Braindead – Saison 1 (CBS)

Fiche technique

Titre original : BrainDead
Genre : Thriller-comique
Création : Robert King, Michelle King
Pays d'origine : États-Unis
Chaîne d'origine : CBS
Nb. de saisons : 1
Nb. d'épisodes : 13
Durée : 42 minutes
Diff. Originale : 13 juin 2016 – 11 septembre 2016
Terminée

Synopsis

Laurel Healy, réalisatrice de documentaire idéaliste, se retrouve dans le cabinet de son frère Luke pour financer son prochain film. Ce dernier, chef de file des sénateurs Démocrates, l'embauche car il a besoin de toute l'aide nécessaire à la veille d'une paralysie gouvernementale.
Laurel découvre que des insectes extraterrestres grignotent le cerveau des employés de la Maison-Blanche, sénateurs compris. Leur comportement devient alors des plus étranges.

Distribution

Mary Elizabeth Winstead : Laurel Healy
Danny Pino : Luke Healy
Aaron Tveit : Gareth Ritter
Tony Shalhoub : sénateur Red Wheatus
Nikki M. James : Rochelle Daudier
Johnny Ray Gill : Gustav Triplett
Jan Maxwell : sénateur Ella Pollack
Zach Grenier : Dean Healy
Lily Cowles : Germaine Healy

Épisodes

Première saison (2016)
1- The Insanity Principle: How Extremism in Politics is Threatening Democracy in the 21st Century
2- Playing Politics: Living Life in the Shadow of the Budget Showdown--A Critique
3- Goring Oxes: How You Can Survive the War on Government Through Five Easy Steps
4- Wake Up Grassroots: The Nine Virtues of Participatory Democracy, and How We Can Keep America Great by Encouraging an Informed Electorate
5- Back to Work: A Behind-the-Scenes Look at Congress and How It Gets Things Done (and Often Doesn't)
6- Notes Toward a Post-Reagan Theory of Party Alliance, Tribalist, and Loyalty: Past as Prologue
7- The Power of Euphemism: How Torture Became a Matter of Debate in American Politics
8- The Path to War Part One: The Gathering Political Storm
9- Taking on Water: How Leaks in D.C. are Discovered and Patched
10- The Path to War Part Two: The Impact of Propaganda on Congressional War Votes
11- Six Points on the New Congressional Budget: The False Dichotomy of Austerity vs. Expansionary Policies
12- Talking Points Toward a Wholistic View of Activism in Government: Can the Top Rebel ?
13- The End of All We Hold Dear: What Happens When Democracies Fail: A Brief Synopsis

Secret de tournage (via Allociné)

L'impact de la présidentielle américaine
Si des clins d'oeil à la campagne présidentielle américaine sont intégrés dans le récit de la série, par le biais d'extraits sonores, cela n'était pas prévu au départ. "Le programme devait se dérouler dans un présent alternatif", expliquent les King à ce propos. "Mais à mesure que les choses devenaient de plus en plus étranges avec la campagne de Donald Trump et le bon parcours de Bernie Sanders, cela nous semblait stupide de ne pas au moins jouer avec ça".

Des titres particulièrement longs
Une des particularités de BrainDead aux Etats-Unis, c'est que les titres de ses épisodes sont particulièrement longs. Le premier épisode, par exemple, s'intitule "The Insanity Principle: How Extremism in Politics is Threatening Democracy in the 21st Century", ce que l'on pourrait traduire par "Le principe d'aliénation : comment, en politique l'extrêmisme menace la démocratie au 21e siècle". L'idée, ici, est de faire un clin d'oeil à la presse académique et aux articles écrits par des chercheurs.

La genèse de la série
Robert et Michelle King ont eu l'idée de BrainDead alors que Washington DC traverse une grosse crise politique en 2013/2014, entraînant la fermeture de services gouvernementaux (on parle de procédure de "shutdown"). "C'est à ce moment là que nous nous sommes aperçus qu'il y avait un certain nombre de fous dans la capitale américaine", raconte Robert King. La cause de tout ceci, selon les King ? "Le manque de culture de compromis, l'extrêmisme. C'est ce qui nous a donné envie d'explorer la question de l'extrêmisme à travers le genre."

Mon avis

Braindead est sans conteste un OVNI en matière de série, et l'un de mes coups de cœur de l'année 2016 !
Laurel Healy est une jeune femme idéaliste, intéressée par l'art et l'humanitaire. Elle réalise des documentaires sur de nombreux sujets et, parce qu'elle est complètement fauchée, elle accepte de travailler dans le cabinet de son frère Luke afin de réaliser son prochain film. Luke Healy est le chef de file des sénateurs Démocrates, et très inquiet à propos d'une possible paralysie gouvernementale. Un début de série très classique... Sauf que des insectes extraterrestres sont arrivés sur Terre et colonisent la tête des employés de la Maison-Maison, grignotant leur cerveau et entraînant des comportements pour le moins étrange ! Avec l'aide de Rochelle Daudier (docteure), de Gustav Triplett (un illuminé des complots) et de Gareth Ritter (chef de cabinet du parti Républicain), Laurel va devoir trouver un moyen de combattre cette invasion.

Toute la force de Braindead est d'ancrer son histoire dans la réalité, avec ces manœuvres politiques, les débats, la guerre entre Démocrates et Républicains... Tout en ajoutant une touche de loufoque et de science-fiction ! C'est à la fois réel, burlesque et fantastique, le mélange parfait qui fait mouche. Et je dois dire que le côté fantastique est tout aussi prenant que le côté politique, car les deux sujets sont très bien maîtrisés : le système politique américain est assez éloigné du nôtre et c'est l'occasion d'en apprendre un peu plus, le côté campagne présidentielle tourne à la guerre entre les camps, et même si c'est c'est parfois une caricature de ce qu'il se passe réellement, c'est quand même très proche du véritable déroulement d'une campagne politique ! Le côté fantastique s'y intègre à merveille, et je dois dire qu'en voyant les comportements actuels de certains hommes politiques (que ce soit français ou américain), je dois dire que si j'apprenais qu'ils ont des insectes aliens dévoreurs de cerveaux dans la tête, je ne serais pas surprise du tout !

Du côté des acteurs, la plupart me sont inconnus, mais j'ai hâte de les retrouver, dans n'importe quelle série ! Laurel est particulièrement touchante et intéressante, pas du tout à sa place dans le milieu politique. Seul son désir d'aider sa famille et de finir son documentaire vont la propulser dans ce milieu, puis dans le conflit contre des fourmis extraterrestres. (En plus, j'adore comment elle s'habille !) Son frère est homme au caractère complètement différent, à l'aise en politique, ambitieux, à la dent longue, et qui n'hésite pas à enchaîner les conquêtes malgré le fait que sa femme soit enceinte. Dans sa lutte, Laurel va d'abord pouvoir compter sur Gustav, le premier à s'inquiéter de la menace, et sûrement pas le dernier à enchaîner théories, idées et solutions parfois complètement tirées par les cheveux. Une des valeurs sûres de Braindead ! Mais il y a également Rochelle, une médecin au comportement plus stable que Gustav, et qui apporte une bonne dose de pragmatisme et de compétences. Dans le domaine politique, Laurel va rencontrer Gareth, qui travaille pour le parti adverse, et malgré toutes les différences qui les opposent, ils vont très vite former une équipe du tonnerre. Le gang va devoir non seulement cheminer à travers les méandres de la vie politique, entre coups fourrés et complots, mais surtout trouver une solution pour chasser les envahisseurs, avant que le pays ne courre à sa perte... Cela va être ardu ! Le personnage de Anthony Semine, l'agent du FBI, m'a énormément plu également, et je n'aurais pas été contre le voir davantage, je dois dire !

Braindead est donc une petite pépite, qui mélange très agréablement les genres, et qui n'hésitent pas à critiquer subtilement le milieu politique. Même si la saison 1 se suffit parfaitement à elle-même et qu'une suite ne soit pas indispensable, je ne me suis toujours pas remise de l'annulation de cette série, qui aurait pu offrir encore tellement !
Et, la cerise sur le gâteau, ne ratez surtout pas les « Previously on » à chaque début d'épisode, qui reprennent les détails connus jusque-là, en chanson ! Rien que ça devrait suffire à commencer cette (géniale) série ! Je suis déçue qu'il n'y ait pas de saison 2, mais cette unique saison se suffit tout à fait à elle-même.