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23/01/2023

Une odeur de gingembre, de Oswald Wynd



Une odeur de gingembre - Oswald Wynd





Table Ronde - Folio
15 Octobre 2015 - 15 Juin 2006
14,00 € - 10,20€




En 1903, Mary Mackenzie embarque pour la Chine où elle doit épouser Richard Collinsgsworth, l'attaché militaire britannique auquel elle a été promise. Fascinée par la vie de Pékin au lendemain de la Révolte des Boxers, Mary affiche une curiosité d'esprit rapidement désapprouvée par la communauté des européens.
À travers son journal intime, entrecoupé des lettres qu'elle adresse à sa mère restée au pays ou à sa meilleure amie, l'on découvre le passionnant récit de sa survie dans une culture totalement étrangère, à laquelle elle réussira à s'intégrer grâce à son courage et à son intelligence.



13/09/2022

Sniper, Tome 1, de Kuo-Li Chang



Sniper, Tome 1
Le sniper, son wok et son fusil




Kuo-Li Chang






À Taïwan, le superintendant Wu doute du suicide d'un officier du Bureau des commandes et acquisitions de l'armée. Un deuxième cadavre d'officier, rejeté par la mer sur la plage des Perles de sable, renforce son intuition.
À Rome, le tireur d'élite Ai Li, dit Alex, s'apprête à dégommer un conseiller en stratégie du président taïwanais sur ordre des services secrets. Mais au dernier moment, tout capote et, menacé, il s'enfuit à travers l'Europe.
De retour à Taipei, Alex croise le chemin de Wu qui persiste à enquêter malgré les ordres venus d'en haut.




06/09/2019

Macbeth, de William Shakespeare

Macbeth - William Shakespeare



Gallimard
07 Janvier 2016
2.00 €




Le général écossais Macbeth revient du combat où il a vaillamment défendu son seigneur Duncan quand, en pleine lande, trois sorcières apparaissent et lui annoncent qu'il deviendra roi.
Lorsque Duncan lui rend visite pour le récompenser de sa bravoure, Macbeth, hanté par la prédiction des sorcières et poussé par sa femme, tue son hôte et s'empare du pouvoir. En proie au remords, le couple sombre peu à peu dans la folie...



25/04/2019

Les Seigneurs de Bohen, de Estelle Faye

Les Seigneurs de Bohen - Estelle Faye



Critic
02 Mars 2017
25.00 €







Je vais vous raconter comment l'Empire est mort.
L'Empire de Bohen, le plus puissant jamais connu, qui tirait sa richesse du lirium, ce métal aux reflets d'étoile, que les nomades de ma steppe appellent le sang blanc du monde. Un Empire fort de dix siècles d'existence, qui dans son aveuglement se croyait éternel.
J'évoquerai pour vous les héros qui provoquèrent sa chute. Vous ne trouverez parmi eux ni grands seigneurs, ni sages conseillers, ni splendides princesses, ni nobles chevaliers... Non, je vais vous narrer les hauts faits de Sainte-Étoile, l'escrimeur errant au passé trouble, persuadé de porter un monstre dans son crâne. De Maëve la morguenne, la sorcière des ports des Havres, qui voulait libérer les océans. De Wens, le clerc de notaire, condamné à l'enfer des mines et qui dans les ténèbres découvrit une nouvelle voie... Et de tant d'autres encore, de ceux dont le monde n'attendait rien, mais qui malgré cela y laissèrent leur empreinte.
Et le vent emportera mes mots sur la steppe. Le vent, au-delà, les murmurera dans Bohen. Avec un peu de chance, le monde se souviendra.




Lecture Commune avec Plouf.
Venez lire son avis ici !



26/07/2018

Des nouvelles du monde, de Paulette Jiles

Des nouvelles du monde - Paulette Jiles



Table Ronde
17 Mai 2018
21.00 €







Hiver 1870, le capitaine Jefferson Kyle Kidd parcourt le nord du Texas et lit à voix haute des articles de journaux devant un public avide des nouvelles du monde : les Irlandais migrent à New York ; une ligne de chemin de fer traverse désormais le Nebraska ; le Popocatepetl, près de Mexico, est entré en éruption.
Un soir, après une de ses lectures à Wichita Falls, on propose au Capitaine de ramener dans sa famille,
près de San Antonio, la jeune Johanna Leonberger. Quatre ans plus tôt, la fillette a assisté au massacre de ses parents et de sa sœur par les Kiowas qui l'ont épargnée, elle, et élevée comme une des leurs. Le vieil homme, veuf, qui vivait jadis de son métier d'imprimeur, profite de sa liberté pour sillonner les routes, mais l'argent se fait rare.
Il accepte cette mission, en échange d'une pièce d'or, sachant qu'il devra se méfier des voleurs, des Comanches et des Kiowas autant que de l'armée fédérale. Sachant aussi qu'il devra apprivoiser cette enfant devenue sauvage qui guette la première occasion de s'échapper. Pourtant, au fil des kilomètres, ces deux survivants solitaires tisseront un lien qui fera leur force.





13/04/2017

Les filles au lion, de Jessie Burton

Les filles au lion - Jessie Burton



Gallimard
09 Mars 2017
22.50 €







En 1967, cela fait déjà quelques années qu'Odelle, originaire des Caraïbes, vit à Londres. Elle travaille dans un magasin de chaussures mais elle s'y ennuie, et rêve de devenir écrivain.
Et voilà que sa candidature à un poste de dactylo dans une galerie d'art est acceptée ; un emploi qui pourrait bien changer sa vie. Dès lors, elle se met au service de Marjorie Quick, un personnage haut en couleur qui la pousse à écrire. Elle rencontre aussi Lawrie Scott, un jeune homme charmant qui possède un magnifique tableau représentant deux jeunes femmes et un lion. De ce tableau il ne sait rien, si ce n'est qu'il appartenait à sa mère. Marjorie Quick, à qui il soumet la mystérieuse toile, a l'air d'en savoir plus qu'elle ne veut bien le dire, ce qui pique la curiosité d'Odelle. La jeune femme décide de déchiffrer l'énigme des Filles au lion.
Sa quête va révéler une histoire d'amour et d'ambition enfouie au cœur de l'Andalousie des années trente, alors que la guerre d'Espagne s'apprête à faire rage.
Après Miniaturiste, Jessie Burton compose une intrigue subtile entre deux lieux et deux époques que tout sépare en apparence, tout en explorant, avec beaucoup de sensualité, d'émotion et de talent, les contours nébuleux de la puissance créatrice.



18/01/2017

La huitième vie, de Nino Haratischwili

La huitième vie - Nino Haratischwili 


20 Janvier 2017
Piranha
26.50 €







Puissante saga romanesque qui traverse le XXe siècle, La Huitième Vie retrace l'histoire d'une famille géorgienne au destin extraordinaire.
De Londres à Berlin, de Vienne à Tbilissi, de Saint-Pétersbourg à Moscou, le destin romanesque et parfois tragique des membres de cette famille géorgienne s'enchevêtre étroitement à l'histoire du sombre XXe siècle.





Merci à Piranha !
La Huitième Vie nous envoie en Géorgie, dans les 1917. Stasia est la fille d'un chocolatier de talent et qui rêve d'une carrière de danseuse étoile à Paris. Mais lorsqu'elle tombe amoureuse de Simon Iachi, premier-lieutenant de la Garde blanche, la révolution les pousse peu de temps après à se marier. Ce mariage les entraine sur une voie différente, bouleversant complètement leur vie. Nous faisons ensuite un passage en 2006, en Allemagne, où Niza, l'arrière-petite-fille de Stasia, s'est installée. Lorsque Brilka, sa nièce de douze ans, s'enfuit de chez elle, c'est à Niza d'aller la récupérer. C'est l'occasion pour Niza d'écrire un livre sur l'histoire de la famille Iachi, sur six générations.



Je ne connaissais pas du tout Nino Haratischwili avant de commencer La huitième vie, mais maintenant je vais m'y intéresser de très près ! Et Piranha est également une maison d'édition que je vais suivre : seulement deux livres lus pour l'instant chez eux, et deux coups de cœur ! Mais je savais que je partais bien avec La huitième vie, car il y a tout ce que j'aime dans le résumé : une histoire qui court sur plusieurs générations, dans différents pays et villes, des drames mais aussi de la joie, des rivalités, de la survie, de l'amour, de la rage... Le tout dans une époque difficile, parsemée de guerre, d'un contexte politique très difficile, et où les relations sont souvent ambiguës !
Avec d'abord Christine et Stasia, les deux sœurs si différentes, nous commençons l'histoire de la famille Iachi, nous passons ensuite à Kostia et Kitty, puis à Daria et Niza, et finir l'histoire avec Niza et Brilka... Il est difficile de parler clairement de La huitième vie, tant ce livre est dense, bourré de faits, de détails et de personnages. C'est une œuvre très souvent tragique que nous offre Nino Haratischwili, parsemée de luttes et de coups durs. Même si parfois nous tombons, et que nous avons du mal à nous relever, que la famille nous abandonne, beaucoup trouvent la force de continuer et de se relever, malgré tout. Car la vie n'est jamais facile, il faut souvent batailler... Et on peut dire que les femmes ont la vie dure ! Mais, malgré tout, La huitième vie nous fait voir qu'il y a de l'espoir et que nous ne devons jamais abandonner.
Un livre que je ne peux que recommander, La huitième vie est à lire absolument !





- Ce qui est vieux redevient neuf, c'est-à-dire autre, jamais tout à 
fait comme avant – et d'ailleurs, ce n'est pas le but recherché. 
C'est mieux et plus intéressant quand les choses se transforment.




Le plus tragique dans l'exil, l'exil physique comme l'exil mental, c'est peut-être
ce besoin irrépressible de passer sa vie en revue sans aucune possibilité de
l'embellir, de devoir s'accepter tel qu'on est. Celle que l'on a été dans le passé
ne compte pas plus que l'idée de celle que l'on serait peut-être dans le futur.

20/04/2016

Le Clan des Otori, Tome 1, de Lian Hearn

Le Clan des Otori, Tome 1
Le Silence du Rossignol

Lian Hearn


Au XVIème siècle, dans un Japon médiéval mythique, le jeune Takeo grandit dans un village tranquille, au sein d'une communauté qui condamne la violence. Mais cette communauté est victime de persécutions, et les habitants du village de Takeo sont massacrés par les hommes d'Iida. Sauvé et adopté par sire Shigeru, chef du Clan des Otori, le jeune garçon se trouve plongé dans un univers d'intrigues et de luttes violentes entre les clans de ce Japon féodal.
Animé par son désir de vengeance et son devoir de loyauté, transporté par l'intensité de son amour pour la belle Kaede, Takeo devra trouver sa propre voie.
Sa quête le conduira derrière les murailles d'Inuyama, où il devra franchir le parquet du rossignol... cette nuit-là le rossignol se taira-t-il ?



Le Clan des Otori est un livre que j'ai découvert au collège (bonjouuuuur le coup de vieux !), et fait partie de ces sagas que je relis régulièrement.
Tomasu est un jeune homme vivant dans un petit village des montagnes et faisant partie d'une communauté appelée les Invisibles, dont la particularité est de condamner la violence et d'interdire de tuer. Un soir alors qu'il errait dans la montagne, il retrouve son village massacré par les guerriers Tohan, qui méprisent les croyances des Invisibles. Tomasu est sauvé par un seigneur, Shigeru Otori, qui prend la décision de l'emmener chez lui et de le rebaptiser Takeo. Otori va prendre la décision d'adopter le jeune homme au sein de sa famille et de son clan mais aussi, avec son aide, de venger la mort de son frère par les Tohan et assassiner Iida Sadamu, chef des Tohan et ennemi de Shigeru. Pour l'aider à accomplir cette vengeance, Takeo va avoir besoin de tous les mystérieux pouvoirs qu'il a hérités de la Tribu...
Dans le même temps, nous faisons la connaissance de Kaede Shirakawa, fille d'un seigneur et retenu en otage dans un château appartenant à des alliés d'Iida. Prisonnière depuis l'âge de 8 ans, elle a grandi et s'est métamorphosée en très belle femme, faisant la convoitise de tous les hommes qui la croise... Victime d'une tentative de viol, le capitaine Araï la sauve et s'accuse de la mort de son agresseur. Peu de temps après, on engage pour elle un mariage, mais l'homme mourra peu de temps après. Après cela, la jeune femme est accusée de porter malheur et d'apporter la mort aux hommes qui la désirent. Un état dont Iida Sadamu va profiter, malheureusement, entrainant Kaede dans la guerre.

Le Silence du Rossignol est un premier tome excellent du début à la fin : non seulement il pose les fondations d'un univers riche et détaillé, avec des personnages tous plus captivants les uns que les autres mais il n'oublie pas d'avoir une intrigue excellente ! On se retrouve plonger au cœur d'un jeu de pouvoir, dans les luttes sanglantes qui opposent les différents seigneurs de guerre. Au milieu de tout ça, il y a au départ un jeune paysan transformé en fils du clan des Otori, héritier des mystérieux pouvoirs d'une Tribu d'assassins ; ainsi qu'une jeune fille, considérée comme un simple pion sur l'échiquier politique, et qui se révèle beaucoup plus forte qu'on n'aurait pu le penser. Ces deux personnages principaux sont absolument touchants, merveilleux, et plus que nécessaires – chacun à leur façon ! – dans le déroulement de l'histoire. Mais Lian Hearn n'a pas tout mise sur ces deux-là, et les personnages secondaires sont tout aussi palpitants. Notamment Shigeru, mon préféré : absolument essentiel, c'est le pilier de l'histoire, celui par qui tout commence. Sa quête de vengeance est peut-être basique, mais fonctionne du début à la fin : on ne peut que compatir à son histoire. Iida Sadamu est le « parfait » méchant : un seigneur de guerre puissant et terrifiant, on ne peut que le détester ! Maruyama Naomi est une femme à la tête d'un domaine qui se transmet de mère en fille, une des rares femmes de cette époque à pouvoir contrôler sa destinée face aux hommes. Muto Kenj est un membre de la Tribu, ami de Shigeru et professeur de Takeo, j'ai alterné les moments où j'avais envie de le serrer dans mes bras ou de le gifler. Beaucoup d'autres personnages secondaires, tous essentiels mais dont je n'ai pas forcément la place de parler malheureusement... Le Silence du Rossignol a cette faculté de rendre vivants et indispensables chacun d'entre eux.
L'univers créé par Lian Hearn ressemble énormément au Japon Féodal, avec une organisation rigide séparée en différentes classes (nobles, guerriers, moines, paysans, parias...), qui possèdent chacune leurs règles et codes de conduite et qui ne se mélangent pas les unes aux autres. A travers les différentes appellations (Invisibles, Illuminé, la Tribu...), on peut y faire correspondre nos équivalents comme Bouddha et les chrétiens, les ninjas, et bien d'autres. Une grosse ressemblance avec notre monde, mais que Lian Hearn a su adapter à sa sauce et le rencontre encore plus riche et captivant.
Avec Le Silence du Rossignol, on peut dire que Le Clan des Otori démarre très fort, à se demander comment la suite pourrait le surpasser ! On est harponnés dès les premières pages, et on demande toujours plus.



Le Clan des Otori, Tome 1 : Le Silence du Rossignol
Le Clan des Otori, Tome 2 : Les Neiges de l'exil
Le Clan des Otori, Tome 3 : La Clarté de la lune
Le Clan des Otori, Tome 4 : Le Vol du Héron
Le Clan des Otori, Tome 5 : Le Fil du Destin




Chronique en + : l'avis de Chickon !




Challenge : 50 romans en 2016

18/04/2016

Port d'Âmes, de Lionel Davoust

Port d'Âmes

Lionel Davoust






Rhuys ap Kaledán est un héritier déchu.
Tout juste libéré de la servitude et des galères, il rejoint la cité franche d'Aniagrad, où tout se vend et tout s'achète, pour reconquérir l'honneur de sa famille. L'occasion lui en est rapidement donnée : Edelcar Menziel, un ancien ami de son père, lui propose de travailler sur la conversion dranique, un procédé perdu depuis des siècles qui permettrait de réaliser des machines magiques. Résolu à tracer son chemin dans la haute société de la ville, le jeune homme s'investit de tout son cœur dans le projet.
Mais bientôt, coincé entre des intrigues politiques et son amour pour une mystérieuse jeune femme qui vend des fragments de son âme pour survivre, Rhuys découvre que le passé recèle des secrets bien sombres et tortueux. Aux prises avec l'ambition, la duplicité et le mensonge, il devra se montrer plus rusé que ses ennemis s'il veut atteindre son but sans perdre son âme.



Rhuys ap Kaledán est un héritier déchu. Pour avoir pris la punition à la place de son père et de son associé, il a travaillé huit ans sur une galère. Tout juste libéré de cette servitude, il rejoint la cité d'Aniagrad où il parait qu'on peut tout acheter et trouver.
Lui, il cherche à reconquérir l'honneur de sa famille et de sa maison. Cette chance se présente sous l'aspect d'Edelcar Menziel, un ancien ami de son père, qui lui propose de travailler sur un procédé perdu depuis des siècles et qui permettrait de réaliser des machines magiques. Mais rapidement le jeune homme va perdre sa naïveté et va réaliser qu'Aniagrad est une cité pour le moins imposante, et grouillante de mensonges et de tromperies.
Alors que j'errais au SDL, je suis tombée en arrêt devant le stand de Critic, qui propose beaucoup trop de tentations pour mon bien ! Cette fois, je me suis donc arrêtée devant Lionel Davoust et son Port d'Âmes, que je ne connaissais ni l'un ni l'autre. C'était donc l'occasion rêvée de combler cette lacune !
Port d'Âmes fait partie d'une fresque plus vaste où on peut retrouver cet univers, mais dont les différents livres peuvent heureusement se lire de manière indépendante ! La description de ce monde est dense sans être lourde, c'est un monde riche et soigné que nous propose Lionel Davoust, et maintenant que j'ai lu ce livre, je serais curieuse de découvrir les autres. J'ai particulièrement aimé la description de la ville d'Aniagrad : une ville qui semble être libre et avoir énormément à offrir, belle et pittoresque... Elle est tout cela, mais elle est surtout contrôlée avec une poigne de fer par la milice et par l'administration, une vraie toile d'araignée qui peut engloutir les personnes inattentives. Clairement le personnage principal du roman ! Il faut toujours surveiller ses arrières, mais c'est une cité dans laquelle j'aimerais me promener malgré tout. Pour ce qui est de Rhuys ap Kaledán, j'ai eu du mal à m'intéresser à lui au début, le trouvant trop lisse, trop idéaliste, trop innocent... Ce ne sont pas de mauvaises choses, loin de là ! Mais j'ai commencé vraiment à me prendre d'affection pour lui quand il commence à voir ce qui se passe autour de lui, à prêter attention aux ombres, et à réaliser que les apparences sont souvent trompeuses. Mais le personnage que j'ai aimé du début à la fin est celui de la Vendeuse d'Âme : son métier est de vendre des morceaux de son passé et, comme elle le dit elle-même, elle n'offre que de la tragédie. Enigmatique, secrète, renfermée sur elle-même... Mais tellement intéressante !
Donc, Port d'Âmes se révèle un livre très dense, avec une histoire qui peut paraitre assez classique mais dont le jeu de manipulation et de mensonges ne peuvent que captiver, une ville tentaculaire, des héros attachants ou malveillants... Je ne me suis pas ennuyée et je serais maintenant curieuse de lire davantage Lionel Davoust !



Il existe bien des manières de vouloir faire une différence dans le monde.



Les visionnaires ont toujours vécu une solitude que nul ne comprend.
Mais le véritable visionnaire ne devrait pas avoir besoin d'une communauté.
Savoir que d'autres arpentent les mêmes chemins devrait lui suffire.



Chronique en + : l'avis de Blog-O-Livre !



30/12/2015

Un chant de Noël, de Charles Dickens

Un chant de Noël

Charles Dickens



Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.

(Mois de décembre)


Le soir de Noël, un vieil homme égoïste et solitaire choisit de passer la soirée seul.
Mais les esprits de Noël en ont décidé autrement. L'entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, les trois spectres lui montrent ce que sera son avenir s'il persiste à ignorer que le bonheur existe, même dans le quotidien le plus ordinaire.



Ebenezer Scrooge est un vieillard avare et aigri, refusant toute joie et bonheur, et faisant fuir toutes personnes cherchant à lui parler. Le soir de Noël – une fête qui ne lui inspire que du mépris – et après avoir refusé l'invitation de son neveu il reçoit la visite de trois spectres.
Un chant de Noël est sans doute l'un des contes les plus connus, déjà pour la réputation de son auteur mais surtout pour toutes les adaptations qui ont été faites. On connait l'histoire, mais qui a déjà pris le temps de lire l'histoire d'origine ? C'est maintenant chose faite pour moi !
Avec Un chant de Noël, Charles Dickens nous fait retomber en enfance et revivre cette période magique, attendue par tellement de personnes. Malgré le fait que je sois « adulte », je reste toujours autant attirée par cette période : partage, chaleur banquet, cadeaux... Comment ne pas aimer ? Il y en a bien quelques-uns, comme Scrooge ! Et pour lui, l'apparition de ces trois spectres lui montrant son passé, son présent et son futur sera révélateur. Le bonheur existe, et Scrooge va finalement en prendre conscience. De personnage aigri, misanthrope, désagréable, il va finalement changer du tout au tout !
Un chant de Noël se révèle être un conte à la fois amusant et effrayant par moment, mais surtout empreint de la magie de Noël avec une morale : il n'est jamais trop tard pour décider d'être heureux et de faire le bien autour de soi ! Ce petit conte est très court, très facile à lire et il devrait toucher les grands et les petits !
Alors, joyeux Noël et surtout bonne année, même aux Scrooge !



Chronique en + : l'avis de Mlle Alice !

26/12/2015

L'intérêt de l'enfant, d'Ian McEwan

L'intérêt de l'enfant

Ian McEwan






A l'âge de cinquante-neuf ans, Fiona Maye est une brillante magistrate à la Haute Cour de Londres où elle exerce en tant que spécialiste du droit de la famille. Passionnée, parfois même hantée par son travail, elle en délaisse sa vie personnelle et son mari Jack.
Surtout depuis cette nouvelle affaire : Adam Henry, un adolescent de dix-sept ans atteint de leucémie, risque la mort et les croyances religieuses de sa famille interdisent la transfusion sanguine qui pourrait le sauver.
Avant de rendre son jugement, Fiona décide soudainement de se rendre à l'hôpital pour rencontrer Adam.



Attirée par la couverture et le résumé, je n'ai pas hésité à me plonger dans L'intérêt de l'enfant.
Fiona Maye est magistrate à la Haute Cour de Londres où elle exerce en tant que spécialiste du droit de la famille. Brillante, passionnée, acharnée, elle se consacre presque exclusivement à son métier, en délaissant Jack son mari, et tout vie personnelle. Une nouvelle affaire, celle d'Adam Henry, met le feu aux poudres, embrasant aussi bien sa vie professionnelle que personnelle. Du côté de sa vie professionnelle, elle s'implique énormément dans cette affaire : Adam Henry est un beau jeune homme, poète, musicien, et atteint une corde sensible chez Fiona. Le problème ? Adam est atteint de leucémie, et la transfusion sanguine qui pourrait le sauver n'est pas autorisé par les convictions religieuses de sa famille. Du côté de sa vie personnelle, le couple qu'elle forme avec son mari éclate. Jack n'étant plus satisfait de la vie qu'ils mènent, il lui donne un ultimatum, qui est très mal perçue par Fiona...
J'attendais beaucoup de L'intérêt de l'enfant, est-ce pour cela que ne n'y ait pas retrouvé ce que je voulais ? Ian McEwan a une très belle plume, mais la façon dont l'histoire a été racontée est très froide, presque clinique. Je n'ai pas ressenti les sentiments des personnages, je ne me suis identifiée ni à Adam ni à Fiona. Et pourtant, il y a de quoi faire avec deux êtres ! Fiona, par exemple : presque psychorigide, elle tient debout grâce à sa force de caractère, sa maîtrise de son travail. Sa capacité à mettre des mots sur des jugements lors de son travail à la cour est en totale opposition avec son incapacité à gérer sa vie intime, que ce soit sa relation avec son ami ou avec l'amitié naissance qu'elle entretient avec Adam. Non-dit, cachoterie, incompréhension... Les relations privées sont vraiment difficiles et chargées d'émotions qui n'arrivent à s'exprimer !
L'intérêt de l'enfant est un roman grave, avec un sujet qui ne peut pas laisser indifférent : jusqu'à quel point peut-on être investi dans sa religion ? Comment en est-on venu à refuser un traitement qui pourrait sauver une vie lorsque c'est interdit par une religion ? Quelle est la place des médecins, des infirmiers, des juges, qui doivent traiter avec des patients refusant des transfusions ? Toutes ces questions, avec une réponse ou non, trouvent leurs places ici.
Malgré l'intérêt des questions, les personnages, je ne peux pas dire que L'intérêt de l'enfant fut une vraie révélation, mais c'est en tout cas un livre qui nous oblige à réfléchir, à voir le monde différemment, et surtout à nous interroger sur nos choix au quotidien !



Chronique en + : l'avis du Cri du Lézard !

11/10/2015

Matilda, de Roald Dahl

Matilda

Roald Dahl





A l'âge de cinq ans, Matilda sait lire et a dévoré tous les classiques de la littérature. Pourtant, son existence est loin d'être facile, entre une mère indifférente, abrutie par la télévision et un père d'une franche malhonnêteté. Sans oublier Mlle Legourdin, la directrice de l'école, personnage redoutable qui voue à tous les enfants une haine implacable.
Sous la plume acerbe et tendre de Roald Dahl, les événements se précipitent, étranges, terribles, hilarants. Une vision décapante du monde des adultes !



Matilda est l'un des premiers romans de Roald Dahl que j'ai découvert, alors que je n'étais qu'une petite fille.
Matilda Verdebois est une petite fille exceptionnelle : à l'âge de 4 ans, elle savait déjà lire, parler, et s'occuper d'elle toute seule. Heureusement, car on ne peut pas dire qu'elle soit gâtée au niveau famille ! Son père est un homme malhonnête, revendant des voitures en mauvais état ; sa mère est une femme superficielle ; son frère est abruti par la télé... Tous n'éprouvent qu'indifférence à son égard et peuvent même se montrer cruel, indifférent à ses dons.
Elle pense s'échapper de cet univers en entrant à l'école. Mais elle va trouver encore pire en la personne de Mlle Legourdin, la directrice d'école, qui hait tous les enfants. Heureusement qu'elle va trouver des amis et surtout Mlle Candy, sa maîtresse, qui va détecter ses capacités rapidement.
Roald Dahl a fait de Matilda un roman culte et, sous les apparences, une histoire très grinçante sur le monde des adultes. Pour les parents de Matilda, seule l'apparence compte, en témoigne la mère qui ne voit que la beauté pour attirer un mari et une bonne situation, mais aussi son père, qui vend des voitures en bout de courses mais qui paraissent neuves. Et il y a Mlle Legourdin, prête à tout pour martyriser les enfants. C'est une vision très pessimiste des adultes, heureusement contrebalancé par la description d'adultes, qui eux sont bons et charitables. Ici, c'est Mlle Candy, prête à tout pour aider les enfants et se battre pour Matilda. Pour continuer dans la critique de la société, Roald Dahl fait passer son point de vue sur la télévision : tous les soirs, la famille Verdebois regarde des feuilletons, tous plus insipides ou débilitants les uns que les autres. Au contraire de ses parents, Matilda va préférer s'enrichir l'esprit, être curieuse de tout, et dévorer les livres. Matilda est à la fois un livre très beau, très touchant, plein d'espoir sur le monde... tout en nous montrant certaines facettes beaucoup moins touchantes de l'homme !
Si vous ne connaissez si Roald Dahl ni Matilda, je ne peux que vous conseillez de vous y mettre !




Chronique en + : l'avis du Livroscope !

24/09/2015

Le vaisseau ardent, de Jean-Claude Marguerite

Le vaisseau ardent

Jean-Claude Marguerite



LC avec La Tête dans les Livres et Bouchon des Bois.


Yougoslavie, fin des années cinquante. Dans un petit port de l'Adriatique, Anton et Jak, dix et onze ans, assouvissent leurs rêves de piraterie en volant des bijoux, de l'argent et des instruments de navigation sur les bateaux qu'ils astiquent pendant le jour - tout un butin qu'ils entreposent dans une cave laissée à l'abandon. Alors qu'ils doivent cesser leurs cambriolages, car pêcheurs et miliciens recherchent activement les voleurs du port, les deux garçons font la connaissance d'un ivrogne.
En échange d'alcool, le vieil homme leur raconte l'épopée du Pirate Sans Nom, un forban hors du commun qui aurait disparu sans laisser de trace, tout en emportant avec lui son trésor, le plus fabuleux de l'histoire de la piraterie. Pour Anton, ce qui n'est sans doute qu'une légende va devenir sa principale raison de vivre.
Devenu un pirate des temps modernes, un pilleur d'épaves, sa quête le mènera aux quatre coins de la planète, et il découvrira que derrière l'énigme du Pirate Sans Nom s'en cache une autre, bien plus ancienne, celle du Vaisseau ardent.



Merci à Jean-Claude Marguerite pour l'envoi de son livre !
En Yougoslavie, à la fin des années cinquante. Dans un petit port, deux enfants, Anton et Jack, rêvent de devenir pirates. Ils vivent leur rêve en volant des petits bijoux, de l'argent, qu'ils entreposent dans une cave laissée à l'abandon. Alors que des gens floués de leurs bijoux recherchent les voleurs, les jeunes garçons décident de cesser leurs chapardages. Entre-temps, ils rencontrent un ivrogne qui, en échange d'alcool, leur raconte l'histoire du Pirate Sans Nom, un des pirates les plus connus qui aurait disparu sans laisser de trace, avec un des plus gros trésors de la piraterie.

Anton, grisé par cette histoire, va devenir en grandissant un pilleur d'épaves, éperdu par la nécessité de découvrir et de comprendre l'énigme du Pirate Sans Nom. Au fur et à mesure de ses découvertes, il va découvrir une énigme encore plus ancienne : celle du Vaisseau Ardent.
Le Vaisseau Ardent est sans nul doute l'un des livres que j'aurais le plus tardé à finir ! Non pas parce qu'il est mauvais ou mal écrit. Non c'est plutôt qu'avec ses 1562 pages, il faut pouvoir s'y plonger. Et c'est en plus un livre très dense, très profond, avec une histoire gigantesque qu'il faut pouvoir assimiler. Je ne sais même pas comment parler correctement de ce livre... Pour commencer, je dirais que Le Vaisseau Ardent commence comme un récit d'aventures classiques : deux jeunes garçons qui rêvent d'être pirates et idolâtrent ce mode de vie (pour être honnête, je faisais pareil à leur âge !), mais l'histoire glisse ensuite de manière presque imperceptible vers une intrigue clairement plus fantastique, notamment lors de la deuxième partie et des découvertes autour du Vaisseau Ardent.
Jean-Claude Marguerite a clairement travailler son sujet, pendant des années, ce qui a conduit à faire du Vaisseau Ardent un récit très riche, avec une mythologie spectaculaire, influencée par les diverses légendes de la Piraterie. Beaucoup de références, beaucoup de cultures, un gigantesque pot-pourri qui fonctionne parfaitement ! Même si j'ai mis beaucoup de temps à finir ce pavé, ma lecture a été très intense : il m'a renvoyer à une époque où j'aurais donné tout ce que j'avais pour pouvoir aller courir les mers, j'ai été prise également par tous ces récits de piraterie, tous plus captivants les uns que les autres, et la psychologie des personnages n'a pas été négligée le moins du monde. Ils ont tous une particularité, des points forts et des faiblesses, une raison de se jeter dans l'aventure... Tous sont uniques et intéressants !
Le Vaisseau Ardent a été une lecture très intense, que je ne peux que recommander ! Malgré le nombre de page, n'ayez pas peur de vous y plonger : une fois pris au jeu, vous ne pourrez plus le lâcher !



Est-ce cela, grandir ?
Devenir étranger à soi-même, un autre si proche ?

Et si la réalité n'était qu'un écran où chacun projette son propre film ? De la même manière dont un chœur spontané finit par s'accorder, nous nous persuadons peut-être que nous assistons tous à la même séance. Comment le savoir ?



Chronique en + : l'avis de La Biblio de Koko !

16/07/2015

Miniaturiste, de Jessie Burton

Miniaturiste

Jessie Burton



Nella Oortman n'a que dix-huit ans ce jour d'automne 1686 où elle quitte son petit village pour rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. Homme d'âge mûr, il est l'un des marchands les plus en vue de la ville. Il vit dans une opulente demeure au bord du canal, entouré de ses serviteurs et de sa sœur, Marin, une femme restée célibataire qui accueille Nella avec une extrême froideur.
En guise de cadeau de mariage, Johannes offre à son épouse une maison de poupée, représentant leur propre intérieur, que la jeune fille entreprend d'animer grâce aux talents d'un miniaturiste.
Les fascinantes créations de l'artisan permettent à Nella de lever peu à peu le voile sur les mystères de la maison des Brandt, faisant tomber les masques de ceux qui l'habitent et mettant au jour de dangereux secrets.



Dès sa sortie, Miniaturiste m'a aussitôt attiré l'œil.
En 1686, Nella Oortman est une toute jeune fille de 18 ans. Elle doit quitter son village pour aller rejoindre son nouveau mari, Johannes Brandt, à Amsterdam. Homme beaucoup plus âgé qu'elle, Johannes est un des marchands les plus talentueux de la ville. Il réside dans une superbe maison avec sa sœur Marin ainsi que leurs serviteurs.
Nella arrive, impatiente de tenir son rôle de femme mariée et de maitresse de maison. Mais rien ne se passe tout à fait comme prévue : Johannes semble plus absorbé par son travail que par sa femme, et Marin, restée célibataire, ne semble pas décidée à laisser la jeune fille prendre sa place dans la maison. Pour tenter de combler les déceptions de Nella, Johannes lui offre une maison de poupée, l'exacte réplique de leur demeure, que la jeune fille va animer grâce aux personnages d'une miniaturiste, encore une fois l'exacte réplique des véritables personnes habitant la maison. Le fait de pouvoir animer cette maison de poupées, à défaut de pouvoir gérer la véritable demeure, va l'aider à tromper l'ennui et s'intéresser à ce qui se passe au-dehors grâce à cette miniaturiste, qui s'avère bien mystérieuse et capable de prévoir l'avenir.

Jessie Burton nous plonge dans l'Amsterdam du XVIIème siècle, une description si riche en détails, en vie et en couleurs que je me suis crue dans un tableau. Miniaturiste se situe à la fois entre Tracy Chevalier et un tableau de Vermeer, ceux qui ont aimés La jeune fille à la perle devrait tomber sous le charme de ce livre ! Mais Jessie Burton n'est aucunement dans un vulgaire copier-coller d'une autre œuvre, elle apporte sa propre magie. Je me suis laissé emporter peu à peu, et avant d'avoir réalisé, je n'ai pas pu m'en défaire ! Je dévorais chaque page, chaque ligne, avec toujours l'espoir d'en savoir plus mais que ça ne finisse jamais.
L'ambiance, les odeurs, les sons, le visuel, tout est parfaitement rendu, à la manière d'un tableau, comme je le disais plus haut. Jessie Burton a vraiment une plume unique, magnifique, vibrante, absolument merveilleuse. Mais au-delà de ces apparences, il y a également le rendu de ses personnages, tous uniques, différents et intéressants. Pour commencer, il y a Nella : jeune fille, elle n'est pas encore aguerrie ou très sûre d'elle, mais c'est aussi une déracinée, qui a dû quitter sa famille pour rejoindre son mari. Et même là, son mariage n'est pas ce qu'elle attendait, dans le sens où son mari est très souvent absent et semble peu concerné par ce mariage, elle a du mal à prendre sa place de maitresse de maison, sa belle-sœur est très désagréable... Trouver sa place dans cette famille est extrêmement dur ! Mais peu à peu, Nella va s'endurcir au contact de la ville et des personnes qui l'entourent, de timorée elle va devenir plus dure, plus apte à survivre et à s'affirmer. De son côté, Johannes est un homme fait, il a des nerfs d'acier, et plus que compétent à son métier. C'est un personnage qu'on ne peut s'empêcher d'aimer, malgré toutes les choses qu'il semble dissimuler. Pourquoi ne semble-t-il pas plus intéressé que ça par ce mariage ? Que cache-t-il avec sa sœur ? On le découvre petit à petit, on va de surprises en révélations, et les dernières lignes le concernant m'ont vraiment émue, surprise et laissé en larmes. Ce couple, tant séparé qu'ensemble, se révèle très riche en bouleversement, j'ai apprécié leur intimité qui se développe. Du côté des personnages secondaires, il y aurait également beaucoup à dire ! Notamment sur Marin, qui se révèle tout aussi mystérieuse que son frère. Très cassante, elle laisse néanmoins apercevoir quelques facettes plus douces, parfois très maternelles.
Miniaturiste est une excellente lecture : j'aurais voulu y passer plus de temps ! Un livre construit de manière magistrale du début à la fin, il y a une vraie magie dans chacun des mots, c'est un véritable tableau d'Amsterdam, des personnages qui y habitent... C'est une époque, un lieu, un pays, que j'adorerai visiter ! Si vous n'avez pas encore lu ce livre, qu'est-ce que vous attendez pour foncer ?



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09/06/2015

La Joueuse de Go, de Shan Sa

La Joueuse de Go

Shan Sa


Depuis 1931, le dernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par l'armée japonaise. Alors que l'aristocratie tente d'oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go.
Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fiévreuse, elle rêve d'un autre destin. « Le bonheur est un combat d'encerclement ». Sur le damier, elle bat tous ses prétendants.
Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu'elle, dévoué à l'utopie impérialiste.
Ils s'affrontent, ils s'aiment, dans un geste, jusqu'au bout, tandis que la Chine vacille sous les coups de l'envahisseur qui tue, pille, torture.



La Joueuse de Go est ma première découverte de l'univers de Shan Sa. Publié en 2001, il reçoit le Prix Goncourt des lycéens la même année.
La Joueuse de Go alterne tout au long du récit deux points de vue. Une jeune lycéenne mandchoue, âgée de 16 ans. Initié au go par son cousin alors qu'elle était enfant, elle est depuis la seule femme admise dans le club installé Place des Mille Vents. Et un jeune officier japonais muté en Mandchourie. Dévoué à l'impérialisme, il n'a de cesse que de se battre et de mourir pour son pays et l'honneur.
Infiltrant un jour le club de go, il va commencer une partie avec la jeune fille, une partie où l'un ni l'autre n'avaient prévu les conséquences...
Lorsque j'ai commencé La Joueuse de Go, je ne connaissais pas du tout l'histoire ni l'auteur. Le résumé m'attirait énormément, donc je me suis lancée ! Un livre très court, qui se lit facilement. Deux personnages évoluent chacun dans leurs bulles et univers respectifs, qui vont finir par se croiser. Une jeune adolescente qui évolue, grandit, plus impliquée dans le jeu de go que dans les relations, elle découvre cependant des relations plus compliquées lorsque deux garçons et le soldat entrent dans sa vie. Le soldat est très différent, très dévoué à sa cause, mais qui essaiera de se remettre en question...
L'écriture de Shan Sa est vraiment très particulière, très poétique et vraiment très intéressante à suivre ! En outre, la division des chapitres entre les deux personnages principaux rend la cadence plus vive, on est plongé aussitôt dans les deux histoires, racontées toutes les deux à la première personne du singulier. Le contexte est en outre très intéressant (guerre dans les années 30, l'opposition entre la Chine et le Japon, avec toute la culture asiatique en arrière-plan).
La Joueuse de Go est un livre touchant, qui m'a profondément remuée. Plein de poésie et de sentiments, Shan Sa joue avec les émotions humaines : amour, haine, jalousie, amitié, confiance... Tout cela dans un monde dur et dépaysant !
Une excellente découverte, mon premier livre de Shan Sa, mais sûrement pas le dernier, loin de là ! Si vous ne connaissez pas, je vous recommande vivement cette auteure et ses œuvres !



Mourir, est-ce aussi léger que s'étonner ?

 
Il désire que je le rejoigne dans le monde des adultes,
sans savoir que ce monde-là, triste et vaniteux, m'effraie.




Je saurai maîtriser mon destin et me rendre heureuse. Le bonheur est un combat d'encerclement, un jeu de go. Je tuerai la douleur en l'étreignant.


Entre la mort et la lâcheté,
choisis sans hésiter la mort.



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