Maxime Chattam
Et si seul le Mal pouvait combattre le Mal ?
Une
véritable épidémie de meurtres ravage la France. Plus que des rituels,
les scènes de crimes sont un langage. Et les morts semblent se répondre
d'un endroit à l'autre.
Plusieurs tueurs sont-ils à l'œuvre ? Se connaissent-ils ? Et si c'était un jeu ?
Mais très vite, l'hexagone ne leur suffit plus : l'Europe entière devient l'enjeu de leur monstrueuse compétition.
Pour
essayer de mettre fin à cette escalade dans l'horreur, une brigade de
gendarmerie pas tout à fait comme les autres et un célèbre profiler,
appelé en renfort pour tenter de comprendre.
De Paris à Québec en passant par la Pologne et l'Écosse, Maxime Chattam nous plonge dans cette terrifiante Conjuration Primitive, qui explore les pires déviances de la nature humaine.
Enfin,
un nouveau livre de Maxime Chattam, et surtout un Thriller, le genre où
cet auteur excelle, même si j'aime bien le lire également en
fantastique. La Conjuration Primitive est en passe de devenir
un de mes livres préférés (comment ça, Joshua Brolin y fait une
apparition ? Non, non, ça ne joue pas du tout...)
En France, une
épidémie de meurtres semble se propager. Très vite, cela se propage hors
du pays pour aller dans les pays voisins. Chaque meurtre est signé d'un
*e mystérieux. Ce symbole est-il le signe que les meurtriers se
rassemblent, se connaissent ? Un signe de ralliement, de reconnaissance ?
Le symbole d'un club sélect de tueur ?
« - Le plus grand
nombre dicte les codes, les lois, mais si demain les tueurs en série
sont plus nombreux que nous, alors les monstres, ce sera nous. »
On
suit principalement les meurtres du Fantôme, violant, étranglant et
réanimant ses victimes jusqu'à leur mort ; il y a la Bête, qui semble
dévorer ses victimes avec une mâchoire monstrueuse. A ces deux-là
s'ajoute des photos à caractère pédophile, mais aussi les actes de
violence d'un squatter. A chaque fois, le symbole *e est là...
Alexis
Timée est adjudant à la Gendarmerie Nationale de Paris. Avec ses
collaborateurs, Ludivine Vancker et Segnon Dabo, il va tout tenter pour
résoudre cette vague de crimes. Dépassé par les événements, il va
solliciter l'aide de Richard Mikélis, un criminologue, pour tenter de
comprendre ce qui se trame dans la tête des meurtriers.
La Conjuration Primitive se classe définitivement parmi mes préférés de Maxime Chattam, avec la Trilogie du Mal et Le Diptyque du Temps. Évidemment, c'est dur de passer au-dessus de la Trilogie du Mal, mais ce dernier roman tient vraiment toutes ses promesses de qualité !
Découpé
en trois partis : Lui, Elle et Eux, on commence par suivre Alexis, puis
Ludivine, et enfin on finit avec les conclusions de Richard Mikélis.
Des personnages toujours aussi intéressants ! Alexis, comme beaucoup de
policier que l'on retrouve dans les Thrillers, est très bon
professionnellement, même excellent. Il a cependant ses failles et ses
doutes, il est beaucoup moins sûr de lui dans sa vie personnelle.
Ludivine est l'un des personnages que j'ai préféré, elle est vive, elle
se repose à la fois sur les techniques et sur son instinct. Tout comme
Alexis, elle a une fragilité au niveau émotionnelle, qu'elle répugne à
montrer. Et surtout, j'ai apprécié le fait qu'elle ait fait des arts
martiaux (notamment du Krav Maga), ce qui lui donne un autre point
commun avec Annabelle dans La Trilogie du Mal. Enfin, Mikélis.
Un autre de mes personnages préférés, car il ressemble beaucoup à Joshua
Brolin. La même faculté à comprendre et à traquer les tueurs, à se
mettre dans leur tête, à mettre leur instinct de prédateur dans la
chasse.
« Elle sut qu'il était à l'image de Mikelis en tout
point : capable de comprendre les pires des hommes, de se mettre à leur
place, pour anticiper, pour les traquer.
Ludivine réalisa alors qu'il existait quelques rares spécimens de ce genre. Des prédateurs de prédateurs. »
Et justement, en parlant de Joshua Brolin : nombreux était les fans de La Trilogie du Mal à avoir hurlé de joie en apprenant qu'il ferait une apparition dans La Conjuration Primitive.
Juste un bref passage, mais le revoir a fait du bien à mon cœur
d'artichaut ! A part ça, j'espère qu'il nous sera donné la possibilité
de le revoir ultérieurement. Peut-être dans un nouveau roman qui lui
sera consacré, pour expliquer comment son chemin a croisé les
protagonistes de La Conjuration Primitive ? Et, apparemment,
Maxime Chattam n'en a pas tout à fait finis avec ses héros, donc
peut-être que Brolin refera une autre apparition, qui sait !
Sombre,
noir, avec une angoisse permanente tout au long du récit, Maxime Chattam
frappe de nouveau très fort ! Tout comme après la lecture d'In Tenebris
et les peurs qu'un tueur ne rentre chez moi pour m'enlever etc, j'ai de
nouveau eu peur que le Mal ne rentre chez moi ! Maxime Chattam fait
ressortir ce qu'il y a de plus noir dans le genre humain, ce qui rend à
chaque fois notre vision du monde très pessimiste et dénué d'espoir. Le
don de Maxime Chattam est de faire ressortir cette noirceur, mais aussi
de nous y rendre complétement accro. Il décrit la violence et la façon
dont elle se répand de manière très clinique, à la fois psychologique et
sociologique, ce qui la rend très présente et effrayante.
Vous l'aurez compris, un nouveau thriller qui fait mouche, une nouvelle fois !
Parce
que l'humanité n'a pas fini d'engendrer des parias, des détraqués, des
épaves, et des pauvres types, et qu'ils comprendront qu'en se
rassemblant ils deviendront une force.
Ils ne peuvent se soigner, car
ils ne sont pas malades au sens médical, ils sont différents, ils se
sont construits sur leurs déviances et rien ne peut plus les faire
changer désormais. Plus la société prendra conscience qu'ils sont
nombreux et incurables, plus elle se radicalisera. Et plus ils seront
acculés à s'unir pour ne pas périr. [...]
Ils sont là, tout autour de
nous, ils s'organisent, dans l'ombre, le silence. Ils sont invisibles,
et nous n'avons pour les traquer que l'empreinte de leur existence :
leurs crimes.