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24/06/2015

Dites aux loups que je suis chez moi, de Carol Rifka Brunt

Dites aux loups que je suis chez moi

Carol Rifka Brunt




Lu dans le cadre du challenge Un mois = Une consigne.
(Mois d'août)
















Nous sommes au milieu des années 1980, aux États-Unis.
June est une adolescente taciturne, écrasée par une sœur aînée histrionique et des parents aussi absents qu'ennuyeux. Depuis sa banlieue triste du New Jersey, elle rêve d'art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Mais Finn est très affaibli et meurt bientôt de cette maladie qu'on n'évoque qu'à demi-mot, le sida. Inconsolable, la jeune fille se lie d'amitié avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme l'ami de Finn.
Confrontée à l'incompréhension de son entourage, et à la réalité d'une maladie encore honteuse, June va brusquement basculer dans le monde des adultes et son hypocrisie.



Lu en V.O


Encore une excellente lecture chez Buchet/Chastel !
Les années 1980, aux États-Unis. June est une adolescente renfermée d'une quatorzaine d'année. Entre ses parents comptables et débordés de travail, et une sœur qu'elle a longtemps considérée comme une compagne et qui passe maintenant son temps à la faire souffrir, son seul véritable ami est son oncle Finn. Mais un jour, c'est le choc : elle apprend que Finn a le SIDA, qui lui aurait été transmis par son ami Toby.
Confronté à la mort de son oncle, June va s'effondrer et se replier encore davantage sur elle-même. Mais la rencontre avec Toby va tout changer. Cet « ami particulier » de Finn va bouleverser sa vie entière : c'est d'abord un homme qu'elle va détester, surtout à cause de sa mère. Sa mère était la sœur de Finn, et a eu beaucoup de mal à accepter sa mort et pense que c'est à cause de Toby. Mais June va être ensuite profondément jalouse de Toby, qu'elle voyait comme un rempart entre elle et Finn, elle aurait voulu que son oncle n'appartienne qu'à elle. Jude va passer par tout un tourbillon d'émotions intense, exacerbé par l'adolescence et le passage à l'âge adulte. Lorsqu'elle va accepter de rencontrer Toby, en cachette de ses parents et de sa sœur, c'est d'abord pour essayer de comprendre cet homme et la relation qu'il a eu avec son oncle, mais aussi pour le protéger – à la demande de Finn et, enfin, parce qu'elle réalise qu'elle tient énormément à Toby.

Dites aux loups que je suis chez moi est un récit de personnes. On va suivre June, une collégienne très secrète, très réservée, qui préfère s'inventer une autre vie, jouer dans les bois où elle échappe à sa famille. La seule personne auprès de laquelle elle se sente entière est Finn, puis Toby. C'est une jeune fille à laquelle je me suis profondément attachée et identifiée : elle à la fois très fragile et très forte, elle va tenter de dépasser les préjugés et les pensées de sa famille, elle est fière et aime son oncle malgré les préjugés de la société, qui pense que le SIDA est une maladie honteuse et tabou. Elle va également se dresser contre sa sœur, tout en se rappelant les bons moments passés avec elle et tenter de retrouver cette intimité perdue. Finn n'est pas le personnage le plus présent, mais son ombre plane tout au long du récit et tout tourne autour de lui. Avec June, c'est clairement le personnage de Toby qui m'a le plus émue et tirée des larmes. Rejeté par la majorité des personnes qu'il rencontre, il y a eu peu d'occasion d'avoir des échanges véritables, de trouver l'amour et l'amitié... A cause (ou grâce ?) à lui, j'ai eu l'occasion d'éprouver ce que c'est d'être rejeté à cause d'une maladie et d'une sexualité qui est – encore aujourd'hui – très mal accepté. L'amitié qu'il va développer peu à peu avec June est l'une des plus belles relations et l'une des mieux décrites, le point central du récit. D'abord à ses côtés pour tenter d'apercevoir encore un petit peu Finn, June va ensuite s'attacher profondément à lui, et inversement. Cette amitié va les changer en profondeur, les bouleverser, et nous avec ! L'autre relation très importante du récit, après June/Finn et June/Toby, c'est la relation June/Greta. Tous ceux qui ont des frères et sœurs savent que cela peut parfois être dur ! La relation entre les deux sœurs est à la fois très sombre et très belle, parfaitement bien décrite.
Donc, comme vous le voyez, un vrai intérêt pour tous ces personnages, tous plus captivants les uns que les autres. Mais l'histoire de Carol Rifka Brunt n'est pas en reste ! Certes une fiction, mais une fiction tout à fait réaliste. Dites aux loups que je suis chez moi traite de sujets de société, toujours d'actualité aujourd'hui : le SIDA, l'homosexualité, le rejet, l'incompréhension, l'amour qu'on ne « devrait » pas ressentir... Mais l'amour, l'amitié, la chaleur et la compréhension sont tout aussi présents, magnifiquement décrits.


J'ai dû mal à expliquer avec précision pourquoi ce livre a été un tel coup de cœur et j'aimerais avoir une plume magique pour vous faire passer toutes les émotions que j'ai ressentie. Je peux seulement vous dire que Dites aux loups que je suis chez moi a été un tourbillon d'émotions, un pur concentré de lecture, un grand bonheur mais aussi une grande tristesse. Un de mes derniers coups de cœur, et un livre que je vais sans doute relire très prochainement, une fois que j'aurais pris un peu de recul !
Merci à Buchet/Chastel et à Carol Rifka Brunt pour ce roman, je ne que vous conseiller Dites aux loups que je suis chez moi !






Chronique en + : l'avis de My Pretty Books !