la faim, le froid, la présence des Allemands... Beaucoup d'Allemands ont été entrainés dans cette guerre contre leur gré, mais comment traiter avec ceux qui embrassent totalement la cause d'Hitler, et surtout qui n'hésitent pas à se servir en « avantages » ?
Mais on parle aussi assez peu – je trouve – des femmes qui ont eu un rôle dans la Résistance. Le chant du rossignol est certes romancé, mais Kristin Hannah va nous parler d'abord d'Isabelle, qui n'hésite pas à aider des aviateurs anglais, notamment en les faisant passer de la France occupée à l'Espagne. Un rôle essentiel, primordial, mais les petites gestes sont également important : refuser de dénoncer des amis ou des voisins, ne pas se transformer en collabo, aider des personnes à s'échapper ou simplement fournir un peu de nourriture et un abri... Deux sœurs, deux vies, deux façons de lutter, et beaucoup d'émotion !
Même si ce n'est pas le genre que je lis le plus, j'aime beaucoup les romans historiques : c'est une manière de voyager dans le temps (mon plus grand rêve) et de survoler une période que l'on ne connait pas, et heureusement pour certaines ! Les livres sur la Seconde Guerre Mondiale m'ont toujours touchée, parce que ce n'est pas très loin, c'est de l'époque de mes grands-parents... Et ça rend tout ça vraiment réel ! Mais ces romans ont aussi la particularité de nous pousser à nous interroger sur nous-mêmes. Si j'avais vécu à cette époque, qu'aurais-je fais ? J'aime à penser que je ne serais jamais devenue une collabo : ce n'est pas dans mon caractère de dénoncer mes petits camarades, mais surtout je ne cautionne pas les actes d'un dément comme Hitler. J'aurais aimé faire quelque chose pour la Résistance, ne serait-ce qu'un petit geste. Mais je me demande quand même : et si on avait menacés mes parents ? Mes enfants ? Ma famille ou mes amis ? Ou même simplement de me torturer ? Je peux arriver à comprendre les actes de certaines personnes, parce qu'elles ont peur pour leurs familles ; par contre, je ne respecte pas les autres qui font ces choses abominables parce qu'ils sont d'accord avec les pensées d'Hitler, ou en tirer certains bénéfices ou simplement par plaisir.
Le chant du rossignol est donc un roman magnifique et souvent très dur, évidemment, avec une écriture superbe et des personnages tous plus captivants les uns que les autres. Je ne peux que vous le conseiller !



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