Titre original : The Paradise
Genre : Drame
Création : Bill Gallagher
Réalisation : David Drury (3 épisodes), Marc Jobst (3 épisodes), Susan Tully
Scénario : Bill Gallagher (saison 1), Katie Baxendale (1 épisode), Gaby Chiappe (1 épisode).
Scénario basé sur le roman Au Bonheur des Dames d'Émile Zola.
Direction artistique : Kat Law
Production : Simon Lewis, Susan Hogg
Sociétés de production : BBC Drama Productions
Musique : Maurizio Malagnini
Pays d'origine : Royaume-Uni
Langue originale : anglais
Chaîne d'origine : BBC One
Nb. de saisons : 2
Nb. d'épisodes : 16
Durée : 59 minutes
Diff. Originale : 25 septembre 2012 – 8 décembre 2013
Sont narrées la vie et les amours de gens dont le travail est lié au premier grand magasin du nord de l'Angleterre : The Paradise. Le propriétaire, John Moray, veuf et fils de marchands de tissus, a développé sa petite boutique jusqu'à dominer la grande rue au détriment des petits commerçants.
De la petite ville de Peebles arrive Denise Lovett, dont l'oncle est justement un petit commerçant luttant pour sa survie. Embauchée au Paradise, Denise Lovett est de plus en plus considérée par John Moray comme l'étoile montante de son enseigne.
Emun Elliott : John Moray
Joanna Vanderham : Denise Lovett
Elaine Cassidy : Katherine Glendenning
Sarah Lancashire : Miss Audrey
Matthew McNulty : Dudley
Peter Wight : Edmund Lovett, l'oncle de Denise
David Hayman : Jonas
Stephen Wight : Sam
Sonya Cassidy : Clara
Ruby Bentall : Pauline
Finn Burridge : Arthur
Patrick Malahide : Lord Glendenning
Olivia Hallinan : Mme Brookmire
Mark Bonnar : Peter Adler
Arthur Darvill : Bradley Burroughs
David Bamber : Charles Chisholm
Saison 1 (2012)
Épisode 1 : 1 Le Paradis
Épisode 2 : Tentation au Paradis
Épisode 3 : Le bébé Paradis
Épisode 4 : Promotion Paradis
Épisode 5 : Clandestine Élégances
Épisode 6 : Les inséparables
Épisode 7 : Les Marchands de Tollgate Street
Épisode 8 : Raison et Sentiments
Mon avis
Dans l'espoir de trouver une meilleure situation, Denise Lovett quitte sa province natale et monte s'installer chez son oncle, drapier à Londres. Malheureusement, tous les petits commerces situés dans cette rue font face à la concurrence du Paradise, installé juste en face... Un des premiers grands magasins, brassant une large foule de clients, il ne suscite pas que de l'admiration. Face à la situation de son oncle, Denise accepte d'aller travailler de l'autre côté de la rue, au Paradise, et sous la direction de John Moray.
Juste avant de commencer la première saison de The Paradise, j'hésitais entre différentes envies, notamment avec celle de commencer la première saison de Mr Selfridge, une série globalement sur le même thème, étant donné qu'elle parle d'un entrepreneur américain ouvrant un grand magasin à Londres. Mais ce sera pour une prochaine fois !
En attendant, que puis-je dire sur The Paradise ? C'est l'adaptation d'un roman d’Émile Zola : Au bonheur des dames, que je n'ai toujours pas lu (à ma grande honte). Nous allons donc suivre les péripéties de la nouvelle vie de Denise, engagée au rayon confection du Paradise. Très doué, très volontaire et avec une multitude d'idées innovantes, elle va rapidement se faire remarquer par son patron, Mr Moray. Ce qui va sans dire que cela va soulever certaines jalousies, notamment de la part de ses collègues ! Denise va faire face au ressentiment de certaines collègues, aux conventions de son époque qui n'apprécie qu'une femme puisse avoir des idées, mais aussi à la pression sociale de son milieu.
Cette première saison de The Paradise est vraiment excellente, car nous passons par plusieurs niveaux. Il y a ce côté frivole dû à ce côté commerçant de la mode : achat de robes, d'accessoires, confections et autres dentelles... Mais la mode de cette époque m'a toujours intéressée, les habits portés par les personnages sont tout bonnement magnifiques, et on peut dire que c'est un univers qui fait quand même rêver, ou tout du moins qui intéresse. Mais au-delà des jolies robes, nous pouvons surtout voir la condition de travail de l'époque, et surtout la place des femmes. Les vendeurs et vendeuses sont à la merci de leurs patrons et surtout de la clientèle : tout ne tient qu'à un fil (de couture ?), et on peut dire que les clients sont vraiment rois ! Mais surtout, nous avons droit à une critique de la condition féminine. Les femmes ne sont "bonnes" qu'à travailler sur les vêtements féminins (car après tout, elles ne s'y connaissent qu'en ça, pas vrai ?), et ne travaillent qu'en attendant de se marier. Mlle Audrey incarne parfaitement ce phénomène : c'est une femme qui s'est toujours consacré à son métier, à sa carrière, et pour ça, a toujours refusé de se marier. Car une femme ne peut plus travailler lorsqu'elle est une femme mariée...
Outre ces différentes idées, The Paradise est surtout une critique de la consommation. On peut le constater à travers l'avidité de ces femmes lors de leurs venues dans ce grand magasin. Enfin un magasin, un endroit où on peut trouver en quelques minutes une tenue complète ! De la confection de la robe en passant par les différents accessoires comme les chaussures, tout est là. Certes, ces magasins ont révolutionné l'industrie du commerce, mais le prix à payer est la disparition de ces petits commerces, condamnant leurs propriétaires à se retrouver sans emploi... Denise va se retrouver en porte-à-faux entre deux univers : le grand magasin où elle a la possibilité de tester ses idées et de se faire connaitre, mais aussi la boutique de son oncle menacée par ce magasin géant.
Outre cette ambivalence dans le travail, Denise va vite se retrouver fascinée par Moray, son patron. Visionnaire, plein d'idées, il va tout faire pour faire du Paradise un empire. Outre cette flamme, Denise va vite s'attacher à l'homme derrière ce masque plein d'entrain. Derrière l'homme d'affaire, il y a un être humain très secret, taciturne, et apparemment pas encore remis du décès de sa femme... Une situation qui parait sur le point de changer, étant donné qu'une jeune femme de la haute société, Katherine Glendenning, est bien décidée à épouser John Moray.
Les personnages sont tous aussi bien décrits les uns que les autres. Le point fort est Denise, qui est bien loin du personnage naïf arrivant de sa campagne profonde. Une jeune femme intelligente, maligne, pleine de charme ! De plus, je la trouve vraiment jolie, une beauté très simple et naturelle... De son côté, Moray apparait plus sombre et mystérieux sous son apparente jovialité. Difficile à cerner au départ, il va se révéler peu à peu, se révélant attachant et passionnant. Physiquement, je le trouve à croquer ! Pour ce qui est des personnages secondaires, nous avons droit à tout un défilé de personnes très différentes les unes des autres, mais tous sont vraiment passionnants. Il y a l'oncle bourru de Denise, l'inquiétant Jonas, les collègues de Denise (notamment Miss Audrey, Sam, Pauline, et Clara, les plus présents), mais aussi Katherine Glendenning, à la fois peste et attachante, et bien d'autres encore.
La période, les tenues, les personnages... Tout est parfaitement mis en place, et je dois dire que je ne vais pas trop tarder à me jeter sur la saison 2 de The Paradise !