27/02/2017

Équateur, de Antonin Varenne

Équateur - Antonin Varenne



01 Mars 2017
Albin Michel
20.90 €





Voleur et incendiaire dans le Nebraska, déserteur de l'armée, meurtrier dans le Nevada : Pete Ferguson est un homme en fuite. Sur la piste de l'équateur, là où le monde tourne à l'envers et où les rêves sont vrais, trouvera-t-il cette terre promise qui changera son destin ?
Roman de l'errance et de la quête, Équateur confirme la virtuosité d'Antonin Varenne, l'auteur de Fakirs et de Trois mille chevaux vapeurs.
Des grands espaces de l'Ouest américain ravagés par la guerre civile au Guatemala de la révolution libérale jusqu'à la frontière entre Guyane et Brésil, l'odyssée envoûtante et poétique de Pete Ferguson célèbre et renouvelle le grand roman d'aventures.




Merci à Albin Michel !
États-Unis, dans les années 1870. Pete Ferguson est un homme recherché : pour avoir déserté durant la guerre de Sécession, pour meurtre, vol, incendie... Où qu'il aille, où qu'il passe, Pete est suivi de près par les ennuis, il attire les problèmes, et laisse une trace sanglante derrière lui. Malgré tout les mauvais choix qu'il peut faire et sa fuite en avant pour trouver l'équateur de la Terre, on ne peut que s'attacher à ce personnage pour le moins cabossé.
Car Équateur, c'est avant tout l'histoire d'un homme profondément endommagé cherchant une chance de rédemption. Ce qui va changer son destin, c'est sa rencontre avec une femme, et pour la sauver, il va tout tenter quitte à faire échouer une tentative de coup d'état... Malgré l'amour qu'il porte à certaines personnes, comme son frère Olivier ou son ami Arthur Bowman, tout l'éloigne d'eux.

A part Équateur, j'ai également lu Fakirs et Trois mille chevaux vapeur (dont vous pouvez retrouver un personnage ici), et je dois dire que je suis toujours aussi attirée par la plume magnifique d'Antonin Varenne. Surtout que, comme dans Trois mille chevaux vapeur, on se retrouve entraîné dans une contrée sauvage, à l'époque des Indiens et des cow-boys. Un lieu et et une époque qui me fascine, j'adore les récits de ce genre ! Antonin Varenne nous bouscule, nous entraîne, nous malmène dans Équateur, pour notre plus grand bonheur. Captivée du début à la fin, l'histoire est prenante, complexe, mais surtout tout les personnages sont absolument vivants et détaillés. Ils sont tous décrits dans leurs moindres détails, que ce soit les personnages principaux ou les secondaires : personne n'est laissé de côté, Antonin Varenne nous présente des individus complexes, avec leurs failles et leurs histoires.
Équateur nous fait voyager à travers les États-Unis, le Mexique, en Guyane française, au Brésil, avec une foule de personnages variés, que ce soit des chasseurs, des cow-boys, des Indiens, des bons, des mauvais, des êtres humains dans toute leur complexité.
C'est un voyage haletant que nous faisons ici, une épopée remplie de sang, de sueur, de larmes, mais heureusement que l'espoir est là pour nous faire tenir jusqu'à la fin ! Une lecture que je ne peux que recommander.

25/02/2017

Dompteur d'anges, de Claire Favan

Dompteur d'anges - Claire Favan



16 Février 2017
Robert Laffont
20.00 €








On ne choisit pas sa famille. Encore moins celle de son ravisseur...
Condamné pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Max Ender a été jeté en pâture à ses codétenus par ceux-là mêmes censés assurer l'ordre et la discipline au sein de la prison. Lorsqu'il est reconnu innocent et libéré, ce n'est plus le même homme.
Il n'a désormais plus qu'une seule idée en tête : se venger de cette société qu'il hait par-dessus tout.



Merci à Robert Laffont !
Max Ender n'est qu'un jeune adulte lorsqu'il est accusé d'avoir tué et violé l'un de ses amis, un fils de bonne famille. Il n'en faut pas plus pour le jeune homme de se retrouver précipité en prison, où il sera battu, harcelé, violé... Finalement libéré, c'est un homme nouveau qui regagne la société. Un homme qui est bien décidé à se venger de la société, mais aussi de tout ces hommes qui l'ont mit en prison.
Pour ce faire, il décide de frapper là où ça fait ma : par les enfants. Max va enlever quelques enfants, soigneusement choisis, et va les « dresser » pour ensuite les envoyer en mission. Vols et cambriolages, puis coups et meurtres...
Si au début nous suivons seulement Max, nous allons ensuite passer à Cameron, définitivement mon personnage préféré ! Nous allons d'abord voir Cameron comme un des enfants enlevés par Max, pour voir ensuite sa vie en tant qu'adulte. Je ne veux pas en dire trop pour vous laisser le plaisir de la lecture, mais disons que Cameron a réussit à grandir en s'affranchissant d'une certaine mesure de son passé, il est devenu quelqu'un de bien, et qui tente de faire les choses différemment alors que l'éducation de Max a laissé de profondes séquelles...



Claire Favan s'est imposée depuis quelques années sur la scène du polar français... Et j'avoue n'avoir lu que Serre-moi fort et Dompteur d'anges ! (Mais Apnée noire m'attend bien sagement dans ma PAL.) Malgré mon peu d'expérience des écrits de Claire Favan, je ne peux que vous encourager à la découvrir !
Rien que Dompteurs d'anges est une expérience de lecture tout à fait exceptionnelle : on part d'une intrigue simple, celle d'un homme voulant se venger des torts qui lui sont fait. Et pour cela, il n'hésite pas à employer des enfants. Même si les enfants tueurs existent, la société en parle très peu. Les cas qui existent ne sont pas très connus (à ma connaissance du moins) et j'ai lu assez peu de romans employant cet réalité... Donc, avec cette histoire, on va non seulement s'interroger sur la notion de culpabilité (qu'aurions-nous fait si nous nous étions retrouvés dans la position de Max ou dans celle des hommes qui l'ont condamnés ?) ; on va également se questionner sur les capacités des enfants à commettre des atrocités, si ils y sont forcés ou n'ont pas d'autres choix. Les thèmes de Dompteurs d'anges sont donc particulièrement frappants, mais le style et l'écriture de Claire Favan font toute la différence. On est amenés à se pencher sur la psychologie des personnages, et j'avoue avoir souvent eu mal pour Max, spécialement lorsqu'il est en prison, mais également à le comprendre et presque à le soutenir dans son histoire de vengeance... Mais le fait d'avoir utilisé des enfants est quand même une ligne à ne pas franchir, même si c'est diaboliquement efficace ! Du côté de Cameron, on s'attache aussi nécessairement à lui. Certes, il a commis des atrocités, c'est une victime autant qu'un coupable, mais comment un enfant élevé dans ces conditions peut-il avoir le recul nécessaire pour comprendre ses actes ?
Il y a tellement de choses à dire sur Dompteurs d'anges mais je ne tiens pas à dévoiler trop de l'intrigue ou ruiner des moments clés ! Je dirais simplement que c'est un récit très noir, très sombre, souvent violent – que ce soit psychologiquement ou physiquement. Les personnages sont très fouillés, très complexe, même si – comme d'habitude – je n'aurais pas été contre quelques pages en plus pour les approfondir encore davantage ! L'histoire est très bien construite, haletante, et si addictive que le livre ne m'a tenu qu'une seule journée.
Pour finir, je conseillerais simplement de foncer découvrir les œuvres de Claire Favan, et surtout de lire absolument Dompteurs d'anges !






Chronique en + : l'avis de Yuyine !





23/02/2017

In the After, Tome 1, de Demitria Lunetta

In the After, Tome 1
In the After

Demitria Lunetta



Lecture Commune avec Le blog d'une Blondinette.
Venez lire son avis ici !







Ils entendent le plus léger des bruits de pas. Ils sont plus rapides que le plus rapide des prédateurs. Et ils ne renonceront pas... tant que vous serez vivant !
Amy est devant sa télévision quand le pire se produit, quand ILS attaquent. New York, Paris, Tokyo... Des créatures sans pitié déferlent, et dévorent les humains. Personne ne sait d'où ils viennent mais une chose est su^re : la population de la planète décroit dramatiquement en quelques jours à peine.
À l'abri de la grille électrifiée de sa maison, Amy parvient à leur échapper... mais pour combien de temps ? Elle qui a perdu tous les siens parvient tout de même à recueillir Baby, une petite fille qui a miraculeusement survécu aux crocs acérés des nouveaux maîtres du monde. Trois ans qu'elles survivent en autarcie, quand d'autres survivants commencent à se manifester.
Elles pensent que leur enfer est terminé... mais ils ne fait que commencer !




Un livre qui traînait dans ma PAL depuis trop longtemps !
Lorsque l'impossible se produit, Amy est seule chez elle. Devant sa télévision, elle apprend qu'Ils ont débarqués. Ils ? Des créatures sans pitié, déferlant sur les humains pour les dévorer. On ne sait pas d'où ils viennent, ni comment ils sont arrivés sur Terre... Mais une chose est sûre, mieux vaut éviter de faire du bruit, car au moindre murmure, au moindre bruit de pas, ils accourent aussitôt dans l'espoir de se repaître de chair fraîche. Heureusement, grâce à la paranoïa de ses parents, la maison d'Amy est protégée par une clôture électrique, ce qui lui permet de rester à l'abri. Mais elle doit malgré tout faire des excursions afin de trouver de la nourriture, et peut-être d'autres survivants. C'est comme ça qu'elle rencontre une petite fille, qu'elle va ramener chez elle et surnommer Baby.
Elles vont devenir plus proches que des sœurs, survivre ensemble... Jusqu'au jour où elles vont rencontrer un groupe important de survivants, retranchés dans un endroit apparemment impénétrable. Est-ce la fin de la lutte, et l'espoir de trouver une vie à peu près « normale » ?
In the After était dans ma PAL depuis un an environ, et je n'avais pas encore sauté le pas. Même si Lumen fait des choses sympa, ce n'était jamais des lectures où j'étais conquise à 100 %, sans trop savoir pourquoi. Et là pourtant, avec ce premier tome... Je dois dire que l'alchimie a plutôt bien prit ! Pas un coup de cœur, mais malgré tout un livre que je n'ai pas réussi à lâcher avant la fin, et surtout un livre dont je suis pressée de lire la suite.
Alors, pourquoi ce livre a marché ? Car au départ, je partais avec quelques à-priori malgré tout : un roman qui me paraissait rassemblant à la 5ème Vague, que je n'ai pas aimé, encore un roman d'invasion, le fait de devoir survivre... Et même si il y a quelques faiblesses parfois (comme le personnage de Riz qui ne me paraissait pas très profond ni tellement nécessaire ; ou encore le fait que j'avais une petite idée sur l'identité des Autres), je dois dire que j'ai été agréablement surprise ! Déjà, j'ai bien aimé le personnage d'Amy. C'est une vraie survivante, elle n'hésite pas à faire ce qu'il faut pour vivre et pour protéger Baby, elle a de la ressource et de la volonté... Pour ce qui est de Baby, elle est tout aussi capable que sa grande sœur d'adoption, et dès le début on s'interroge sur sa véritable identité, qui laisse planer quelques mystères. J'ai sinon beaucoup aimer également le groupe des Gardiens, en particulier Kay et Gareth, que nous découvrons plus tard dans le roman, et que j'espère surtout revoir dans la suite !
Pour ce qui est de l'histoire en elle-même, le début est très simple : il s'agit d'un roman de survie. S'échapper ou tuer les Autres avant qu'ils ne nous tuent. La seconde partie du roman est plus complexe, avec l'arrivée des autres survivants et la vie dans le complexe. Non seulement il s'agit d'apprendre les règles de là-bas, mais aussi d'acquérir un autre mode de vie que la survie pure et dure, et apparemment d'éviter de poser trop de questions... Une chose qu'Amy a du mal à faire !
In the After est un mélange entre horreur, survie et dystopie, écrit de telle manière qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer. Donc une très bonne surprise à laquelle je ne m'attendais pas !





In the After, Tome 1 : In the After
In the After, Tome 2 : In the End





Chroniques en + : l'avis de Léa Touch Book et Chasing Books !







Challenge : Un genre par mois.
(Mois de janvier)

21/02/2017

L'ombre du sabre, de Owen Matthews

L'ombre du sabre - Owen Matthews


03 Novembre 2016
Les Escales
21,90 €





Tchétchénie, années 1990. Alexei, jeune reporter, couvre l'occupation d'un village des montages tchétchènes par l'armée russe. Au camp, il partage le quotidien des soldats fait de moments de grande violence comme de terrible ennui.
Lors de son séjour, Alexei rencontre Zeliha, l'instutrice du village, une femme forte, la seule à tenir tête aux soldats et dont il tombe immédiatement amoureux. Il vit avec elle quelques instants volés dans le plus grand secret. Quand les rebelles tchétchènes bombardent le camp, les soldats mènent une expédition punitive et commettent l'irréparable sous les yeux impuissants d'Alexei.
Des années plus tard, Alexei vit à Istanbul. Un jour, il rencontre Zeliha accompagnée de sa fille Dilara...


Merci à Les Escales !
Nous sommes en Tchétchénie, dans les années 1990. Alexei n'est alors qu'un jeune reporter, couvrant l'occupant d'un village des montagnes par l'armée russe. Il partage le quotidien de l'armée, que ce soit pour les repas, les sorties ou les discussions. Un jour, Alexei va rencontrer l'institutrice du village, une femme forte appelée Zeliha et qui n'hésite pas à tenir tête aux soldats. Il va vivre avec elle une histoire secrète, jusqu'au jour où des rebelles tchétchènes bombardent le camp russe... Les soldats mènent une expédition punitive, n'hésitant pas à recourir aux pires châtiments.
Quelques années après ces événements, Alexei vit à Istanbul, et rencontre tout à fait par hasard Zeliha et sa fille Dilara, une adolescente rebelle et attirée par le Djihad. Dilara profite de la présence de ce vieil ami de sa mère pour découvrir l'histoire de sa mère, ce qui la conduit à s'enfuir pour tenter de venger sa mère et d'apaiser son propre mal-être. Pour se faire pardonner, Alexei accepte de partir à la recherche de la jeune fille.
En commençant L'ombre du sabre, j'étais attirée d'abord par la (très belle) couverture, mais aussi, évidemment, par le résumé, qui promettait un récit fort en émotions. Plus qu'un récit sur la guerre ou sur le Djihad, Owen Matthews nous parle surtout de personnages forts, en proie à des émotions violentes. Alexei se débat avec les souvenirs horribles qu'il a vu pendant la guerre et l'occupation, avec la culpabilité d'avoir fuit et d'avoir laissé tant de choses derrière lui ; Zeliha lutte avec ses souvenirs pour qu'ils n'envahissent pas sa vie actuelle avec sa fille ; mais les secrets et les non-dits poussent Dilara à faire des choix douloureux.
L'ombre du sabre est un livre vraiment percutant, souvent très dur, et qui aborde des thèmes difficiles... Mais Owen Matthews parvient à rendre son histoire belle et touchante, avec de l'espoir. Ce qui n'était pas gagné au début ! Mais plus l'histoire se déroule, plus on est happés et tenus en haleine. L'ombre du sabre offre également un portrait à la fois beau et sans concession de la Russie, un pays qui a certes ses défauts, mais aussi ses qualités. Que ce soit pour les gens que l'on y rencontre ou pour sa culture très riche, ce pays ne peut que fasciner.
C'est donc une excellente lecture que nous offre Owen Matthews et Les Escales, L'ombre du sabre est un récit qui fait réfléchir !



Chronique en + : l'avis de La Bibliothèque de Delphine !






Challenge 50 romans en 2016

19/02/2017

Miss Fisher’s Murder Mysteries, Saison 2 (ABC1)

Fiche technique

Titre original : Miss Fisher's Murder Mysteries
Genre : policière
Création : Maureen Jennings
Production : Every Cloud Productions
Pays d'origine : Australie
Chaîne d'origine : ABC1
Nb. de saisons : 3
Nb. d'épisodes : 34
Durée : 60 minutes
Diff. Originale : 24 février 2012 – 26 juin 2015




Synopsis

Dans les années 1920, en Australie, marquée par la disparition de sa jeune sœur et les errements de l'enquête, Phrany Fisher devient détective privé.
Armée de son revolver et d'un solide aplomb, la jeune femme infiltre cabarets et clubs de jazz de Melbourne. Elle y entraîne à contrecœur l'inspecteur Robinson qui lui permet parfois de se tirer d'un mauvais pas, mais peut également compter sur Dot, sa femme de chambre, ses chauffeurs Albert "Bert" et Cecil "Ces", ainsi que son majordome Butler.




Distribution

Essie Davis : Phryne Fisher
Nathan Page : Détective John "Jack" Robinson
Hugo Johnstone-Burt : Brigadier Hugh Collins
Ashleigh Cummings : Dorothy "Dot" Williams
Richard Bligh : Mr Butler
Travis MacMahon : Bert
Anthony Sharpe : Cec
Ruby Rees Wemyss : Jane
Miriam Margolyes : Tante Prudence
Tammy Macintosh : Docteur Mac




Épisodes

Deuxième saison (2013)
1- La petite mort (Murder Most Scandalous)
2- Esprit es-tu là ? (Death Comes Knocking)
3- La boisson du diable (Dead Man's Chest)
4- Poids léger, poids lourd, poids mort (Deadweight)
5- Prêt-à-tuer (Murder A La Mode)
6- Le bourreau assassiné (Marked For Murder)
7- Sortie de route (Blood At The Wheel)
8- Le livre d'heures de Jeanne la folle (The Blood Of Juana The Mad)
9- Film noir (Framed for Murder)
10- Cuvée spéciale (Death on the Vine)
11- Fréquence meurtre (Dead Air)
12- L'habit ne fait pas la nonne (Unnatural Habits)
13- Les douze jours de Noël (Murder Under the Mistletoe)




Mon avis


Après avoir dévoré la première saison de Miss Fisher's Murder Mysteries, je n'ai pas pu résister à l'appel de la saison 2 !
Comme pour la première saison, on va retrouver ici Miss Phryne Fisher toujours prête à s'impliquer dans la moindre affaire attirant son attention. Que ce soit des vols ou disparition chez une amie de sa tante Prudence, la mort d'un boxeur amateur, un assassinat dans une maison de Haute Couture ou la mort d'un acteur, Phryne Fisher ne recule devant rien ! Mais contrairement à la première saison, qui avait un fil rouge en la volonté de Phryne de faire la lumière sur la mort de sa sœur, nous n'avons pas cela dans la seconde saison.


En revanche, outre ces mini-enquête différente à chaque épisode, je dirais que la force de cette saison est l'approfondissement de la psychologie des personnages et des liens entre eux. Comme pour la première saison de Miss Fisher's Murder Mysteries, je suis toujours aussi intéressée par ces personnages, et c'est l'occasion ici de les rendre encore plus intéressants. J'ai particulièrement aimé la relation entre Phryne et Jack Robinson : il y a des étincelles entre eux depuis le début, mais cela atteint des sommets dans cette saison ! Que ce soit dans le premier épisode, Murder Most Scandalous, où Phryne exécute un numéro d'effeuillage avec des plumes pour le moins réussi, mais surtout dans Blood At The Wheel, où Jack pense que Phryne s'est tué dans un accident de voiture. Il ne veut pas changer la façon de vivre de la jeune femme, mais ne peut pas vivre non plus avec son « imprudence ». La relation entre eux deux est donc très intense, très bien décrite, avec toujours ces moments d'humour ponctué de moments plus tristes. Mais il n'y a pas que Jack et Phryne, il y a également Dot et Hugh qui vont se fiancer. Mais cette situation n'amène pas que de la joie, surtout au début ! Dot à beau apprécier le jeune policier de tout son cœur, elle réalise qu'elle ne pourra pas se contenter de la position « classique » de la femme à cette époque. Dot veut pouvoir continuer à travailler pour Miss Fisher, conduire si elle le veut... Bref, des choses incompatibles avec le « devoir » de toute femme mariée ! Après un temps d'adaptation, Hugh va heureusement réaliser qu'il préfère garder la femme qu'il aime même si elle ne correspond pas tout à fait à l'idée qu'il en avait, plutôt que de la perdre. Les seconds rôles sont tout aussi intéressants, et essentiels à l'intrigue. Que ce soit Butler, Bert, Cec ou Mac, ils sont tous très bien croqués, et apportent vraiment un gros plus à l'intrigue. Que deviendrait Phryne Fisher sans eux ?


Miss Fisher's Murder Mysteries s'avère donc une de mes séries préférées, à la fois pour son côté enquête, mais surtout pour ses personnages ! Mention spéciale également pour les costumes, j'adore les tenues de Miss Fisher !

17/02/2017

Les filles des autres, de Amy Gentry

Les filles des autres - Amy Gentry



19 Janvier 2017
Robert Laffont
19.50 €






À 13 ans, Julie Whitaker a été kidnappée dans sa chambre au beau milieu de la nuit, sous les yeux de sa petite sœur. Dévastée, la famille a réussi à rester soudée, oscillant entre espoir, colère et détresse. Or, un soir, huit ans plus tard, voilà qu'une jeune femme pâle et amaigrie se présente à la porte : c'est Julie.
Passé la surprise et l'émotion, tout le monde voudrait se réjouir et rattraper enfin le temps perdu. Mais Anna, la mère, est très vite assaillie de doutes. Aussi, lorsqu'un ex-inspecteur la contacte, elle se lance dans une tortueuse recherche de la vérité – n'osant s'avouer combien elle aimerait que cette jeune fille soit réellement la sienne...



Merci à Robert Laffont !
À 13 ans, Julie Whitaker a été enlevée, chez elle, au milieu de la nuit, et sous les yeux de sa petite sœur, Jane, cachée dans un placard. Brisée par cet événement, la famille oscille entre l'espoir de la retrouver et la volonté de tourner la page. Huit ans après, Julie réapparaît à la porte, comme par miracle... Si Jane et son père se réjouissent sans arrière-pensée, Anna, sa mère, ne peut s'empêcher que quelque chose ne va pas.... Est-ce vraiment Julie, ou une personne bien déterminée à profiter de la faiblesse de cette famille ?
En commençant Les filles des autres, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, surtout à cause de la couverture, beaucoup plus colorée que celles des autres titres de la Bête Noire. Mais dès les premières pages, on est plongés dans un roman, pas vraiment policier, mais en tout cas à suspense et très noir. Car il faut plus que le retour de son enfant pour pouvoir de nouveau retrouver le bonheur.

Les 8 années qui ont séparés le départ et le retour de Julie ont été destructrices pour sa famille, que ce soit pour les relations entre les différents membres, ou même simplement pour soi. Sa mère a un temps sombré dans l'alcoolisme, son père a craqué sans que personne ne le remarque, et sa sœur a entamé une spirale destructrice. Comment faire pour réparer ces dommages ? Amy Gentry décrit des scènes familiales parfaitement criantes de réalisme, que ce soit avec Anna qui met toutes ses forces à retrouver sa fille disparue et qui en oublie sa fille présente ; la relation qui se renoue entre Julie et Jane ; la vie d'un couple qui avance tant bien que mal sans se préoccuper l'un de l'autre. Et on va même au-delà de la famille Whitaker pour s'intéresser un temps au groupe de soutien, où on partage la douleur des familles qui ont perdu un enfant, et qui savent très bien que les chances de le revoir ou de savoir ce qui s'est passé sont incroyablement minces...
Les filles des autres n'est pas le meilleur roman de la Bête Noire que j'ai pu lire, mais qui remplit malgré tout son office : semer le trouble et le doute dans l'esprit du lecteur, et avoir envie de découvrir le fin mot de l'histoire.
Tension psychologique, introspection, douleur et espoir, tout se mêle jusqu'à la fin.






15/02/2017

Arkane, Tome 1, de Pierre Bordage

Arkane, Tome 1
La désolation

Pierre Bordage


Bragelonne
15 Février 2017
25.00 €





Arkane : une ville labyrinthique, bâtie selon la légende par sept maisons toutes-puissantes, et dont les luxueux niveaux supérieurs sont occupés par un pouvoir corrompu. Là, ont cours intrigues incessantes, empoisonnements, meurtres, magie noire et décadence.
Après le massacre de son clan, Oziel, fille de la maison du Drac, s'enfuit des Hauts de la ville. Elle espère gagner les Fonds afin de rejoindre son frère condamné, et de lever une armée parmi les prisonniers du terrible bagne dans les profondeurs de la cité.





Merci à Bragelonne !
Arkane est une ville labyrinthe, construite à ses débuts par sept familles toutes-puissantes. Ces familles règnent toujours sur la ville, instaurant un climat de tensions, d'intrigues et de complots. Suite à l'un de ces complots, une des familles régentes est renversée, le clan assassinée presque au complot.... Une seule survivante : Oziel Drac, l'une des filles. Elle est seule, sans ressources, et la maison responsable de la chute de sa famille est bien décidée à finir le travail. Trouvant des alliés sur le chemin, son seul espoir est de retrouver vivant un de ses frères, qui avait été condamné des années auparavant, et de tenter de monter une armée afin de riposter, et si possible de sauver Arkane d'une prophétie prédisant sa chute.
Dans le même temps, en parallèle, nous faisons connaissance de Renn et de Orik. Renn est un jeune garçon, apprenti chez un enchanteur de pierre. Orik, lui, est un guerrier qui a besoin d'un guide pour rejoindre la ville. C'est de cette façon qu'ils vont se rencontrer et commencer à cheminer ensemble, déjouant pièges et traquenards.
Pierre Bordage est un auteur que je connais, pour avoir déjà lu plusieurs de ses livres, comme Chroniques des ombres, Le jour où la guerre s'arrêtera, Porteurs d'âmes ou Les derniers hommes. Et même si je n'ai pas lu toute la biographie du bonhomme, je l'apprécie suffisamment pour sauter de joie lorsqu'on me propose de lire son dernier livre en avant-première !
Donc, Arkane, qu'est-ce que ça donne ? Pour moi, du très bon ! L'intrigue commence fort dès le départ, avec le fait qu'une famille régente de la ville soit assassinée, qu'une des filles survivantes soit poursuivie, ce qui conduit Oziel a faire des choix et à prendre des décisions pour le moins radicales en espérant survivre... Étant donné que La désolation est le premier tome, tout n'est pas résolue à la fin de l'histoire, loin de là, mais Pierre Bordage a réussi à distiller les informations nécessaires pour donner envie de lire la suite, il a construit des personnages qui ne sont pas manichéens, auxquels on peut s'attacher et en détester d'autres, et mettre en place une intrigue qui tient bien la route et qui garde encore beaucoup de mystères.
Du côté des personnages, tous s'avèrent très intéressants et bien décrits. J'ai évidemment une petite préférence pour Oziel, une jeune fille très volontaire, bien décidée à ne pas laisser ses ennemis gagner. Sur son trajet, elle devra non seulement survivre, mais aussi ne pas laisser la haine lui obscurcir son jugement, trouver des alliés, et surtout tenter de découvrir si son frère est toujours en vie afin de gagner cette course contre la montre. Du côté de Renn et Orik, j'ai préféré de loin le premier. Car même si Orik est intéressant, c'est le guerrier typique que l'on peut trouver dans énormément d'ouvrages de Fantasy. Renn m'a par contre beaucoup touchée, déjà parce qu'il a été rejeté par sa famille, il ne sent à sa place nulle part, et en plus c'est un apprenti enchanteur de pierre ! On ne découvre ce pouvoir que bribe par bribe, mais c'est très intéressant ! Et pour ce qui est des « méchants »... Ils cherchent bien évidemment plus de pouvoirs, plus de richesses, et j'ai pris un grand plaisir à les détester !
La désolation s'avère donc un premier tome excellent : on avance bien dans l'intrigue et dans la description des personnages, tout en laissant beaucoup de zones d'ombres et de mystères, ce qui me rend très avide de lire la suite.
Encore une excellente lecture avec Pierre Bordage !

13/02/2017

Undisclosed Desires, de Maud Cordier

Undisclosed Desires - Maud Cordier



14 janvier 2017
Mots en Flots






Suite à l'emménagement de son père avec sa nouvelle compagne, Vincent quitte Marseille pour Chalon sur Saône, une ville de Bourgogne.
Il laisse derrière lui son meilleur ami, Samir, et Sophie, son premier amour. Mais cette ville et cette dernière année de lycée lui réservent bien des surprises. Vincent va faire la connaissance de Florian, un jeune homme de son âge avec qui il va nouer une réelle amitié.
Lors d'une soirée, un jeu va flouer les limites de leur relation : Florian et Vincent vont devoir échanger un baiser. Vincent va embrasser un garçon... Et il va se rendre compte qu'il a aimé ça.




Après avoir lu le premier tome d'Inalia, j'étais curieuse de lire d'autres romans de Maud Cordier. Et mon choix s'est très vite arrêté sur Undisclosed Desires, parfait pour le thème de mon challenge Un genre par mois !
Parce que son père déménage pour habiter avec sa nouvelle compagne, Vincent est obligé de quitter Marseille pour Chalon. Il doit laisser derrière lui sa vie, les souvenirs de sa mère décédée et tout ses amis afin de recommencer une nouvelle vie. Et cette année de terminale va lui réserver bien des surprises. Il doit d'abord gérer le fait que son père ne se soucie apparemment plus du tout de lui, gérer les attentions de sa nouvelle belle-mère et de sa demi-sœur, s'habituer à un nouveau lycée... Des événements pas évidents pour un adolescent qui dépend toujours de son père et qui doit donc attendre avant de prendre son indépendance. Heureusement qu'il va pouvoir se faire de nouveaux amis, qui vont compenser ce qu'il a perdu. Parmi eux : Florian, avec lequel il va nouer une solide amitié. Jusqu'à la soirée qui va tout bouleverser. Pour répondre à un pari, ils vont s'embrasser, et découvrir tout les deux qu'ils ont aimés ça. Perdu, confus, Vincent va devoir gérer ses émotions et tenter de les comprendre.
Je lis assez peu de romances et elles ne me laisse pas souvent un souvenir impérissable. Pourtant, j'ai passé un très bon moment avec Undisclosed Desires, à ma grande surprise !
Ce qui m'a le plus intéressée est toute cette vie, ces personnages... Avec Vincent, on peut revenir dans le monde des adolescents, qui n'est peut-être pas le portrait de toute une génération, mais, malgré tout, que l'on connaît et qui paraît familier. L'adolescence n'est pas une période facile, on doute, on espère, on ne sait pas de quoi sera fait l'avenir... C'est une époque vraiment charnière, et souvent là que l'ont fait des rencontres ou des choix décisifs. Vincent doit gérer sa vie de famille, non seulement sa relation avec sa belle-mère n'est pas facile, tout comme celle avec son père, mais en plus Léa, sa nouvelle demi-sœur, ne serait pas attirée seulement par une relation fraternelle avec lui. En plus de la famille, Vincent, qui est décrit au début comme l'adolescent beau mec qui se plaît à enchaîner les conquêtes, réalise qu'il ne se connaît peut-être pas si bien que ça. Comment gérer son regard sur soi-même, mais surtout comment gérer le regard des autres ? Ses amis et sa famille vont-il accepter son homosexualité, va-t-il devoir vivre cacher, comment passer d'une relation amicale à une relation amoureuse ?
Avec Undisclosed Desires, Maud Cordier signe une lecture très sympathique, très souvent intense. Je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie, mais la fin... Cette fin est juste du SADISME ! Comment peut-on finir de cette manière, et comment va-t-on tenir jusqu'au tome 2 ?
Undisclosed Desires se révèle donc une lecture que je recommande.







Challenge : Un genre par mois.
(Mois de février)