Fabrika
Cyril Gely
L'homme qui l'accompagnait est mort et son cadavre s'est mystérieusement volatilisé. Tout comme sept autres corps... Kaplan se lance dans une enquête effarante hantée par l'ombre d'un homme : Terek Smalko, chirurgien auréolé d'une légende noire. Et par deux mots sibyllins : Fabrika böbrekler, " l'usine à reins ".
Un thriller remarquablement orchestré et documenté qui nous plonge, de Prague à Bucarest, de Shanghai à Ankara, au cœur d'une réalité aussi terrifiante que vraisemblable.
Merci à Albin Michel !
Charles Kaplan est photographe de guerre. Son métier l'entraine donc nécessairement dans des endroits dangereux, où il peut être blessé ou tué. Son actuelle mission : l'affrontement entre les Russes et les séparatistes à Kiev. Blessé lors d'une fusillade, il se retrouve à l'hôpital. L'homme qui l'accompagnait est décédé, mais son cadavre, au lieu d'être à la morgue comme il se doit, s'est envolé...
Fabrika va narrer la course-poursuite de Charles Kaplan pour découvrir la vérité. On nous entraine dans différents pays, différentes villes, pour tenter de démasquer un réseau complexe, surmonté par l'ombre d'un médecin de talent et des mots « l'usine à reins ».
Dès la lecture du résumé de Fabrika, j'ai été intriguée : photographe, guerre, disparition de cadavres, les idées suscitées par ces absences... Il n'en fallait pas plus pour que je me lance dans ce roman ! Et j'ai bien fait, car Cyril Gely nous raconte une histoire très intéressante. On s'éloigne des personnages classiques des romans policiers, pas d'inspecteurs ou de détectives torturés, mais un reporter de guerre. Pour être amatrice de photo, c'était déjà un très grand point positif ! Et malgré tout mon amour pour les mots, il vaut parfois mieux une image frappante qu'un grand discours. Même si être photographe m'intéresserait, l'être en temps de guerre serait peut-être trop pour moi. Même si la possibilité de témoigner sur des conflits ou des événements laissés dans l'ombre est quelque chose d'intéressant et de nécessaire !
Fabrika reprend certains sujets déjà traité – mais quel sujet n'a pas déjà été traité d'une manière ou d'une autre ? – mais Cyril Gely parvient à nous accrocher et à nous faire suivre notre héros dans toutes ses pérégrinations. N'étant pas policier, il ne peut qu'utiliser sa carte de presse et son métier de photographe pour enquêter, ce qui nécessite souvent de circuler entre deux eaux ou dans des bas-fonds pas toujours très légaux. Le fait de voir l'action à travers l'objectif de l'appareil photo permet d'avoir un point de vue différent et bienvenu. Charles Kaplan est souvent casse-cou, assez téméraire, mais surtout bien décidé à faire jaillir la lumière sur certaines vérités restées trop longtemps dans l'ombre. Je me suis rapidement attaché à ce personnage, très bien décrit et criant de réalisme.
De fil en aiguille, on se retrouve dans différents lieux, également très réalistes, dans une enquête simple mais bien ficelée du début à la fin, aux côtés de personnages tous plus réels les uns que les autres. Une histoire servie par un style efficace, un rythme haletant et une plume captivante. Sans m'en rendre compte, j'ai fini Fabrika, décidément un ouvrage plus que prenant !
C'est toujours pareil : quel que soit le conflit,
les victimes, les survivants attendent de nous, les journalistes,
qu'on témoigne, qu'on raconte. Aux quatre coins de la planète,
chaque photo prise est un instant volé à l'oubli.
les victimes, les survivants attendent de nous, les journalistes,
qu'on témoigne, qu'on raconte. Aux quatre coins de la planète,
chaque photo prise est un instant volé à l'oubli.