Bartiméus, Tome 1, de Jonathan Stroud

Bartiméus, Tome 1
L'amulette de Samarcande

Jonathan Stroud

Nathaniel est recueilli, dès son plus jeune âge, par Mr Underwood, magicien confirmé, qui a pour mission de lui enseigner l'art de la sorcellerie.
Le jeune garçon révèle très vite des capacités exceptionnelles attisant la jalousie de son entourage, et tout particulièrement celle du sinistre Simon Lovelace, sorcier à l'ambition démesurée. Ce dernier va jusqu'à humilier Nathaniel en public, qui, blessé dans son orgueil, mettra tout en œuvre pour se venger. Pour cela, il appelle à son service le dévoué et rusé génie Bartiméus.
Leur but : retrouver l'Amulette de Samarcande aux exceptionnelles vertus protectrices...

Un livre que j'adorais étant adolescente et dans lequel je me suis replongée avec un très grand plaisir !
Londres, XXIème siècle. La ville est dominée par les magiciens, qui est l'élite, tandis que les personnes non-magiciennes, ou plébéiens, sont considérés comme la « fange » de la société. Les magiciens ne tirent pas leurs pouvoirs d'eux-mêmes, par grâce à leur capacité d'invoquer des « démons ». Ce sont eux, la véritable source du pouvoir. Pour les distinguer, du plus fort au moins puissant : les marids, les afrits, les djinns, les foliots et les gnomes. Il existe des entités encore plus forts que les marids ou plus faibles que les gnomes, mais qui sont plus rarement invoquées.
Nous allons rencontrer Nathaniel qui a été recueilli – comme le veut la tradition – par un magicien confirmé afin d'être formé. Son professeur, Mr Underwood, n'est pas un sorcier puissant ou charismatique, mais la relation maître/élève se poursuit cahin-caha pendant quelques années. Jusqu'à un certain événement... C'est là que le jeune garçon, dans le plus grand secret, va invoquer seul son premier démon : Bartiméus, et lui confie la redoutable tâche de dérober l'Amulette de Samarcande à un puissant magicien, Simon Lovelace. Ce faisant, Nathaniel va mettre le pied dans un bain politique et de pouvoir, révélant des complots qui pourrait bien lui coûter cher. Nathaniel va entraîner là-dedans Bartiméus, pas volontaire du tout mais obligé d'exécuter la volonté de son maître...
On m'a offert L'amulette de Samarcande il y a quelques années, pour un anniversaire. Ce premier tome venait tout juste de paraître en France, et je me suis empressée de me jeter dessus. Je suis rapidement devenue addict, et j'attendais la suite avec impatience !

Ce qui m'a le plus plu dans ce premier tome de Bartiméus, c'est cette présence de magie, mais qui n'est pas intrinsèque aux magiciens. Ils ont certes énormément de travail pour apprendre les incantations, l'histoire, comment se protéger, mais toute la magie vient des démons. Toute l'histoire est vue en alternance entre deux points de vue : celui de Nathaniel et celui de Bartiméus. On ne peut pas avoir deux personnages plus différents, tout les oppose, que ce soit leur nature ou leur personnalité. Et cette alternance permet vraiment de mieux se plonger dans l'univers, d'avoir accès à différentes opinions. Par exemple, les parties avec Nathaniel permettent de voir comment fonctionne le monde des magiciens, et ce n'est pas un beau monde : ils courent tous après le pouvoir, se croient au-dessus des démons qui n'hésitent pas à asservir et au-dessus de la « plèbe » qui n'a pas eu la chance de devenir magicien. Nathaniel apparaît au début comme le pur produit de cette société : convaincu que les magiciens sont les personnes les plus importantes de ce monde. Il est en plus impulsif, têtu, et avide de vengeance. Mais, malgré tout... On découvre peu à peu ses failles et ses faiblesses, et son parcours explique son caractère et sa volonté de revanche. C'est un personnage plus complexe qu'il n'y paraît au début, et très intéressant ! Mais dans cette histoire, le plus intéressant est bien sûr Bartiméus, pour lequel j'ai un gros coup de cœur. Ce djinn a des ressources magiques intéressantes, mais ce qui le démarque vraiment des autres est son esprit vif, gouailleur, toujours prêt au sarcasme et à la repartie. J'ai éclaté de rire bien souvent grâce à lui ! Lorsque nous sommes avec lui, son histoire est racontée à la première personne du singulier, tandis que Nathaniel c'est la troisième personne qui est utilisée. Ainsi, on s'immerge davantage dans les péripéties de Bartiméus, tandis que nous observons Nathaniel d'un œil un peu plus lointain, surtout compte tenu que son histoire met un peu plus de temps à s'installer. En outre, le gros plus des parties avec Bartiméus, c'est sa façon de parler et de s'expliquer notamment à travers des notes de bas de pages, et nous offre bien souvent des situations hilarantes. Le contraste est donc très fort entre ces deux personnages, mais l'alchimie est là : tout les sépare, et après des débuts (très) houleux, ils arrivent malgré tout à travailler tant bien que mal l'un avec l'autre. Tout en se tapant mutuellement sur les nerfs, pour mon plus grand plaisir !
Mais outre la relation entre Bartiméus et Nathaniel, j'ai vraiment pris plaisir à l'histoire en elle-même. Il y a deux temps dans ce premier tome : d'abord la découverte de cette Londres et du monde des sorciers avec Nathaniel. Une partie plus lente, plus axée sur l'apprentissage et la politique, mais vraiment nécessaire à l'intrigue. Du côté de Bartiméus, on a plus de rebondissements, plus d'activités. Mais les deux histoires vont se rejoindre, et la troisième partie du roman est décoiffante !
L'amulette de Samarcande est un roman mélangeant habilement la magie, la quête initiatique, l'humour, des intrigues politiques et des complots, des personnages très bien travaillés... Je recommande cette trilogie dans son ensemble !

Bartiméus, Tome 1 : L'amulette de Samarcande
Bartiméus, Tome 2 : L'œil du golem
Bartiméus, Tome 3 : La porte de Ptolémée

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