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01/02/2018

L'archipel d'une autre vie, de Andreï Makine

L'archipel d'une autre vie - Andreï Makine


Seuil - Points
18 Août 2016 - 24 Août 2017
18.00 € - 7.40 €









Aux confins de l'Extrême-Orient russe, dans le souffle du Pacifique, s'étendent des terres qui paraissent échapper à l'Histoire...
Qui est donc ce criminel aux multiples visages, que Pavel Gartzev et ses compagnons doivent capturer à travers l'immensité de la taïga ? C'est l'aventure de cette longue chasse à l'homme qui nous est contée dans ce puissant roman d'exploration. C'est aussi un dialogue hors du commun, presque hors du monde, entre le soldat épuisé et la proie mystérieuse qu'il poursuit. 

12/12/2016

Butcher's Crossing, de John Williams

Butcher's Crossing - John Williams


06 Octobre 2016
Piranha
19 €






Dans les années 1870, persuadé que seul un rapprochement avec la nature peut donner un sens à sa vie, le jeune Will décide de quitter le confort d'Harvard pour tenter la grande aventure dans l'Ouest sauvage.
Parvenu à Butcher's Crossing, une bourgade du Kansas, il se lie d'amitié avec un chasseur qui lui confie son secret : il est le seul à savoir où se trouve un des derniers troupeaux de bisons, caché dans une vallée inexplorée des montagnes du Colorado. Will accepte de participer à l'expédition, convaincu de toucher au but de sa quête.
Le lent voyage, semé d'embûches, est éprouvant et périlleux mais la vallée ressemble effectivement à un paradis plein de promesses.




Un livre qui me faisait de l'œil depuis trop longtemps !
Nous sommes dans les années 1870. Will est un jeune homme un peu décalé, qui ne sent pas à sa place à Harvard. Il décide alors de partir à l'aventure dans l'Ouest sauvage, et atterrit dans une petite bourgade du Kansas surnommé Butcher's Crossing. Là, il rencontre un chasseur de bisons, qui l'invite à faire partir d'une expédition. Ce chasseur est le seul à savoir où se trouve un des derniers plus gros troupeaux de bisons, cachés dans un endroit reculé des montagnes. Avec le chasseur et quelques autres hommes, Will va partir pour ce voyage, évidemment semé d'embûches et périlleux.
J'apprécie particulièrement la littérature américaine, le style un peu « western » : la description des grands espaces, l'aventure, souvent voyage initiatique... Alors je ne pouvais pas rater Butcher's Crossing, qui contient tout ce que j'aime !

Ce livre de John Williams est une véritable épopée dans les grands espaces, nous faisons faire un bond dans le temps dans le grand Ouest sauvage, à l'époque des chasseurs de bisons, des chercheurs d'or et des trappeurs. Pas de caricatures ici, nous avons seulement une tranche de vie telle qu'elle devait être à l'époque. Les personnages sont brossés avec soin, les paysages parfaitement décrits, et les coutumes et manières de l'époque sont parfaitement représentés. Butcher's Crossing ne met pas en scène le bien contre le mal, pas de « méchants Indiens » contre les « gentils Blancs », c'est au contraire un récit très nuancé, riche et extrêmement bien détaillé. Ode vibrant à la nature, j'ai été immergé pendant quelques heures dans un univers violent, sombre, mais pas dénué d'espoir. Une véritable aventure humaine, où on se sent grandir en même temps que le personnage principal.
En plus d'être un récit historique très bien mené, Butcher's Crossing est aussi un voyage initiatique, on suit les errements d'un jeune homme un peu perdu, qui cherche à savoir qui il est et ce qu'il souhaite véritablement. Et pour ça, un grand voyage où il peut se dépasser est précisément la solution.
Butcher's Crossing est un coup de cœur, sans hésiter !




Chronique en + : l'avis de Léa Touch Book et Cafards at Home !










Challenge 50 romans en 2016

29/10/2016

Anatomie d'un soldat, de Harry Parker

Anatomie d'un soldat - Harry Parker





25 Août 2016
Christian Bourgois
22€









Le jeune capitaine britannique Tom Barnes est envoyé en mission dans une zone de conflit. Au retour d'une patrouille nocturne, il marche sur un engin explosif improvisé et est immédiatement rapatrié en Angleterre.
Débute alors un autre combat tant psychologique que physique durant lequel le héros va parvenir à surmonter « ce à quoi l'on ne pouvait survivre » grâce à l'aide non seulement des médecins, mais aussi de sa famille ainsi que de l'être aimé.



Merci à Christian Bourgois !
Anatomie d'un soldat raconte l'histoire du capitaine Tom Barnes. Envoyé en mission dans une zone de conflit, il marche sur un engin explosif... Grièvement blessé, il est rapatrié en Angleterre, où il va devoir subir plusieurs lourdes opérations. Il va devoir à la fois surmonter sa peur, le fait d'avoir été amputé physiquement, mais surtout d'apprendre à dépasser l'événement et à avancer.
Le point intéressant d'Anatomie d'un soldat est sa manière de présenter l'histoire. En effet, Harry Parker utilise différents objets, que ce soit un sac, un fauteuil roulant, une prothèse, des baskets, et bien d'autres, pour raconter la vie de Tom Barnes et des personnes qui l'entoure. Cette forme de narration aurait pu être mal utilisée ou périlleuse ; mais heureusement, grâce au style d'Harry Parker et à sa sensibilité, Anatomie d'un soldat se révèle bouleversant et émouvant ! On ne peut que compatir à la vie de Tom Barnes, à sa situation... C'est un homme qui – comme beaucoup d'hommes – se penchait intouchable et fort, mais qui va malheureusement être rattrapé par le sort. Le chemin va être long pour l'accepter, sa récupération et sa guérison va prendre du temps. Il va s'adapter difficilement, mais peu à peu il va finalement ouvrir les yeux sur sa situation.

Anatomie d'un soldat est un livre souvent très dur, toujours bouleversant et dont le système d'écriture est parfois difficile mais prenant ! Beaucoup de pathos, mais pas d'émotions mal placées. Harry Parker a su faire un livre très profond, très bien décrit, passant par toutes les émotions. Pas de glorification ou d'antagonisme à propos de la guerre, un simple constat sur ce qui peut entraîner certains hommes à se battre.
Je ne peux que vous conseiller ce roman !




Chronique en + : l'avis de Mademoiselle Books !







Challenge 50 romans en 2016

21/10/2016

N'essuie jamais de larmes sans gants, de Jonas Gardell

N'essuie jamais de larmes sans gants - Jonas Gardell


07 Septembre 2016
Gaia
24€



1982. Rasmus vient d'avoir son bac et quitte la Suède profonde pour la capitale. À Stockholm, il va pouvoir être enfin lui-même. Loin de ceux qui le traitent de sale pédé.
Benjamin est Témoin de Jéhovah et vit dans le prosélytisme et les préceptes religieux inculqués par ses parents. Sa conviction vacille le jour où il frappe à la porte d'un homme qui l'accueille chaleureusement, et lui lance : « Tu le sais, au moins, que tu es homosexuel ? ».
Un témoignage unique sur les années sida, un roman bouleversant.




Merci à Gaïa !
N'essuie jamais de larmes sans gants se déroule dans les années 1980, en Suède. Nous allons suivre principalement deux personnages : il y a d'abord Rasmus. Une fois son bac en poche, il décide de quitter son petit village perdu pour rejoindre Stockholm et être lui-même, et suivre les choix de son cœur. Loin des personnes qui le traitaient de « sale pédé », Rasmus va pouvoir embraser sa nature profonde, libérer sa nature d'homosexuel et trouver un groupe d'ami qui l'accepte. De son côté, Benjamin a été élevé dans le culte des Témoins de Jéhovah et est parfaitement heureux de son sort. Il aime être avec sa famille, aller de portes en portes pour tenter d'attirer davantage de personnes dans sa culture. Mais un beau jour, alors qu'il démarchait un homme, celui-ci lui pose une simple question : « Sait-tu que tu es homosexuel ? ». Une simple phrase, mais qui va tourner et tourner, l'entrainant sur un chemin qu'il n'avait jamais imaginé.
Dès le début, N'essuie jamais de larmes sans gants m'attirait énormément. Tout d'abord pour la couverture, que je trouve vraiment magnifique. Mais aussi pour l'histoire et pour l'époque. Les débuts du SIDA ne sont pas encore assez connus, malgré tout ce qu'on a déjà appris. Le fait de voir comment les gens se battent pour leur sexualité, d'avoir les mêmes droits, la même vie... puis l'arrivée de la maladie et tout ce que cela entraine. La médecine et la mentalité ont beau avoir changés et évolués, il reste énormément de progrès à faire à notre époque !
Jonas Gardell nous interpelle, surtout grâce à un récit magnifiquement construit, très fort et très brutal, mais surtout grâce à son écriture captivante. Il sait manier à la fois les moments de douleur, de tristesse, tout en nous montrant les moments plus légers et humoristique. Très poétique, on ne peut que s'intéresser, se passionner et se prendre d'affection pour tous ces personnages. N'essuie jamais de larmes sans gants nous montre l'injustice, le chagrin, la peur, la maladie... Très finement décrit, j'ai eu le cœur serré du début à la fin.
C'est à la fois beau et atroce : N'essuie jamais de larmes sans gants est une lecture que je conseille absolument !








Challenge 50 romans en 2016

15/10/2016

Le jardin arc-en-ciel, de Ito Ogawa

Le jardin arc-en-ciel - Ito Ogawa



01 Septembre 2016
Picquier
19,50€





Izumi, jeune mère célibataire, rencontre Chiyoko, lycéenne en classe de terminale, au moment où celle-ci s'apprête à se jeter sous un train. Quelques jours plus tard, elles feront l'amour sur la terrasse d'Izumi et ne se quitteront plus.
Avec le petit Sosûke, le fils d'Izumi, elles trouvent refuge dans un village de montagne, sous le plus beau ciel étoilé du Japon, où Chiyoko donne naissance à la bien nommée Takara-le-miracle ; ils forment désormais la famille Takashima et dressent le pavillon arc-en-ciel sur le toit d'une maison d'hôtes, nouvelle en son genre. Il y a quelque chose de communicatif dans la bienveillance et la sollicitude avec lesquelles la famille accueille tous ceux qui se présentent : des couples homosexuels, des étudiants, des gens seuls, des gens qui souffrent, mais rien de tel qu'un copieux nabe ou des tempuras d'angélique pour faire parler les visiteurs ! Tous repartiront apaisés. Et heureux.
Pas à pas, Ogawa Ito dessine le chemin parfois difficile, face à l'intolérance et aux préjugés, d'une famille pas comme les autres, et ne cesse jamais de nous prouver que l'amour est l'émotion dont les bienfaits sont les plus puissants. On réserverait bien une chambre à la Maison d'hôtes de l'Arc-en-ciel !




Un roman que j'attendais avec impatience !
Izumi est une jeune mère dont le mari vient de la quitter. Chiyoko est une lycéenne qui va tenter de se suicider. Les deux femmes vont se rencontrer par hasard, alors qu'Izumi empêche la jeune fille de se suicider. Quelques jours plus tard, elles se retrouvent, font peu à peu connaissance... Elles feront l'amour, avant de décider de s'enfuir ensemble. Izumi, Chiyoko et Sosûke, le fils d'Izumi. Ils vont former une nouvelle famille, les Takashima, et trouver refuge dans un village de montagne. Malgré le fait que ce soit deux femmes qui habitent ensemble, faisant se lever des sourcils, la famille va être acceptée malgré tout.
Au bout de quelques années, Izumi et Chiyoko décident de faire de leur maison une maison d'hôtes. Avec leur drapeau arc-en-ciel sur le toit ainsi que leur volonté d'accueillir toutes les personnes, qu'elles soient hétéros, homosexuels, étudiants, famille, seul, heureux ou malheureux... Elles vont rapidement créer un refuge, un endroit où on peut se reposer, se construire et apaiser ses souffrances.
Le jardin arc-en-ciel est une petite pépite. Après avoir lu et adoré Le restaurant de l'amour retrouvé et Le Ruban, je ne pouvais pas manquer le petit dernier d'Ito Ogawa ! Surtout qu'il s'est révélé aussi bon que les précédents, un bijou. Avec lui, je suis passée par toutes les émotions : joie, tristesse, larmes, rires. En lisant les dernières lignes, je n'ai pu que pousser un grand soupir : j'étais triste de quitter les personnages, devant les événements qui leur sont arrivés, mais aussi devant toute la joie dégagée par ces destins hors du commun.
Ito Ogawa présente les règles de la maison : « ne jamais se mentir à soi-même », « Rire à gorge déployée une fois par jour », « Fêter nos joies et pleurer nos chagrins ensemble », « Ne surtout pas se forcer » et enfin « Quand ça va mal, hisser le drapeau blanc sans hésiter ». Des règles simples, évidentes, mais qui devrait être appliquées dans la vie de tous les jours !
Les personnages dépeints par Ito Ogawa sont tous plus touchants les uns que les autres, j'ai eu l'impression de les connaitre et de les voir évoluer. Izumi était une personne renfermée, pas heureuse en ménage avec son mari... et qui a pu véritablement s'ouvrir en rencontrant Chiyoko. Une jeune fille qui est devenu une femme, audacieuse, prête à tout pour ceux qu'elle aime. De son côté, Sosûke, le fils d'Izumi, est sans doute un de ceux que j'ai préféré. Il a le talent d'écouter, de faire chaque personne se sentir importante. Mais le fait d'écouter trop les autres sans se préoccuper de soi-même est dangereux... A part Sosûke, Izumi et Chiyoko ont eu une fille, Takara, un vrai ouragan, une pièce indispensable de la famille !
Le jardin arc-en-ciel est une merveille : à lire absolument ! Je ne peux que vous encourager, c'est une lecture bouleversante.





Challenge : Un genre par mois.
(Mois de septembre)

17/09/2016

Les mains lâchées, d’Anaïs Llobet

Les mains lâchées - Anaïs Llobet



18 Août 2016
Plon
16 €





Madel, journaliste française aux Philippines, passe quelques jours à Tacloban, la ville natale de son petit ami, Jan, quand un typhon s'invite sur l'île. Une vague de six mètres dévaste tout sur son passage en emportant plus de 7.000 personnes.
Madel échappe à la noyade, mais Jan a disparu. Elle tente d'assumer son rôle de son journaliste malgré le choc et la douleur.



Merci à Plon !
Madel est une journaliste française travaillant aux Philippines, et passe quelques jours à Tacloban, la ville natale de son petit ami Jan. Mais malheureusement, c'est à ce moment que s'invite un typhon... Une vague dévaste toute l'ile sur son passage, emportant et tuant des centaines de personnes. De son côté, Madel se pensait relativement en sécurité dans la maison de son petit ami, mais l'eau l'a séparé de Jan, lui a arraché l'enfant qui avait été confié à sa garde : elle seule reste sauve dans la maison. Malgré toute sa peur et sa douleur, elle doit faire face et continuer à assumer son rôle de journaliste, retranscrivant les dommages.
Les mains lâchées est une alternance de points de vue, majoritairement celui de Madel bien sûr, mais aussi tous ceux des personnes dont elle a recueilli les témoignages. Malgré les images – souvent choquantes –, malgré tous ces destins meurtris, nous sommes loin de nous représenter l'horreur d'une telle situation. En France, nous sommes relativement épargnés des plus grands cataclysmes naturels. Et le fait de lire un livre comme Les mains lâchées permet de retranscrire une petite partie de l'horreur des typhons, de pénétrer un peu dans le cauchemar, d'imaginer les dégâts... Des dégâts tels que des corps sont découverts bien des mois après le passage de la tempête, mais aussi des habitants qui ne se relèvent que péniblement, et des dommages mettant des années à s'estomper.
Les mains lâchées s'apparente un peu à un récit journaliste : précis, montrant la mort et la réalité, mais aussi l'espoir malgré tout. L'espoir de pouvoir dépasser la tempête et ses conséquences.
Un sujet difficile, mais tellement bouleversant !




Chronique en + : l'avis de Échappée littéraire !






(Mois de septembre)

08/09/2016

La mésange et l'ogresse, de Harold Cobert

La Mésange et l'ogresse - Harold Cobert



18 Août 2016
Plon
20 €



22 juin 2004. Après un an d'interrogatoires, Monique Fourniret révèle une partie du parcours criminel de son mari, « l'Ogre des Ardennes ». Il sera condamné à la perpétuité. Celle que Michel Fourniret surnomme sa « mésange » reste un mystère : victime ou complice ? Instrument ou inspiratrice ? Mésange ou ogresse ?
Quoi de plus incompréhensible que le Mal quand il revêt des apparences humaines ?
En sondant les abysses psychiques de Monique Fourniret, en faisant résonner sa voix, jusqu'au tréfonds de la folie, dans un face à face tendu avec les enquêteurs qui la traquent, ce roman plonge au cœur du mal pour arriver, par la fiction et la littérature, au plus près de la glaçante vérité.



Merci à Plon !
Tirée d'une histoire réelle, La mésange et l'ogresse raconte de manière romancée la vie de Michel Fourniret, un violeur et tueur en série, ainsi que de sa femme, Monique Fourniret, sa complice présumée.
Les inspecteurs vont suivre cette affaire pendant des mois, tentant par tous les moyens possibles de faire craquer Fourniret et sa femme, d'obtenir des confessions, des aveux, afin de savoir exactement quelles sont les victimes et ainsi apporter un peu de paix aux familles. La mésange et l'ogresse tourne autour d'une seule question, primordiale : Monique Fourniret est-elle innocente ? A-t-elle participé aux actes aberrants orchestrés par son mari ? Est-elle une suiveuse ou l'investigatrice ? Qui est-elle ?
Harold Cobert s'inspire d'un fait divers réellement arrivé, il reprend les bases connues de cette enquête, mais de manière romancée. Il va évidemment changer tous les noms des victimes, de leurs familles et ceux des inspecteurs, par respect. Seul le nom des Fourniret reste. Au-delà des témoignages et de l'enquête, La mésange et l'ogresse nous permet de rentrer dans la tête de Monique Fourniret. Cette affaire n'a sans doute pas encore toutes les réponses, des victimes restent à découvrir, mais surtout nous pouvons nous poser des questions sur cette femme à l'apparence insignifiante, qui est sans doute beaucoup plus qu'une « simple » complice...
L'affaire Fourniret s'est partagé entre la Belgique et la France, étant donné que le tueur opérait dans les deux pays. C'est l'enquête d'une vie que de travailler sur un cas de ce genre, une affaire très complexe qui est loin d'avoir livré tous ses secrets malheureusement ! Car Michel Fourniret a avoué neuf meurtres, mais soupçonné de plusieurs autres. Ses actes visaient en particulier des jeunes filles mineures, dont certaines qui avaient 12 ans et 15 ans. J'ai pu lire certains témoignages ou descriptions de ses actes de l'époque, et je dois avouer que cela fait particulièrement froid dans le dos. La mésange et l'ogresse reprend parfaitement le caractère connu de Fourniret, que ce soit son caractère antisocial, son égocentricité et son manque d'empathie, son obsession de la virginité chez les femmes, le terme MSP signifiant « Membranes sur pattes », les « chasses » qu'il organisait pour trouver ses victimes...
La mésange et l'ogresse tient à la fois du témoignage et du roman, et rend parfaitement justice à l'enquête menée, aux faits connus et surtout à la peur qu’entraîne tout actes de ce type... Un livre glaçant, mais très bien écrit !



Chronique en + : l'avis de Joyeux Drille !





Challenge 50 romans en 2016

06/09/2016

Les Mots entre mes mains, de Guinevere Glasfurd

Les Mots entre mes mains - Guinevere Glasfurd



24 Août 2016
Préludes
15.90 €







Quand Helena Jans van der Strom arrive à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais, la jeune femme, fascinée par les mots, a appris seule à lire et à écrire. Son appétit pour la vie et sa soif de connaissance trouveront des échos dans le cœur et l'esprit du philosophe René Descartes.
Mais dans ce XVIIe siècle d'ombres et de lumières, où les penseurs sont souvent sévèrement punis, où les femmes n'ont aucun droit, leur liaison pourrait les perdre. Descartes est catholique, Helena protestante. Il est philosophe, elle est servante. Que peut-être leur avenir ?
A partir d'une histoire d'amour avérée et méconnue, Guinevere Glasfurd dresse le portrait fascinant d'une femme lumineuse en avance sur son temps. Un roman de passion et de liberté sur fond de fresque envoûtante des Pays-Bas au "siècle d'or".



Merci à Préludes !
XVIIème siècle. Helena est une jeune femme, arrivant à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais. Amoureuse des mots, elle a appris à lire et à écrire seule, ce qui lui permet de combler une partie de sa soif de découvertes et de connaissances.
Cette volonté de savoir va attirer l'attention du philosophe René Descartes, et ils vont commencer une liaison. Une liaison qui a le potentiel d'éclater et de les éclabousser tous les deux : lui est catholique, elle est protestante ; il est philosophe, elle est une servante ; mais surtout les femmes n'ont aucun droit, les penseurs sont souvent punis. Leur liaison pourrait les détruire tous les deux, mais cette histoire d'amour apporte également beaucoup de bonheur et de découverte.
Les mots entre mes mains dresse le portrait d'une femme en avance sur son temps, une histoire d'amour bouleversante, et de liberté. Lorsque nous faisons connaissance d'Helena au début de l'histoire, nous nous concentrons essentiellement sur son travail auprès d'un vieux librairie, sur son apprentissage de l'écriture et sur ses inquiétudes concernant son frère parti pour les Indes. Au début, elle ne verra Descartes que comme un homme vivant depuis peu chez son patron mais, peu à peu, en se retrouvant seule avec lui, l'intérêt va naître. Elle apprend à le connaitre, à suivre son processus d'écriture, ses questionnements, la découverte du monde... Cet intérêt « scientifique » va se transformer en amitié, puis en amour.
Avec Les mots entre mes mains, Guinevere Glasfurd nous décrit une période historique qui se révèle encore trop méconnue mais tellement passionnante ! C'est une période de découvertes importantes (Galilée, Descartes pour ne citer qu'eux), l'homme réfléchit à sa place dans le monde, les échanges commerciaux avec d'autre pays s'ouvrent de plus en plus... Une période très lumineuse, qui apporte beaucoup de bouleversements mais qui reste encore très sombre par certains côtés. La place de la femme, par exemple : elle est toujours cantonnée à la maison, à s'occuper des enfants et de la cuisine, sans avoir d'autre place. Une femme qui s'intéresse au monde, qui sait lire et écrire à l'instar d'Helena, est une « anomalie ». Cette différence avec les femmes de son temps est ce qui va pousser Descartes à s'intéresser à elle. Outre ces différences marquées entre l'homme et la femme, la religion pèse durablement sur tous. C'est une chose très présente à l'époque, très coercitive : au sein du couple d'Helena et Descartes, cela les pousse à agir différemment l'un de l'autre. A partir du moment où ils forment véritablement un couple et ont une fille, Descartes va refuser d'officialiser cette relation, poussant Helena et sa fille à vivre cachées. Helena ne peut plus aller à l'église et c'est un fait qu'elle n'accepte pas du tout, tandis que Descartes a des démêlées avec sa religion, qu'il voit comme une menace surtout après ce qui est arrivé à Galilée.



Les mots entre mes mains nous parle énormément de Descartes, et Guinevere Glasfurd a su réutiliser ce que l'on savait de lui, de son travail de l'époque, tout en réutilisant certains faits moins connus. Parmi nous, qui savaient qu'Helena a réellement existé, de même que l'enfant qu'Helena et Descartes ont eu ensemble ? Cela a été pour moi l'occasion de me repencher sur l'histoire d'un philosophe que je ne connaissais que grâce à mes études, et surtout de pouvoir en savoir plus sur lui parce que je le voulais en apprendre davantage. Bien que ce soit une œuvre de fiction, les faits historiques sont nombreux et avérés. Peut-être que la relation entre Helena et Descartes a été grossie, certains faits extrapolés... Mais cela n'enlève en rien le gigantesque travail réaliste effectué par Guinevere Glasfurd !
Les mots entre mes mains est un très beau livre historique, une histoire à découvrir absolument !




Chronique en + : l'avis du Manoir aux Livres !





Challenge 50 romans en 2016

31/08/2016

Le livre de Memory, de Petina Gappah

Le livre de Memory - Petina Gappah

24 Août 2016
JC Lattès
22€




Enfermée dans le couloir de la mort, pour un crime qu'elle n'a pas commis, Memory se souvient : son enfance joyeuse dans le township près d'Harare, où la nuit les sorcières mangent les enfants. Son attachement pour cet homme blanc, mystérieux et érudit, qui lui a donné une éducation et l'amour des livres... Désormais, Memory partage ses interminables journées avec Verity et Jimmy, l'arnaqueuse et la prostituée. Entre rire et émotion, le passé resurgit et éclaire son improbable destin. D'une écriture étincelante, mélodique, ce roman plonge le lecteur dans un monde de mystères, de dérisions et d'énergie vitale.



Merci à JC Lattès !
Le livre de Memory nous présente l'histoire de Memory, enfermée dans le couloir de la mort. Elle est accusée du meurtre de son protecteur, un homme blanc qui l'a recueillie et élevée. Après des années à se méfier de lui, à regretter ses parents qu'elle ne voit plus, Memory lui fait finalement confiance, le considère comme un père, et apprécie la culture et l'amour qu'il lui a donné. Mais voilà, tout cela n'est pas pris en compte lorsqu'il est retrouvé mort, un riche Blanc alors que Memory n'est considérée comme une « erreur » de la Nature. Non seulement elle est Noire mais albinos... Pour elle, c'est désormais le couloir de la mort, en attendant la condamnation.

En commençant Le livre de Memory, j'ai tout de suite été embarquée par l'écriture Petina Gappah et par le destin tragique de Memory. Tout au long de l'histoire, nous passons par différentes émotions, différentes questions : pourquoi est-elle confiée à cet homme ? A-t-elle vraiment été vendue à lui ? Pourquoi s'intéresse et tient-il à elle ? Qui l'a tué ? Au fur et à mesure, l'intrigue s'éclaircit, nous obtenons finalement des réponses.
Petina Gappah nous décrit avec justesse le Zimbabwe, que ce soit dans sa culture, ses croyances, ses habitudes ou ses habitants. Outre ces paysages, nous avons donc également accès à des personnages très bien brossés. On ne peut que compatir à la vie de Memory, à ce qu'elle a vécue et subie. Si elle a eu droit à des années de bonheur, on ne peut pas dire que sa vie fut rose... Le fait d'être Albinos et Noire lui a donné un début de vie très difficile, et le malheur va rapidement la rattraper. Tous les personnages qui évoluent autour d'elle sont extrêmement bien brossés, on ne peut que s'y attacher !
Le livre de Memory est une autre très bonne surprise de la rentrée littéraire, je ne peux que vous recommander ce titre de chez JC Lattès !







Challenge : 50 romans en 2016