Ruth
Elizabeth Gaskell
Orpheline, la jeune et naïve Ruth est placée dans l'atelier de couture de Mrs Mason. Lors d'un bal, elle rencontre Henry Bellingham, un fils de bonne famille, avec qui elle noue bientôt une belle amitié, se muant en passion amoureuse, à rebours des conventions sociales.
Jugée « fille perdue », Ruth est congédiée. Elle se réfugie au Pays de Galles avec Bellingham qui l'abandonne dès qu'il apprend qu'elle est enceinte.
Tentée de se suicider, elle est recueillie par le pasteur Benson et sa sœur Faith, qui l'aiment et la respectent. La faisant passer pour veuve afin de lui éviter la disgrâce, ainsi qu'à son futur enfant, ils parviennent à la faire entrer au service d'un homme d'affaires, Mr Bradshow. Mais le retour de Bellingham menace son secret...
Avec Ruth, Elizabeth Gaskell trace le portrait émouvant d'une jeune victime de l'hypocrisie victorienne, toujours sûre de son bon droit et de ses préjugés.
J'ai déjà dévorée quelques livres de Mme Gaskell, dont Nord et Sud – mon coup de cœur absolu –, mais aussi Les amoureux de Sylvia, Cranford... Alors quand j'ai vu que Ruth allait faire l'objet d'une réédition dans la collection Archipoche (une branche des éditions de l'Archipel), vous imaginez bien que j'ai sauté sur l'occasion !
Dans ce roman d'Elizabeth Gaskell, on fait la connaissance de Ruth Hilton. Elle est devenue orpheline à ses seize ans, et a été confié à Mrs Mason, qui dirige un atelier de couture. C'est une femme très dure, qui dirige ses apprenties d'une main très dure, et Ruth est – on pourrait le comprendre – très triste et dépressive. Elle perd ses parents, elle se retrouve dans une situation où elle est rabaissée, elle n'a pas la moindre raison d'espérer que sa condition change en mieux.
Elle trouve une raison d'espérer lorsqu'elle rencontre Henry Bellingham, un fils de bonne famille. Elle voit d'abord à lui l'occasion d'avoir des rêves de beautés, puis un ami... Avant qu'ils n'entament une relation amoureuse, sans être mariés. Les conventions sociales vont être heurtées par cette relation, détruisant peu à peu ce qui unissait Henry et Ruth, déjà mis à mal par le côté mesquin d'Henry et par le sens moral de Ruth.
Rejetée, abandonnée, Ruth va aller seule dans le monde lorsqu'elle est congédié par Henry Bellingham. Anéantie, elle apprend qu'elle est enceinte. Anéantie peut-être, mais résolue à reconquérir son honneur et pour élever son fils dans un sens moral élevé. Heureusement qu'elle va trouver des bonnes personnes sur sa route, des personnes qui ne vont pas la rejeter. Elle va être recueillie par le pasteur Benson et sa sœur Faith, qui l'aiment et surtout la respectent. Ils vont la faire entrer au service de Mr Bradshow, en tant que gouvernante. Bellingham va évidemment refaire son entrée dans sa vie, et va la bouleverser profondément.
Ruth est sans conteste le roman religieux d'Elizabeth Gaskell. Dans l'Ancien Testament, le personnage de Ruth est la personnification même de la pauvreté et de l'humilité, ce qui est tout à fait conforme à la description de l'héroïne du roman. Grâce aux amis trouvés sur son chemin et grâce à sa droiture, Ruth va arriver peu à peu à reconquérir sa propre estime, celle des autres, mais aussi une certaine position sociale. Si elle était restée sous la houlette de Mrs Mason, elle serait restée une simple couturière. Mais en devenant la gouvernante de Mr Bradshaw, elle atteint un statut respectable, de même lorsqu'elle devient infirmière, une position qui la fait aimer des plus pauvres et des plus démunis. De jeune fille très naïve et innocente, elle devient une jeune femme, qui conserve une certaine innocence, mais qui comprend mieux la dureté de la vie et la bassesse de certains individus. Il y a eu péché à la base pour en arriver à cette position, mais un péché n'amène pas toujours que du mauvais. La droiture d'esprit de Ruth et l'enseignement reçu chez le pasteur vont la faire devenir meilleure et plus avertie. L'être humain est enclin à l'erreur, mais c'est une grande force que d'apprendre de ses erreurs et de là où on a péché. Échaudée, Ruth ne refera pas la même erreur et conservera toujours la même humilité face aux épreuves que la vie lui réserve. Mais certains ne sont pas disposés à apprendre, comme Henry Bellingham, qui est décidément un individu veule, sans honneur, et particulièrement détestable ! Le pasteur Benson et sa sœur Faith sont deux personnes particulièrement chaleureuses, des rayons de bonheur dans la vie de Ruth, au même titre que son fils. Bons ou détestables, il y a toutes les facettes chez les personnages décrits par Mme Gaskell !
Elizabeth Gaskell aborde des thèmes toujours aussi chers à son cœur, tel l'amour contrarié, la lutte des classes ouvrières, les femmes souvent démunies mais toujours forte d'une manière ou d'une autre, le déclassement qui peut arriver à n'importe qui... Ruth est un récit particulièrement fort, et qui ne peut pas laisser indifférent ! Après Nord et Sud, c'est mon autre chouchou ! On a beau lire les dernières pages le cœur gros et la larme à l'œil, il y a quand même une certaine forme d'espoir.
Ruth n'a pas été sans me rappeler Tess d'Urberville, de Thomas Hardy. Dans l'un comme dans l'autre, on a ce vil séducteur, prêt à tout pour séduire et plus une jeune fille innocente, qui se retrouveront toutes les deux enceintes... Et qui seront bien évidemment mis au ban de la société ! Après, les destins de ces deux personnages différent, mais je n'en dirais pas plus !
J'espère que Ruth vous plaira autant qu'à moi !
Jugée « fille perdue », Ruth est congédiée. Elle se réfugie au Pays de Galles avec Bellingham qui l'abandonne dès qu'il apprend qu'elle est enceinte.
Tentée de se suicider, elle est recueillie par le pasteur Benson et sa sœur Faith, qui l'aiment et la respectent. La faisant passer pour veuve afin de lui éviter la disgrâce, ainsi qu'à son futur enfant, ils parviennent à la faire entrer au service d'un homme d'affaires, Mr Bradshow. Mais le retour de Bellingham menace son secret...
Avec Ruth, Elizabeth Gaskell trace le portrait émouvant d'une jeune victime de l'hypocrisie victorienne, toujours sûre de son bon droit et de ses préjugés.
J'ai déjà dévorée quelques livres de Mme Gaskell, dont Nord et Sud – mon coup de cœur absolu –, mais aussi Les amoureux de Sylvia, Cranford... Alors quand j'ai vu que Ruth allait faire l'objet d'une réédition dans la collection Archipoche (une branche des éditions de l'Archipel), vous imaginez bien que j'ai sauté sur l'occasion !
Dans ce roman d'Elizabeth Gaskell, on fait la connaissance de Ruth Hilton. Elle est devenue orpheline à ses seize ans, et a été confié à Mrs Mason, qui dirige un atelier de couture. C'est une femme très dure, qui dirige ses apprenties d'une main très dure, et Ruth est – on pourrait le comprendre – très triste et dépressive. Elle perd ses parents, elle se retrouve dans une situation où elle est rabaissée, elle n'a pas la moindre raison d'espérer que sa condition change en mieux.
Elle trouve une raison d'espérer lorsqu'elle rencontre Henry Bellingham, un fils de bonne famille. Elle voit d'abord à lui l'occasion d'avoir des rêves de beautés, puis un ami... Avant qu'ils n'entament une relation amoureuse, sans être mariés. Les conventions sociales vont être heurtées par cette relation, détruisant peu à peu ce qui unissait Henry et Ruth, déjà mis à mal par le côté mesquin d'Henry et par le sens moral de Ruth.
Rejetée, abandonnée, Ruth va aller seule dans le monde lorsqu'elle est congédié par Henry Bellingham. Anéantie, elle apprend qu'elle est enceinte. Anéantie peut-être, mais résolue à reconquérir son honneur et pour élever son fils dans un sens moral élevé. Heureusement qu'elle va trouver des bonnes personnes sur sa route, des personnes qui ne vont pas la rejeter. Elle va être recueillie par le pasteur Benson et sa sœur Faith, qui l'aiment et surtout la respectent. Ils vont la faire entrer au service de Mr Bradshow, en tant que gouvernante. Bellingham va évidemment refaire son entrée dans sa vie, et va la bouleverser profondément.
Ruth est sans conteste le roman religieux d'Elizabeth Gaskell. Dans l'Ancien Testament, le personnage de Ruth est la personnification même de la pauvreté et de l'humilité, ce qui est tout à fait conforme à la description de l'héroïne du roman. Grâce aux amis trouvés sur son chemin et grâce à sa droiture, Ruth va arriver peu à peu à reconquérir sa propre estime, celle des autres, mais aussi une certaine position sociale. Si elle était restée sous la houlette de Mrs Mason, elle serait restée une simple couturière. Mais en devenant la gouvernante de Mr Bradshaw, elle atteint un statut respectable, de même lorsqu'elle devient infirmière, une position qui la fait aimer des plus pauvres et des plus démunis. De jeune fille très naïve et innocente, elle devient une jeune femme, qui conserve une certaine innocence, mais qui comprend mieux la dureté de la vie et la bassesse de certains individus. Il y a eu péché à la base pour en arriver à cette position, mais un péché n'amène pas toujours que du mauvais. La droiture d'esprit de Ruth et l'enseignement reçu chez le pasteur vont la faire devenir meilleure et plus avertie. L'être humain est enclin à l'erreur, mais c'est une grande force que d'apprendre de ses erreurs et de là où on a péché. Échaudée, Ruth ne refera pas la même erreur et conservera toujours la même humilité face aux épreuves que la vie lui réserve. Mais certains ne sont pas disposés à apprendre, comme Henry Bellingham, qui est décidément un individu veule, sans honneur, et particulièrement détestable ! Le pasteur Benson et sa sœur Faith sont deux personnes particulièrement chaleureuses, des rayons de bonheur dans la vie de Ruth, au même titre que son fils. Bons ou détestables, il y a toutes les facettes chez les personnages décrits par Mme Gaskell !
Elizabeth Gaskell aborde des thèmes toujours aussi chers à son cœur, tel l'amour contrarié, la lutte des classes ouvrières, les femmes souvent démunies mais toujours forte d'une manière ou d'une autre, le déclassement qui peut arriver à n'importe qui... Ruth est un récit particulièrement fort, et qui ne peut pas laisser indifférent ! Après Nord et Sud, c'est mon autre chouchou ! On a beau lire les dernières pages le cœur gros et la larme à l'œil, il y a quand même une certaine forme d'espoir.
Ruth n'a pas été sans me rappeler Tess d'Urberville, de Thomas Hardy. Dans l'un comme dans l'autre, on a ce vil séducteur, prêt à tout pour séduire et plus une jeune fille innocente, qui se retrouveront toutes les deux enceintes... Et qui seront bien évidemment mis au ban de la société ! Après, les destins de ces deux personnages différent, mais je n'en dirais pas plus !
J'espère que Ruth vous plaira autant qu'à moi !