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25/03/2016

Le Professeur, de Charlotte Brontë

Le Professeur

Charlotte Brontë




L'essentiel de l'intrigue du Professeur se déroule à Bruxelles où William Crimsworth, le personnage principal et narrateur à la première personne du récit, devient, après une première expérience dans un pensionnat de garçons, instituteur dans le pensionnat voisin pour jeunes filles dirigé par Miss Zoraïde Reuter.
Orphelin de père et de mère, il a quitté son Angleterre natale pour trouver sa voie.



Après avoir lu quelques livres de la famille Brontë, je me décide à attaquer ceux que je n'ai pas encore lus. Parmi ces livres, j'ai jeté mon choix sur Le Professeur.
Le Professeur retrace la vie de William Crimsworth, son arrivée dans une école et donc sa carrière de professeur, d'abord pour de jeunes garçons, ensuite dans une école de jeunes filles. Nous allons avoir accès à ses pensées, d'abord concernant son travail et sur le fait d'enseigner à des femmes, mais également sur sa relation avec la directrice de l'école et avec une jeune femme enseignant la couture.
Si j'ai apprécié ma lecture de Shirley et de Villette, eu un immense coup de cœur pour Jane Eyre, je pense que Le Professeur est le roman de Charlotte Brontë que j'ai le moins aimé. Ce n'est pas tant l'écriture, qui est toujours magnifique, mais plus la description des personnages, notamment celui de William. C'est un homme qui a une haute estime de lui-même, très fier, presque arrogant. Malgré sa volonté de se démarquer de sa famille et de ses tendances aristocratiques, il n'en reste pas moins satisfait de sa position et de son lignage. La façon de décrire m'a presque choquée, notamment lors de ses leçons avec ses élèves féminines. La plupart sont décrits soient comme de belles femmes mais sottes ou manipulatrices, ou alors sont intelligentes mais disgracieuses. Un point auquel j'ai eu du mal à m'habituer, je l'avoue !
Malgré tout, Le Professeur reste un livre que j'ai pris plaisir à lire, surtout pour la façon d'écrire de Charlotte, qui est juste magistrale. Mais aussi pour la description de deux personnages : Hunsden, souvent ironique, très décalé, il m'a beaucoup amusé ; et ensuite Frances Henri, une petite personne calme et intelligente, qui n'a pas peur de tenir tête aux hommes pour défendre son point de vue.
Le Professeur est différent des autres livres que j'ai lu de Charlotte Brontë : moins développé, plus court, assez inégal au niveau du traitement des personnages, mais qui reste un livre à lire, rien que pour découvrir ou pour prolonger sa découverte de cette auteure ! Publié à titre posthume, cette histoire est fondée sur l'histoire vécue par Charlotte alors qu'elle vivait à Bruxelles en 1842, où elle étudiait le français dans un pensionnat.
Donc, sans être le meilleur, je recommande malgré tout ce titre, très révélateur de cette époque, mais surtout pour la plume inimitable de Charlotte !



Chronique en + : l'avis de La bouteille à la mer !



05/11/2014

Villette, de Charlotte Brontë

Villette

Charlotte Brontë



Lucy Snowe, 14 ans, a développé une profonde affection pour le jeune Graham Bretton, fils de sa marraine. Leur attachement est mutuel, mais le père de Graham vient bientôt récupérer son fils...
Peu de temps après leurs adieux, Lucy doit quitter la maison. Après quelques hésitations, elle est engagée comme aide par Miss Marchmont, une dame handicapée. À la mort de celle-ci, pleine d'attentes et d'espoirs, Lucy prend un navire pour le royaume de Labassecour et sa capitale, Villette, où elle est employée comme institutrice à l'internat pour jeunes filles de Mme Beck.
Dans cette école, un certain Dr John rend souvent visite à la coquette Ginevra, dont il est amoureux. Mais on apprend que le Dr John n'est autre que Graham Bretton. Bientôt, Lucy et lui renouent...



Après lu Jane Eyre, je me suis intéressée aux autres œuvres de Charlotte Brontë.
Villette raconte l'histoire de Lucy Snow, une jeune femme origine d'Angleterre. Après sa vie chez sa marraine et la garde d'une vieille dame malade, elle décide d'aller tenter sa chance à Villette pour devenir professeur.
Villette est un roman très dense, avec une intrigue pour le moins captivante, mais c'est surtout un portrait de la société et des personnages vraiment très travaillés et acérés. Charlotte Brontë décrit avec précision les différentes sociétés qui se croisent à Villette, qu'elles soient de haute ou de moyenne condition, avec un jugement très sévère sur les jeunes femmes de bonne famille, qui n'attendent qu'un mari et sans le moindre souhait d'acquérir davantage d'éducation. La condition féminine, les choix et les métiers qui s'offrent à elle... Tout cela, Charlotte Brontë le décrit avec bio !
J'ai apprécié ce roman pour la touche encore plus personnelle que Charlotte Brontë lui a donné. L'auteur a, en effet, vécu un certain temps à Bruxelles, dans un pensionnat. D'abord étudiante, puis en tant que maîtresse d'anglais, son but était de parfaire ses connaissances et, à terme, de pouvoir créer son propre pensionnat de jeunes filles. Là-bas, elle a connu une grande passion avec un de ses professeurs, malheureusement marié. Cet amour secret aura de grandes répercussions sur la vie de Charlotte...
Villette est vraiment une excellente surprise, pour moi qui avait peur d'être déçue après l'immense coup de cœur qu'avait été Jane Eyre. Mais pour ne pas vous mentir, j'ai quand même toujours une préférence pour Jane Eyre ! En effet, je n'ai pas dévorée Villette d'un trait, sans jamais le lâcher. Il y a parfois des temps morts, des passages un peu moins « maitrisés » dans l'écriture... Mais je ne vois que ça, si je devais vraiment trouver des défauts à ce roman !
Les personnages sont la clé de voûte du récit. Lucy Snow est une jeune femme que j'ai trouvée à la fois ressemblante et différente de Jane Eyre. Elle a assez de cran pour partir dans un endroit inconnu, pour exercer un nouveau métier, avec des gens qu'elle ne connait pas. Mais en même temps, elle a une fragilité à fleur de peau, une faiblesse qui ne sera pas la même que pour Jane Eyre, ou peut-être plus visible et moins bien maîtrisée, tenue. Ensuite, Mr Paul Emmanuel est un professeur à la pension, qui va devenir l'un des amis de Lucy. Très différent de Rochester, il n'a pas le même charisme et la même prestance. C'est un petit personnage plus caricatural, mais dont les colères, parfois assez ridicules, m'ont beaucoup fait rire ! Ses dialogues et ses interactions m'ont interpellé, et les scènes où il apparait ne sont jamais ennuyeuses. Ce sont les personnages les plus marquants du récit, avec Mme Beck, la responsable de la pension, une femme à la fois antipathique et intéressante.
Par contre, pour avoir votre avis, il faut me pardonner, mais je vais faire un très gros SPOILER ! Alors, attention, ne lisez pas ce passage si vous ne voulez pas savoir la fin ! L'amour entre Lucy et Mr Paul Emmanuel va se développer peu à peu au cours du roman. Mais seulement voilà, à la fin de Villette, le professeur est parti aux Antilles et revient en bateau, qui coule... Alors est-il mort, ou est-il revenu pour épouser Lucy Snow ? Il y a débat sur cette question, et Charlotte Brontë a laissé cette fin volontairement vague, je pense. FIN DU SPOILER !
Donc, pour conclure, je dirais que Villette n'est pas le roman, classique ou de Charlotte Brontë, que je préfère, mais qui reste incontestablement un livre à lire absolument !



Les gens sensés disent que c'est une folie
que de croire que quelqu'un puisse être parfait ;
quant à aimer ou ne pas aimer, nous devons
être aimables envers tout le monde et n'adorer personne.



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10/09/2014

Jane Eyre, de Charlotte Brontë

Jane Eyre

Charlotte Brontë







Jane Eyre est pauvre, orpheline, pas très jolie.
Pourtant, grâce à sa seule force de caractère, et sans faillir à ses principes, elle parviendra à faire sa place dans la société rigide de l'Angleterre victorienne et à trouver l'amour...
Une héroïne qui surmonte les épreuves sans perdre foi en son avenir, une intrigue où se succède mystères et coups de théâtre, une passion amoureuse qui défie tous les obstacles : le plaisir de lire Jane Eyre est toujours aussi vif.
Comme elle, on veut croire que rien n'est écrit d'avance et que la vie réserve des bonheurs imprévus.



Jane Eyre est une orpheline, âgée de 10 ans, recueillie par sa tante, Mrs Reed, qui avait promis à son mari, sur son lit de mort, de l'élever. La fillette est cependant très mal traitée, à la fois par sa tante et par ses cousins, qui n'hésitent pas à la harceler. A la suite d'une forte rébellion, Jane Eyre est envoyée à l'internat de Lowood, où les conditions de vie sont absolument effroyables. La petite fille s'y fait une amie sincère,

Helen, qui décède malheureusement de la tuberculose. Après cette épidémie, les conditions de vie de l'internat changent et il devient un établissement de qualité.
Après huit ans à Lowood, six ans en tant qu'étudiante et deux ans en tant que professeur, Jane Eyre décide de changer de vie, elle passe alors une annonce dans un journal pour un travail de préceptrice. Jane est alors contactée par Mme Fairfax pour qu'elle fasse l'éducation d'Adèle, la protégée de Mr Rochester, un homme fortuné, propriétaire de Thornfield.
Jane apprend à connaître Mr Rochester, un homme qu'elle va bientôt admirer et aimer profondément. C'est un homme qui peut sembler hautain, imprévisible, mais surtout qui dissimule un caractère profondément humain, qui se sent parfois seul. Il va s'intéresser rapidement à Jane, lui vouant un attachement très profond.
Mais, suite à une annonce qui va remettre en cause tout ce qui les reliait, Jane va s'enfuit de Thornfield, désespérée. Sans argent, errant dans une région inconnue, elle se retrouve, presque mourante, devant la maison de la famille Rivers. Elle se lie d'amitié avec Mary et Diana, ainsi que de leur frère, le pasteur St-John Rivers. Elle se lie de plus en plus avec St-John, qui exercera sur elle une grande influence.
Jane Eyre est apparemment un roman qui reprend beaucoup des éléments de la vie de son auteur. La mort d'Helen avec la tuberculose provient de la mort de deux sœurs de Charlotte Brontë, morte de la même maladie suite à des mauvaises conditions dans leur école. La vie dissolue et l'alcoolisme de John Reed rappelle Branwell, le frère de Charlotte, devenu opiomane et alcoolique quelques années avant sa mort.
Jane Eyre fait partie de ces ouvrages classiques anglais absolument magique et prenant, au même titre qu'Orgueil et Préjugés, Nord et Sud, Les Hauts de Hurlevent, ou Autant en emporte le vent, par exemple. Charlotte Brontë possède ce talent de décrire une histoire, des personnages, les sentiments de manière unique. L'atmosphère et la poésie qui se dégage de Jane Eyre est absolument parfaite, c'est un véritable chef d'œuvre avec une histoire d'amour absolu.
La grande force du roman est d'être écrit à la première personne, ce qui rend l'héroïne très proche, très

familière. Je me suis rapidement attachée à ce personnage, qui s'avère à la fois très forte mais aussi parfois très fragile. Les traitements de sa tante et de son cousin l'ont endurci, de même que la mort de son amie, la rendant plus sauvage. C'est une personne qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, très inhabituel pour une femme de cette époque ! Elle n'hésite pas à exprimer toutes ses pensées, notamment devant Mr Rochester, ce qui va les rapprocher. Pour aider ses amis, Jane Eyre n'hésite pas à se dévoiler, à les défendre de toutes les manières possibles. Comme le dirait Mr Rochester, c'est une fée, vivant dans son monde, avec sa vision du bien et du mal, sa propre perspective du monde qui l'entoure. Jane Eyre est à la fois dure et douce, parfois énigmatique. Mais la révélation de ce roman ne tient pas seulement à Jane Eyre, il tient aussi et principalement à Mr Rochester (à égalité avec le Darcy de Jane Austen et Thornton de Nord et Sud, pour ce qui est de « l'homme idéal » !). C'est un homme souvent dur, emporté, passionné, qui n'hésite pas à braver les interdits. Il est presque impossible de décrire ce personnage tant il est complexe. Un homme ténébreux, viril, qui n'hésite cependant pas à exprimer ses sentiments...
Charlotte Brontë a empreint Jane Eyre de poésie, il n'y a aucune longueur, pas d'ennui, je me plonge à chaque fois dans ce livre avec autant d'enchantement qu'à ma première lecture. On s'immerge dans chaque phrase du récit, ce qu'on lit, on le ressent ! Chaque détail, minuscule ou non, est important. Avec les descriptions de l'auteur, on se représente très bien les personnages, le château où on a l'impression de

déambuler ou les paysages avec le vent qui souffle et le soleil qui brille. Jane Eyre fait l'effet d'une porte ouverte sur un autre univers, où nous pouvons nous promener. C'est une histoire à la fois très dure, très sombre, mais aussi remplie de beautés et d'amour.
Charlotte Brontë a réussi à conter dans Jane Eyre une histoire excellente, très puissante, avec des éléments « classiques », comme la vieille demeure, l'amour entre deux personnes de rangs différents, les secrets, la jalousie, de manière unique et bien à elle ! En outre, la fin est très habilement menée, à l'image du récit entier. Jane Eyre fait partie de ces récits dont je ne me lasse pas, malgré le nombre de fois où je l'ai lu ! Et surtout je tiens à remercier l'écrivain Jasper Fforde et son roman L'Affaire Jane Eyre, qui m'a fait découvrir ce merveilleux récit de Charlotte Brontë !



Un mot qui part du cœur
peut exprimer autant de souhaits
que de nombreuses paroles.



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