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30/12/2015

Un chant de Noël, de Charles Dickens

Un chant de Noël

Charles Dickens



Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.

(Mois de décembre)


Le soir de Noël, un vieil homme égoïste et solitaire choisit de passer la soirée seul.
Mais les esprits de Noël en ont décidé autrement. L'entraînant tour à tour dans son passé, son présent et son futur, les trois spectres lui montrent ce que sera son avenir s'il persiste à ignorer que le bonheur existe, même dans le quotidien le plus ordinaire.



Ebenezer Scrooge est un vieillard avare et aigri, refusant toute joie et bonheur, et faisant fuir toutes personnes cherchant à lui parler. Le soir de Noël – une fête qui ne lui inspire que du mépris – et après avoir refusé l'invitation de son neveu il reçoit la visite de trois spectres.
Un chant de Noël est sans doute l'un des contes les plus connus, déjà pour la réputation de son auteur mais surtout pour toutes les adaptations qui ont été faites. On connait l'histoire, mais qui a déjà pris le temps de lire l'histoire d'origine ? C'est maintenant chose faite pour moi !
Avec Un chant de Noël, Charles Dickens nous fait retomber en enfance et revivre cette période magique, attendue par tellement de personnes. Malgré le fait que je sois « adulte », je reste toujours autant attirée par cette période : partage, chaleur banquet, cadeaux... Comment ne pas aimer ? Il y en a bien quelques-uns, comme Scrooge ! Et pour lui, l'apparition de ces trois spectres lui montrant son passé, son présent et son futur sera révélateur. Le bonheur existe, et Scrooge va finalement en prendre conscience. De personnage aigri, misanthrope, désagréable, il va finalement changer du tout au tout !
Un chant de Noël se révèle être un conte à la fois amusant et effrayant par moment, mais surtout empreint de la magie de Noël avec une morale : il n'est jamais trop tard pour décider d'être heureux et de faire le bien autour de soi ! Ce petit conte est très court, très facile à lire et il devrait toucher les grands et les petits !
Alors, joyeux Noël et surtout bonne année, même aux Scrooge !



Chronique en + : l'avis de Mlle Alice !

04/12/2015

Terminus Belz, d'Emmanuel Grand

Terminus Belz

Emmanuel Grand



Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois de décembre)



Enez Ar Droc'h. L'île des fous, comme l'appellent les locaux.
Pour Marko Voronine, clandestin traqué par la mafia roumaine, Belz semblait l'endroit idéal pour se faire oublier. Mais dans cette enclave portuaire, les étrangers ne sont pas aimés et Marko se brouille avec un marin, Jugand. Quelques jours plus tard, son cadavre mutilé est découvert.
Marko sait son temps compté et la fuite impossible.



Depuis le temps que je voulais connaitre Emmanuel Grand, je me lance enfin dans Terminus Belz !
Marko Voronine, accompagné de trois Ukrainiens, quittent leur pays dans un camion à destination de la France. Mais suite à de gros ennuis sur le chemin, ils sont obligés de se séparer, attirant sur eux la vengeance de la Mafia roumaine, qui voudra se venger pour l'affront, ainsi que le vol du camion et de l'argent.
Seul, Marko arrive en Bretagne et sur la petite ile de Belz, où il répond à une annonce pour un travail de pêcheur. Là où il espérait se fondre dans le monde, il attire l'attention et l'hostilité des autres marins, qui ne voit en lui qu'un étranger prêt à leur voler leur rare travail.

N'ayant jamais lu de livres d'Emmanuel Grand, je ne savais pas à quoi m'attendre avec Terminus Belz. Au final, c'est une très sympathique découverte ! Déjà pour le lieu : l'action se situant sur une petite île Bretonne, ça m'a un peu rappelée mes racines car je suis Normande. Et comme tout le monde le sait, il y a une vieille rivalité entre Normands et Bretons : je vous le dit tout de suite, le Mont Saint-Michel est à nous ! Mais aussi pour ce milieu de la pêche, entre entraide et rivalité ; pour le côté terrifiant de la Mafia prête à tout pour venger un affront ; et aussi pour ces légendes entourant l'île, avec celle de l'Ankou. Qui a véritablement tué le marin, et pour quelles raisons ?
Terminus Belz nous plonge dans une atmosphère très particulière, très bien décrite. Quant aux personnages, ils gagnent en épaisseur au fur et à mesure de l'action, devenant de plus en plus intéressant et vivant. Tous ont une particularité ou une histoire intéressante, on ne peut que rester captiver devant leurs vies. Surtout dans le cadre de cette Bretagne orageuse, empreinte d'histoires et de magie !
Pour une première lecture, Emmanuel Grand m'a énormément intéressée, et je suis curieuse de lire ses prochains romans !



Chronique en + : l'avis de Domiclire !

30/11/2015

Pointe, de Brandy Colbert

Pointe

Brandy Colbert




Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois de novembre)


Theo va mieux. Elle a recommencé à s'alimenter, sort avec des garçons presque recommandables et elle est sur la bonne voie pour devenir une danseuse de ballet d'exception.
Mais lorsque réapparait, son plus vieil ami, Donovan, après quatre longues années de séquestration, la voici à nouveau fragilisée. La découverte dans la presse que le ravisseur de Donovan n'est autre que son ex-petit ami – qui, à l'époque, lui a aussi menti notamment sur son âge –, la met face à un dilemme : dire toute la vérité au prix de sa future carrière et sa réputation, ou ne rien dire et protéger un criminel...



Attirée par la couverture et le résumé, je n'ai pas résisté avant de me lancer dans ce livre de Brandy Colbert.
Pointe va nous présenter une adolescente : Theo. Après une dépression et autres problèmes alimentaires, la jeune fille reprend goût à la vie. Mais tout s'effondre à nouveau lorsqu'elle apprend que son meilleur ami, Donovan, a échappé à son kidnappeur. Mais le fait de découvrir en plus que le ravisseur de Donovan n'est personne d'autre que son ex petit-ami – et un petit-ami qui lui avait menti sur son âge - la plonge dans une spirale destructrice.
Les éditions JC Lattès sortent principalement des livres contemporains mais Pointe s'éloigne un peu de cette ligne éditoriale, car il s'inscrit davantage dans le genre du roman Young Adult. Malgré le fait d'être davantage à destination des adolescents, Pointe est malgré tout une histoire très dure, et qu'il ne faut pas lire trop jeune. Car on y retrouve des thèmes tels que l'anorexie, la séquestration, avec en plus la plongée dans le monde de la danse, avec ses exigences et le dépassement de soi.
Brandy Colbert a su reprendre des thèmes forts mais exigeants, et surtout en parler avec délicatesse et empathie. Tout au long de Pointe, on ne peut que s'émouvoir devant la vie de Theo, devant sa fragilité et ses faiblesses, tout en prenant conscience en même temps qu'elle de ses forces. Elle a la force de continuer la danse, de tenter de s'élever de plus en plus haut dans ce domaine et de travailler avec acharnement ; malgré le fait que son petit ami l'ait apparemment laissé tomber ne va pas la briser irrémédiablement, elle va continuer à essayer et à nouer des relations. Et malgré le fait qu'elle soit heureuse du retour de Donovan, elle va malgré tout se poser des questions. Que s'est-il passé ? Pourquoi lui ? Comment a-t-il réussi à s'échapper ? Pourquoi et comment son ex a-t-il fait ?
Au fur et à mesure qu'on tourne les pages, j'ai été prise dans un tourbillon d'émotions. J'ai été captivée tout du long, Pointe est un très beau livre, bouleversant, dur, mais également par le message d'espoir que l'on peut y trouver. J'ai été émue par le parcours de Théo, une jeune fille très complexe et bouleversante. Un livre qui ne peut que faire réfléchir !
A lire !




Chronique en + : l'avis de My Pretty Books !

28/11/2015

Hansel et Gretel et autres Réinventions, de Jane Gryffin et Ophélie Stovel

Hansel et Gretel et autres Réinventions

Jane Gryffin et Ophélie Stovel






Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois de novembre)



Découvrez ces quatre réécritures de contes des frères Grimm, basées sur le prince d'uchronie : l'histoire telle qu'elle aurait pu être mais n'a pas été...


Tout d'abord, un très grand merci à l'édition Les Réinventions pour ce service de presse, et ensuite je suis désolée d'avoir tant tardé à écrire un avis !
Jane Gryffin et Ophélie Stovel revisite quatre histoires des frères Grimm : Hansel et Gretel, Raiponce, Rumpelstilchen et Trois Plumes. Pour revisiter ces histoires, l'uchronie va être utilisé, que ce soit avec Hansel et Gretel qui veulent se venger de leur belle-mère, Raiponce qui n'est pas tout à fait celle dont on a l'habitude, Rumpelstilchen n'est pas aussi mauvais, et les trois plumes vont permettre à un roi de décider lequel de ses fils mérite de gouverner le royaume.
Hansel et Gretel et autres Réinventions est vraiment un très beau recueil de nouvelles. Les dessins de Jane Gryffin sont sublimes, et Ophélie Stovel a su reprendre et manier des histoires connues à sa façon, les rendant presque aussi irrésistibles que les originaux. Les contes font peau jeune, les personnages sont attachants, et l'écriture est tout aussi intéressante que celle des frères Grimm. Et surtout toutes ces réécritures sont parfaitement crédibles et vraisemblables, elles auraient tout à fait pu être l'histoire originale !
Ce petit recueil de nouvelles est une pure merveille, et je ne peux que vous encourager à le lire ! Jeunes, vieux, enfants, adultes, vous serez tous touchés, forcément ! Hansel et Gretel et autres Réinventions est magnifique, unique, j'aurais souhaitée même avoir plus d'histoires à dévorer.



Chronique en + : l'avis des Sorcières !

24/11/2015

Le train des orphelins, de Christina Baker Kline

Le train des orphelins

Christina Baker Kline






Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois de novembre)



Pour son premier roman publié en France, Christina Baker Kline revisite une page méconnue de l'histoire des États-Unis, les trains d'orphelins envoyés vers l'Ouest pour servir de main-d'œuvre gratuite.
En 1929, la petite Vivian, 7 ans, récemment arrivée d'Irlande, embarque dans l'un d'entre eux sans savoir qu'elle va vivre un bien cruel voyage et être quasiment réduite en esclavage... De nos jours, elle dévoile enfin son passé à Mollie, une orpheline indienne de 17 ans.



J'ai découvert ce livre un peu par hasard, attirée par la couverture et le résumé.
Mollie est une jeune orpheline de 17 ans. Elle a été de famille d'accueil en famille d'accueil, c'est une adolescente révoltée et amère. Un peu (beaucoup) perdue, elle a énormément de mal à faire confiance. Un jour, désirant désespérément avoir son propre exemplaire de Jane Eyre, elle en vole un exemplaire à la bibliothèque. Elle va bien sûr se faire attraper et sera forcée de faire des heures d'intérêt général. Sa tâche sera d'aider une vieille dame, Vivian Daly, à ranger son grenier.
D'abord révoltée et faisant preuve de mauvaise volonté, Mollie va finalement se prendre au jeu, et ces deux personnages vont s'apprivoiser. Entre ces deux écorchées vives va se nouer une profonde amitié, elles ont énormément en commun, à commencer par une enfance dévastatrice. 

Le nom de Vivian n'a pas toujours été celui-ci. Lorsqu'elle était jeune, elle s'appelait Niamh. Et elle était une orpheline de 7 ans, dans un train en direction de l'Ouest pour se faire reloger dans une famille rurale. Avec Le train des orphelins, Christina Baker Kline revient sur un épisode relativement inconnu de l'histoire des Etats-Unis : L'Orphan Train Movement. Sous l'influence d'une œuvre de bienfaisance et de son fondateur, Charles Loring Brace, c'est un relogement qui se veut humanitaire. Des enfants pauvres, abandonnés ou orphelins, vivants dans les rues ou dans des orphelinats surpeuplés vont être déplacés en train de l'Est des Etats-Unis jusque dans les zones rurales du Nord-Ouest, afin d'essayer de leur offrir une vie meilleure, en s'éloignant de la pauvreté, du peu de nourriture et de soin et d'aucun accès à une éducation, même partielle. Pour les familles rurales, c'est l'occasion d'avoir un enfant et un accès à une main d'œuvre gratuite. Les enfants acheminés étaient adoptés, avec plus ou moins de succès. Ainsi, certains tombaient sur une bonne famille, qui ne pouvait pas avoir d'enfants et souhaitaient en adopter un pour lui offrir une vie meilleure. Mais d'autres enfants, malheureusement, n'étaient considérés que comme de la main d'œuvre gratuite, des serviteurs, ou pire, ils pouvaient même tomber dans les mains de proxénètes... L'Orphan Train Movement a subi de nombreuses attaques, notamment en se voyant parfois qualifiés d'esclavagistes, les procédures d'adoption ressemblant à un marché aux bestiaux, et avec cet esclavage d'enfants trop souvent considéré comme une simple main d'œuvre gratuite et facile. Malgré tout, cet organisme a pu être utile et sauver des vies : désengorgement des orphelinats ce qui a permis de diminuer le nombre d'enfants sans abri ; possibilité d'une vie meilleure et avoir accès à une famille aimante, à des études, des emplois... Malgré les côtés négatifs, il ne faut pas non plus oublier les bons côtés de cette histoire !
Vivian Daly est l'exemple même de cette vie particulière. Après des débuts pour le moins éprouvants, choquants et difficiles, elle s'est battue pour avoir une meilleure vie et améliorer sa situation, devenant quelqu'un d'heureux, avec une bonne situation. Combien de fois ai-je été émue par son histoire, par tout ce qu'elle a dû subir... Christina Baker Kline a une excellente plume, captivante et fascinante, mais surtout ce talent pour nous entraîner dans la vie de ses personnages, si réels et tellement touchants ! Vivian est celle dont on sait le plus de choses, mais Mollie est également un personnage bouleversant. Sa vie n'a pas été facile, cela l'a rendue très forte mais aussi très fragile. Le fait de pouvoir se lier avec Vivian, de recueillir ses confidences, va lui permettre de s'ouvrir davantage à la vie et de recommencer à y prendre plaisir.
Le train des orphelins est un coup de cœur : on ne peut pas rester indifférent devant cette histoire touchante et poignante !



D'autres signes annonciateurs de l'Apocalypse apparaissent. Après avoir vu un pop-up publicitaire sur son écran, Vivian leur fait savoir qu'elle compte s'inscrire au service de location de films par Internet Netflix. Puis elle s'achète un appareil photo numérique sur Amazon en utilisant l'option « achat en un clic ». Et demande à Molly si elle a déjà regardé la vidéo du bébé panda qui éternue sur YouTube. Elle s'inscrit même sur Facebook.



Chronique en + : l'avis de Léa Touch Book !

16/11/2015

Blasmusikpop, de Vea Kaiser

Blasmusikpop : Comment un ver solitaire changea le monde

Vea Kaiser







Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois de novembre)



Féru d'érudition, Johannes parvient à quitter le village de Saint-Peter-sur-Anger, où la lecture est considérée comme un passe-temps hautement suspect, pour aller étudier en ville. Mais quand il rate son baccalauréat, le jeune homme doit retourner vivre chez ceux qu'il considère comme des barbares. Comble de l'horreur, ces derniers s'apprêtent à accueillir un club de football.


Blasmusikpop est un titre de chez Presses de la Cité qui me tentait énormément !
Johannes est l'un des premiers à quitter le petit village de Saint-Peter-Sur-Anger pour aller étudier la médecine en ville, et notamment le fonctionnement et le développement des vers solitaires. Quelques années après, il transmet ses particularités, son goût du savoir à son petit-fils, Johannes, le 2ème du nom.
On va donc suivre le jeune Johannes, considéré comme un original dans ce village, où tous les habitants semblent calquer sur le même moule. Johannes, avec son goût pour l'apprentissage et le savoir, se démarque donc fortement... A travers des hauts et des bas, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, et notre héros va apprendre énormément, même là où il n'y s'y attendait pas !
Comme je le disais, Blasmusikpop est un livre que j'attendais énormément. Trop peut-être, car j'ai été un peu déçue... J'alternais les moments d'intérêt avec des moments plus creux où je n'arrivais pas m'intéresser à l'intrigue. De même pour les personnages, souvent intéressants mais parfois aussi moins bien décrits et profonds. L'histoire en elle-même est intéressante, avec ce petit gars perdu dans sa cambrousse et où ses seuls moments de plaisirs sont ses études, dans ce coin perdu de la montagne. Cette ambivalence entre rat des villes et rat des champs est décrite avec justesse, et j'aurais même aimé un approfondissement !
Le destin de Johannes est touchant, intéressant, de même que l'histoire originelle de son grand-père. La confrontation entre les deux mondes, la campagne et la ville, le savoir et l'ignorance, amène un grand nombre de réflexions, de doutes, de combats. On n'a qu'à seul point de vue : celui de Johannes, ce qui peut conduire à avoir un point de vue biaisé par son envie d'échapper à son village tout en y étant irrésistiblement attiré. Deux univers très différents, mais qui sont dépendants l'un de l'autre.
Blasmusikpop a donc quelques longueurs, des moments de faiblesses, des personnages pas toujours intéressants, mais indéniablement Blasmusikpop réussi malgré tout à faire passer son message. Le point positif est surtout le message qui transparait tout au long du roman : on peut malgré tout apprécier la vie qui nous apporte des moments de joie, et malgré les différences qui séparent les personnes, les confrontations entre différents univers, il arrive un point où tout s'accorde et tout va bien. Il suffit parfois de cesser de se battre et d'accepter de regarder le monde à travers les yeux d'autres personnes pour qu'on accepte d'en voir la beauté.
Donc, un bilan mitigé pour Blasmusikpop, mais malgré tout une lecture intéressante dans l'ensemble.



Chronique en + : l'avis du Brocoli de Merlin !

10/11/2015

Les chroniques de Hallow, Tome 1, de Marika Gallman

Les chroniques de Hallow, Tome 1
Le ballet des ombres

Marika Gallman




Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois de novembre)



Abby possède le pouvoir d'absorber l'énergie des personnes qui l'entourent. Un don dont elle ignore presque tout et dont elle se sert surtout pour dévaliser des galeries d'arts. Jusqu'au jour où elle fait la connaissance d'un policier qui semble porter en lui la capacité d'annuler son pouvoir... Leur rencontre va tous les deux les propulser dans un univers qui les dépasse et leur dévoiler la face cachée de Hallow, une métropole où même les ombres peuvent vous tuer.



Je ne connaissais absolument pas Marika Gallman avant de commencer Le ballet des ombres, n'ayant jamais lu sa série Maeve Regan.
Dans ce premier tomes des Chroniques de Hallow, nous faisons connaissance de Abby et de la ville de Hallow, ville corrompue et en perdition (il n'y a que moi qui ait pensé à Gotham City ?). Abby est une jeune femme qui a le pouvoir d'absorber l'énergie des personnes qui l'entourent. Un don qui lui provient de la famille de sa mère, et sur lequel elle a peu d'informations... Elle l'utilise pour des cambriolages et autres menus larcins, jusqu'au jour où un incident se produit lors d'un vol. Elle va alors s'abstenir d'utiliser son pouvoir dans la mesure du possible. Encore une fois, jusqu'au jour où... Elle suit un homme dont l'aura l'intrigue et la séduit, et tente d'en savoir plus sur lui. Cela va être l'occasion de découvrir une nouvelle facette de son pouvoir, mais aussi d'entamer un jeu de course-poursuite entre elle et ce policier !
Abby peut voler l'énergie, voir l'aura des personnes et déterminer si elles sont bonnes ou mauvaises ; mais sa personnalité ne s'arrête pas à son pouvoir, elle est beaucoup plus complexe et intéressante que ça ! Elle est taquine – très souvent aux dépens de Wallace, le policier – mais également sensible, courageuse et trop souvent tête brûlée. Son passé, les erreurs qu'elle a pu faire lui permettent d'acquérir plus d'expérience, mais cela l'empêche aussi parfois d'avancer. Elle est quelqu'un de foncièrement bon et de gentil, et tous les torts injustes qu'elle peut causer à d'autres personnes l'empêchent souvent de dormir la nuit, et elle ferait n'importe quoi pour rattraper ses erreurs. Abby va vite se retrouver plonger dans les ennuis, surtout à cause du fait que certaines personnes (bien intentionnée ou pas) vont vouloir se servir d'elle et de son don, ce qui est grave quand ces personnes semblent en savoir plus qu'Abby sur elle-même ou sur son pouvoir... De son côté, Wallace est l'un des rares policiers intègres de Gotham... pardon, de Hallow ! La relation entre Abby et Wallace est vraiment excellente : lorsqu'ils se croisent, il y a des étincelles ! Entre attirance et curiosité, on peut se demander jusqu'où va aller cette relation, surtout compte tenu de l'obstacle qui va se présenter en cours de route. Wallace est souvent très grave, très sérieux, mais avec une petite étincelle bien camouflée, et je suis impatience d'en savoir plus sur lui.
Le ballet des ombres m'a plu également dans l'aspect fantastique. Certes, l'héroïne a un pouvoir assez particulier, mais à part cela, la touche surnaturelle reste assez mince. Quelques mentions à des créatures fantastiques apparaissent çà et là dans le récit, notamment à la fin, mais à part ça, pas de vampires, de loups-garous, de Changeformes ou autres. Et je dois dire que c'est assez rafraichissant ! Marika Gallman a écrit un premier tome très intéressant, qui certes nous plante l'intrigue, présente l'univers et les principaux personnages, ce qui entraine parfois des explications et quelques ralentissements de l'intrigue, mais ça ne m'a pas du tout dérangée, car cela entraîne un approfondissement de l'univers plus intéressant et plus abouti ! Bref, ce premier tome des Chroniques de Hallow est une très bonne surprise, je ne m'attendais pas à être aussi prise par l'intrigue, par l'histoire d'Abby et Wallace... J'attends la suite avec impatience !
Sinon, je trouve la couverture magnifique, mais je rejoins d'autres avis : c'est comment très ressemblant à Underworld tout ça...
Bonne lecture !




Chronique en + : l'avis de Mille et une lectures !

06/11/2015

Caselli & Torre, Tome 1, de Sandrone Dazieri

Caselli & Torre, Tome 1
Tu Tueras le Père

Sandrone Dazieri




Lecture Commune avec Le Brocoli de Merlin.
Venez lire son avis ici !



Sous un soleil de plomb, un homme court, désorienté, le long d'une route qui mène à Rome.
Luca, son jeune fils, a disparu lors d'un pique-nique familial dans le Pratoni del Vivaro, un parc naturel à quelques kilomètres de là. Les enquêteurs dépêchés sur place découvrent bientôt la mère dans une clairière, décapitée. Ils pensent que c'est lui, le mari, qui dans les affres d'une dispute conjugale, a tué son fils, puis caché le corps. Mais où ? Aucune trace de l'enfant, nulle part.
Quand Colomba Caselli arrive sur les lieux de la reconstitution, elle comprend immédiatement que quelque chose ne tourne pas rond...



Avec Les Fauves d'Ingrid Desjours, Tu tueras le Père est le premier titre de la nouvelle collection de Robert Laffont : La Bête Noire.
Tu tueras le Père commence fort : un homme court le long d'une route, complètement déshydraté, clamant que son fils et sa femme ont disparu lors de leur pique-nique. La police va découvrir la mère, décapitée, mais aucune trace de l'enfant... Pour Colomba Caselli, quelque chose n'est pas claire dans cette affaire. Malgré le fait qu'elle ne soit plus en service et en congé à durée indéterminée, Colomba prend l'affaire suite à l'appel du commissaire Rovere, son ex-patron, qui lui demande une faveur. Elle va mener l'enquête, en toute discrétion, loin des sentiers battus, et surtout en compagnie de Dante Torre. Un homme pour le moins étrange, complexé, parsemé de doutes et de phobies. On le serait à moins si on avait son passé : enlevé enfant, il a été prisonnier 11 ans dans un silo à grains par un homme qu'il surnomme « le père ». Colomba, suite à une tragédie de travail, a été mise en repos pour longtemps, et elle est aussi complexée et fragile que Dante. Ces deux êtres vont travailler ensemble, mais surtout s'apprivoiser mutuellement.

Après avoir fini Tu tueras le Père, je peux dire que Sandrone Dazieri a une plume plus qu'efficace. Avant que je m'en rende compte, j'étais captivée ! Un rythme très rapide, une écriture simple mais incisive, un scénario passionnant, ce qui fait que les pages se tournent toute seule et qu'on arrive à la fin sans le réaliser. Tu tueras le Père est un thriller véritablement excellent à tous niveaux. La cerise sur le gâteau est bien entendu l'écriture des personnages, tout plus réalistes et intéressants les uns que les autres. Colomba Caselli, une écorchée vive, à fleur de peau, qui transporte des poids et des peines plus grosses qu'elle. Malgré tout, elle reste déterminée et avec un fort caractère, ce qui la rend très attachante. Mais Dante Torre est celui qui m'a le plus interpellé. On ne peut déjà que compatir à son passé, ce qui modèle fortement son présent. Parsemé de cicatrices, il essaye quand même d'avancer, de vivre, et surtout d'aider les autres. La relation qu'il va nouer progressivement avec Colomba m'a énormément toucher !
Avec une fin en apothéose, on peut dire que Sandrone Dazieri frappe fort, et je suis impatience de lire ses prochains romans ! Les Fauves et Tu tueras le Père démarre fort la collection de la Bête Noire, je suis pressée de découvrir également les prochains titres !





Tu Tueras le Père
Tu Tueras l'Ange



Chronique en + : l'avis de Muti et ses livres !

28/10/2015

Anno Dracula, Tome 1, de Kim Newman

Anno Dracula, Tome 1
Anno Dracula

Kim Newman



Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois d'octobre)


1888. Vous êtes les bienvenus dans le Londres victorien. Une capitale où se mêlent bourgeoisie élégante, pauvres des quartiers mal famés, et... des vampires.
En effet, depuis le mariage de la reine Victoria avec le comte Dracula, les vampires envahissent les rues de Londres, présents à toutes les échelles sociales. Mais En cette fin d'été 1888, de terribles meurtres d'une violence inouïe sont commis sur des prostituées vampires de Whitechapel. Charles Beauregard, qui travaille pour le Diogenes Club, se voit charger d'enquêter pour retrouver celui que tout le monde surnomme Scalpel d'Argent.
Sur sa route, il croisera Geneviève Dieudonné, vampire âgée de plusieurs siècles et qui cherche elle aussi des réponses...



Après en avoir entendu parler chez Le Livroscope, je me suis décidée à commencer une nouvelle série : Anno Dracula.
Londres, dans les années 1888. La reine Victoria s'est remarié. Et pas avec n'importe qui : avec le Comte Dracula ! Qui entend bien faire du vampirisme l'état dominant. De plus en plus de mortels décident de rejoindre les ténèbres, afin de profiter d'une espérance de vie plus longue. Mais tout n'est pas rose, surtout lorsque Dracula engendre un régime de terreur. Et on ajoute à ça qu'un mystérieux assassin, surnommé Scalpel d'Argent, se met en tête de tuer le plus de prostituées vampires qu'il peut.
Kim Newman utilise ici une technique que j'aime beaucoup : « Et si ? ». Et si c'est Dracula qui l'avait emporté contre Van Helsing ? Et s'il avait épousé la Reine Victoria ? Deux questions, mais les questions principales, qui donnent le ton à l'ensemble du livre. Anno Dracula m'a plus pour cet aspect, mais surtout par toutes les références parsemées le long du récit. Il y a bien évidemment Dracula, de Bram Stoker, mais aussi Jekyll, Jack l’Éventreur, Holmes, et beaucoup d'autres ! Ça va être l'occasion à la fois de retrouver toutes les références, de vous amuser avec celles que vous connaissez, et pour ma part, de noter aussi deux ou trois références qu'il faut que je découvre davantage !

Pour ce qui est des personnages, il y a de tout : des gentils, des méchants, des vampires, des humains, des paumés... Les personnages principaux sont ceux qui m'ont le plus intéressés, et notamment Geneviève. Une vampire également, mais d'une autre lignée que celle de Dracula, plus pure, plus ancienne, et bien loin de la perversion de la lignée de Dracula, faible et vile. Elle a toujours l'apparence d'une jeune femme, mais une âme vieille de plusieurs centaines d'années. De son côté, Charles est un espion au service du Diogene's Club, et en mission pour retrouver le Scalpel d'Argent. C'est au cours de cette enquête qu'il va rencontrer Geneviève, qui va l'épauler pendant cette enquête.
Déjà, une précision par rapport à cette enquête : le lecteur en sait beaucoup plus que les personnages principaux au niveau de l'identité de l'assassin. Et pour cause, je pense que Kim Newman n'a pas voulu se lancer dans une enquête « type », où après de multiples rebondissements nous apprenons enfin l'identité du tueur. Les personnages, eux, ne l'apprendront qu'à la fin, mais les lecteurs ne sont pas du tout sur le même schéma. Anno Dracula, plus qu'une simple enquête policière, est d'abord une uchronie. Tout le point fort du livre tient dans cet état, et surtout dans les questionnements qu'il apporte. C'est certes une œuvre de fiction, mais qui apporte des interrogations sur l'Homme. Certes, on y parle de vampires. Mais toute la question est : pourquoi un homme ou une femme voudrait se transformer en vampire ? Certains pour la vie éternelle, d'autres pour le pouvoir, d'autres pour la beauté... On s'interroge sur les faiblesses et les envies des êtres humains, et c'est très bien retranscris ici ! Outre ces questionnements, il y a également toutes ces références, qui nous obligent à réfléchir, nous titillent et nous fait découvrir un bon nombre d'autres récits, qui nous questionnent également. A ceux qui disent que les littératures de l’Imaginaire sont des genres « faciles », je les encourage à lire Dracula, L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, etc, car c'est bien loin de ce qu'on peut penser à la première lecture. Ce n'est pas le fantastique ou l'imaginaire qui prime dans ces romans, mais bien le message que veut faire passer l'auteur derrière les mots. C'est souvent grâce à ces genres que l'on peut se poser les questions existentielles sur l'homme et son comportement !
Un dernier détail à savoir avant de commencer cette lecture : nous ne voyons que très peu la Reine Victoria ou Dracula dans ce premier tome. Et pourtant, ils sont là tout le long du roman. On sent toute l'influence qu'ils ont, en particulier Dracula maintenant qu'il a la main-mise sur le pays. On ne le voit que peu physiquement, mais c'est pour mieux le sentir mentalement !
Anno Dracula est un premier tome réussi, et je serais maintenant très curieuse de lire la suite de la trilogie !


Les bonnes choses prennent fin d'elles-mêmes.
Les mauvaises doivent être interrompues.


Anno Dracula, Tome 1 : Anno Dracula
Anno Dracula, Tome 2 : Le Baron rouge sang
Anno Dracula, Tome 3 : Dracula Cha cha cha



Chronique en + : l'avis de La Pile à Lire !

15/10/2015

Les fauves, d'Ingrid Desjours

Les fauves

Ingrid Desjours







Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois d'octobre)



 « Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! » À la tête d'une ONG luttant contre le recrutement de jeunes par l'État islamique, l'ambitieuse Haiko est devenue la cible d'une terrible fatwa.
Lorsqu'elle engage Lars comme garde du corps, le militaire tout juste revenu d'Afghanistan a un mauvais pressentiment. Sa cliente lui a-t-elle dit l'entière vérité sur ses activités ? Serait-ce la mission de trop pour cet ancien otage des talibans ?
Dans cet univers ou règnent paranoïa et faux-semblants, Haiko et Lars se fascinent et se défient tels deux fauves prêts à se sauter à la gorge, sans jamais baisser leur garde.



Depuis ses débuts, je suis toujours curieuse de lire les nouveautés d'Ingrid Desjours. Alors je ne pouvais pas refuser un service de presse : merci aux éditions Robert Laffont ! Je suis très curieuse de découvrir Les fauves.
Haiko dirige une ONG luttant contre le recrutement des jeunes par l'état Islamique. Une initiative très louable, mais non dénouée de risques. Déjà lors des missions pour secourir les jeunes. Mais surtout parce que cela attire la rage des personnes qu'elle combat. Ainsi une fatwa a mis sa tête à prix, poussant leurs adeptes à tuer la jeune femme. Sous la pression de sa famille, Haiko consent à se laisser protéger et à engager un garde du corps. Lars était militaire, et revient tout juste d'Afghanistan, ramenant avec lui de terribles souvenirs, ce qui va déclencher des accès de peur panique, de paranoïa et autres sympathiques troubles du comportement...
Entre ces deux écorchés de la vie va se créer une connexion très spéciale. Déjà la relation fusionnelle et intimiste qui relie un garde du corps à son protégé, mais aussi des sentiments plus troubles, entre défiance et attirance.
Les fauves va nous plonger dans la psyché de deux personnages, deux individus, mais surtout dans une actualité très marquante et malheureusement d'actualité. On retrouve l'ambiance qui a marqué Paris et le reste de la France lors des attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à la supérette Casher. Haine, ressentiments, il y a ce choc entre différents mondes, entre différentes idéologies, mais surtout le choc de différents milieux, avec la haine, l'incompréhension et la méfiance que cela entraîne. Le plus dur concernant ces attentats est toute cette méfiance et cette incompréhension, qui entraine encore plus de racisme et de haine. A cause des actes de quelques personnes, c'est tout un peuple et toute une religion qui est discrédité. L'amalgame se fait vite entre être Arabe et être un terroriste, la paranoïa est un cercle très vicieux qui ne fait que tourner de plus en plus vite...
Outre cette plongée dans les horreurs que peuvent parfois engendrer la religion, l'aspect fascinant des Fauves est l'omniprésence de la presse et autres réseaux sociaux. Avec les moyens actuels, on peut très vite parler à n'importe qui, contacter pratiquement tout le monde, et surtout voir les méfaits et la vitesse à laquelle peut se propager une simple rumeur. Très versatile, la rumeur change du jour au lendemain, poussant les gens à haïr ou à aduler.
Ingrid Desjours est une auteure que je suis toujours avec plaisir : je sais qu'à chaque fois on est parti pour une plongée dans les ténèbres, mais surtout avec des situations qui coupe le souffle et des personnages percutants ! Mention spéciale à Lars, celui que j'ai préféré. Cet ancien soldat, très dur, très marqué, est sans conteste celui qui m'a le plus ému. Mais j'apprécie aussi de lire Ingrid Desjours, parce que maintenant on y découvre de plus en plus d'allusions à des arts martiaux que je connais ou pratique. Franck Ropers avec Penchak Silat, mais surtout le Krav Maga !
Si vous avez l'occasion de lire Ingrid Desjours, n'hésitez surtout pas !



Chronique en + : l'avis de Book en Stock !

13/10/2015

Nous sommes là, de Michael Marshall

Nous sommes là

Michael Marshall




Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois d'octobre)



Lorsque David bouscule un inconnu à New York, ce qu'il entend va changer sa vie pour toujours : Souviens-toi de moi. A présent, des phénomènes étranges ne cessent de se produire, et David ne parvient pas à se départir de l'impression que quelqu'un l'observe.
Puis John et sa compagne Kristina viennent en aide à une amie se sentant suivie en permanence. En creusant un peu, ils déterrent quelque chose d'inimaginable.
Il existe des êtres cachés dans l'ombre, qui observent, attendent. Prêts à sortir...



J'avoue, je ne connaissais pas du tout Michael Marshall avant de commencer ce roman ! Mais maintenant c'est chose faite, et qu'en ai-je pensé ?
Nous sommes là présente deux couples, deux histoires différentes. Il y a d'abord David et Dawn. David va un jour percuter sans le vouloir un homme, et va être la victime de phénomènes pour le moins étranges. De leur côté, John et Kristina vont venir en aide à une de leurs amies, qui se sent surveillée par intermittence depuis des années... Ces deux événements distincts vont amener un bouleversement total dans la vie de ces quatre personnes, les faisant basculer dans un univers qu'ils n'imaginaient même pas, peuplée d'ombres et de personnes qu'ils n'avaient jamais remarqués avant.
Après avoir refermé Nous sommes là, je dois dire que je suis très agréablement surprise. Dans l'idée, cela se rapproche un peu de Neil Gaiman et spécialement de son Neverwhere, dans le sens où ce sont des personnages tout à fait normaux, qui vont basculer dans un monde dont ils ignoraient l'existence, cachés de la plupart des humains. Michael Marshall va moins loin dans l'étrange que Neil Gaiman, mais l'idée est là. A part ça, Nous sommes là est un récit que j'ai lu très rapidement, malgré son nombre de pages. Une écriture très fluide, on rentre dans l'action directement, surtout avec cet intrigant prologue d'un homme en fuite. Les personnages sont pour la plupart captivants quels que soit leurs motivations ou démarches, même si j'ai une préférence pour David et Dawn ! Le personnage de Talia est également l'un de mes favoris, avec son franc-parler, mais surtout sa douceur sous sa carapace. Du côté des « Autres », nous côtoyons le plus souvent Maj et Lizzie, ainsi que deux personnalités un peu plus borderline : Reinhart et Golzen. Ceux-là sont vraiment plus qu'intéressants dans leur folie !
J'ai passé un bon moment avec Nous sommes là, sans que ce soit un coup de cœur : la traduction ne me semblait pas être toujours fidèle à la plume originale de Michael Marshall, ce qui m'a freiné de temps en temps. J'aurais aimé aussi avoir parfois plus de consistance sur certains personnages secondaires, qui étaient trop souvent délaissés au profit des personnages principaux. Après on peut se sentir frustré d'un certain manque de détail ou d'approfondissement sur l'ensemble de l'univers, mais cela ne m'a pas dérangée plus que ça, après réflexion. Ça m'a au contraire permit de m'imaginer autre chose, de me faire ma propre interprétation et d'imaginer encore plus !
Décrit comme un thriller, Nous sommes là a en effet une partie enquête, mais c'est de loin le fantastique qui domine. On se retrouve plonger dans un univers qui nous est d'abord familier, avant de percevoir quelques différences, un détail qui détonne... Je pense qu'on a tous eu ces impressions au moins une fois : cette sensation d'être suivie (malheureusement, pour une femme, et en ville, ça arrive encore beaucoup trop souvent !), d'apercevoir quelque chose du coin de l'œil qui disparait le temps qu'on tourne la tête, des personnes ou SDF marmonnant des paroles étranges dans la rue... Si ça se trouve, nous avons tout un univers parallèle au nôtre, quelque chose qu'on voit seulement fugitivement et de côté.
Méfiez-vous des ombres !




- Rêver ses rêves est facile.
Les vivre est plus compliqué.
C'est pour ça qu'on appelle ça des rêves, et pas des vies.


- Le regret était la seule chose qui tuait éternellement
et le seul poison qu'on se servait à soi-même.



Chronique en + : l'avis de Chickon !

09/09/2015

Là où tombe la pluie, de Catherine Chanter

Là où tombe la pluie

Catherine Chanter



Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois de septembre)



Entre dystopie, thriller et fable écologique, un premier roman obsédant plébiscité par les éditeurs du monde entier.
Ruth et Mark, un couple à l'orée de la cinquantaine, quittent Londres pour fuir leurs souvenirs et reconstruire leurs vies. Ils emménagent à La Source, la maison de leur rêve.
Rapidement, le monde est en proie à une sécheresse hors du commun qui épargne mystérieusement leur propriété. Ruth et Mark s'attirent la jalousie de leurs voisins agriculteurs, la curiosité du gouvernement mais aussi le fanatisme d'une secte, La Rose de Jéricho.
Seule dans cette enclave, elle se décide à affronter ses plus grandes peurs pour comprendre ce qu'il s'est passé à La Source.





Là où tombe la pluie est un des romans de la rentrée littéraire 2015 qui me tentait le plus.
La première fois que nous faisons connaissance avec Ruth, c'est lors de son assignation à résidence pour l'accusation du meurtre de son petit-fils Lucien. Enfermée à La Source, le nom de sa propriété, Ruth a le temps de se remémorer ce qui l'a conduit à se retrouver dans cette situation.
Ruth et Mark sont un couple unis, mais dont les failles s'élargissent peu à peu. Pour fuir et se reconstruisent ils emménagent dans leur nouvelle propriété : La Source. Ils la voient comme la maison de leur rêve, le moyen d'avancer de nouveau. Mais lorsque le monde entier est en proie à une sécheresse sans précédent et que seule leur propriété est épargnée, ils s'attirent d'abord la jalousie des agriculteurs voisins, avant d'être en proie à la curiosité du gouvernement et du fanatisme d'une secte, la Rose de Jéricho.
La dirigeante de la Rose de Jéricho, Amelia, mais ainsi que les membres de la secte, prennent une place de plus en plus importante dans la vie de la Source, et surtout dans cette de Ruth. Elle se laisser convaincre par son rôle d'Elue, creusant davantage le fossé entre elle et sa famille. Son mari ne comprend pas l'influence de ces femmes, sa fille Angie a besoin d'elle, et son petit-fils réclame une attention qu'elle arrive de moins en moins à lui donner.
Mais lorsqu'on découvre Lucien mort, le monde de Ruth s'effondre encore plus. Elle se suspecte, elle suspecte son entourage et est convaincue que son assassin se cache parmi ses proches. En qui peut-elle avoir confiance ?
Là où tombe la pluie est un roman mélangeant la dystopie, le policier et le drame. Catherine Chanter a une écriture bouleversante, qui ne peut que nous entraîner dans cette spirale qui semble sans fin, entre injustice et folie où l'on n'arrive plus à distinguer la vérité du mensonge. Avec un très grand talent, l'auteure nous plonge dans les méandres de l'âme humaine, à travers toutes les émotions que peut ressentir un être humain. Et Catherine Chanter n'a aucune pitié pour ses lecteurs ou ses personnages, on est obligés de suivre jusqu'à la dernière ligne !
Parmi les romans que j'ai lu de cette Rentrée littéraire 2015, Là où tombe la pluie se classe définitivement parmi mes favoris ! N'hésitez surtout pas à vous y plonger, vous ne reviendrez pas intact !



Chronique en + : l'avis du Livre-Vie !

05/09/2015

Le silence des bombes, de Jason Hewitt

Le Silence des bombes

Jason Hewitt



Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois de septembre)



Juillet 1940.
La petite Lydia, 11 ans, traverse un village du Suffolk. Elle porte un masque à gaz. Les magasins sont fermés, les maisons vides, les fenêtres condamnées. Lydia coupe à travers champs et arrive bientôt devant une grande demeure. C'est là qu'elle a grandi. La fillette espère y retrouver sa famille, mais la maison est déserte.
Plus tard, dans la nuit, un soldat portant un fusil et un uniforme anglais pénètre dans la maison. Avec un étrange accent, il lui explique qu'il ne lui fera pas de mal, mais qu'elle ne doit pas quitter les lieux et qu'elle doit obéir à certaines règles... Dit-il la vérité ? Que cherche-t-il ? Pourquoi lui semble-t-il aussi familier ? Et surtout, comment connaît-il le nom de Lydia ?



Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre !
En 1940, une petite fille de 11 ans, Lydia, traverse seule un village du Suffolk pour regagner sa maison. Mais le village qu'elle traverse est désert, les maisons vides... de même que sa maison, vide de toute présence humaine. Mais cette situation ne va pas durer : un soldat portant arme et uniforme anglais pénètre dans la maison, lui disant de ne pas s'enfuir et d'obéir, en échange de quoi il ne lui fera aucun mal.
Cependant, Lydia, avec la sensibilité des enfants, sent bien que cet homme est étrange, sans être sûre qu'il lui dise la vérité, surtout qu'il semble très familier et surtout connait son nom.
Le silence des bombes est un roman que j'étais très curieuse de lire, déjà pour son résumé, nous campant une action dans les années de la Seconde Guerre Mondiale mais aussi pour cette ambiance à huit-clos. En outre, j'apprécie énormément les éditions Préludes, qui publient une excellente sélection. Alors, est-ce que ce premier roman de Jason Hewitt a réussi son pari ?
Pour le coup, le résumé et les premiers avis que j'en ai lu m'ont rappelé le roman de Jonathan Littell, pour ce côté historique, et cette rencontre entre une fillette et un soldat. Cependant, on peut dire que n'importe quel livre reprenant ces thèmes peut se rapprocher de tel ou tel auteur ayant déjà écrit sur le sujet. Jason Hewitt a repris une histoire vu et revu, on ne compte plus les romans parlant de la guerre, que ce soit la première, la deuxième guerre mondiale, ou une autre. On a deux points de vue dans Le silence des bombes, celui d'une jeune fille relativement protégée, qui a peu vue les horreurs de la guerre, sauf lorsqu'il s'agit de la disparition d'êtres qu'elle aime ; et on a un soldat, qui court le risque de se déshumanisé au fur et à mesure des horreurs qu'il croise : meurtre, viol... Deux personnages, deux destins qui s'entrelacent : ils nous montrent les horreurs de la guerre de leur fenêtre, sans espoir de voir plus loin que l'attente de ce qui va se passer ensuite. Les débuts ont été durs, j'ai eu un peu de mal à m'y mettre. Donc un début assez lent, mais une histoire que j'étais curieuse de lire par la suite. Non que ça devienne plus rapide, mais l'interaction entre Lydia et le soldat est très bien décrite, une relation haine/confiance très bien dépeinte.
On m'a fait remarquer que je lisais souvent des histoires sombres (celui-ci ne va pas m'aider à dire le contraire !), mais c'est surtout parce que je trouve qu'il y a peu de publication vraiment « joyeuse » ou en tout cas pleine d'espoir. Le silence des bombes se classe parmi ces romans que l'on referme avec un pincement au cœur, car guerre et conflit ne sont pas les meilleurs moyens de nous faire prendre confiance en l'Humanité.
Jason Hewitt a une belle écriture, d'une très grande qualité. Malgré quelques faiblesses de ce récit, je serais curieuse de lire ses prochains !



Chronique en + : l'avis de My Pretty Books !

26/08/2015

Les Infâmes, de Jax Miller

Les Infâmes

Jax Miller



Sortie : 16 Septembre 2015 


Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois de septembre)



Freedom Oliver, alcoolique et suicidaire, a passé dix-huit ans à se cacher dans une petite ville de l'Oregon, sous protection du FBI. Hantée par son passé douloureux et la mort brutale de son mari, elle souffre d'avoir abandonné ses deux enfants pour échapper à la vengeance de son beau-frère. En apprenant la disparition de sa fille Rebekah, élevée par un pasteur aux croyances radicales, elle part avec l'énergie du désespoir pour le Kentucky. Après tant d'années à se cacher, quitter l'anonymat c'est laisser à son bourreau l'occasion de la retrouver. Et de se venger.


Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre !
Freedom Oliver est une femme qui n'a de liberté que le nom. Cela fait 18 ans qu'elle se cache dans une petite ville de l'Oregon sous protection du FBI à cause de la mort brutale de son mari et pour échapper à la vengeance de sa belle-famille. Cette fuite à dû l'obliger à abandonner ses enfants, les confiant à une famille adoptive.

Freedom va passer sa retraite à travaillant dans un bar, devenant de plus en plus alcoolique et suicidaire au fur et à mesure que son passé la ronge. Alors, lorsqu'elle apprend que sa fille Rebekah a disparu, elle va se lancer sur ses traces, faisant tout pour protéger l'enfant qu'elle n'a jamais vu. En chemin, elle va croiser des flics pourris, un pasteur radicaliste, des beaux-frères bien déterminés à se venger... mais aussi des Indiens, de la famille aimante, un flic intègre.
Les Infâmes me tentait tout particulièrement, déjà pour son résumé, mais aussi pour les thèmes abordés. Alcoolisme, famille, vengeance... Il ne m'en faut pas plus ! Mais il va y avoir également beaucoup plus : Jax Miller écrit ici son premier roman, et quelle maîtrise ! Une histoire passionnante, merveilleusement bien écrite, du suspense, et des rebondissements. Il y a un côté thriller, avec cette enquête notamment pour déterminer ce qu'il s'est passé exactement lors de la mort du mari de Freedom, mais Les Infâmes tient plus du roman noir, avec cette histoire très sombre dans une Amérique violente, peuplée de sadique, de fanatiques et de déséquilibrés. On ne reviendra pas intact de cette lecture ! Mais au milieu de toute cette violence et de ces conflits, il y a malgré tout une lueur d'espoir, qui brille tout au fond des ténèbres : il y a un instinct maternel, tenu en laisse trop longtemps ; il y a une chance de rédemption ; il y a de l'amour ; il y a de la vie !
Les Infâmes est un livre qui m'a captivée tout du long, jusqu'aux dernières pages, et j'en redemande ! N'hésitez surtout pas, c'est une histoire qui vaut le coup d'œil !
 


Sans espoir, c'est comme si on était mort.



Chronique en + : l'avis de Au Bordel Culturel !