07/12/2020

The Poppy War, Tome 1, de R.F. Kuang

The Poppy War, Tome 1
La Guerre du Pavot


R.F. Kuang








Deux pays s'affrontent depuis des siècles : l'immense empire de Nikara et une petite île voisine, Mugen.
Jeune orpheline, Rin décide de tout faire pour échapper au mariage qu'ont arrangé ses parents adoptifs. Aidée d'un bibliothécaire qui s'est pris d'affection pour elle, elle se met à étudier en vue du concours Keju, qui ouvre aux enfants les plus brillants du pays accès à l'académie militaire de Sinegard, chargée de former les futures élites de l'Empire.
Sous l'égide d'un vieux maître fantasque et mystérieux, elle s'éveille peu à peu aux pouvoirs chamaniques qui sont les siens, mais quand la guerre larvée éclate de nouveau, sous les coups de boutoir de Mugen, l'Académie est dissoute et ses membres affectés à l'une des douze divisions des Douze Provinces qui composent l'Empire.






Un livre qui m'attirait grandement, surtout avec toutes ces bonnes chroniques du monde anglophone.
Dans un monde médiéval, deux pays s'affrontent depuis des siècles : il y a un empire nommé Nikara et une île du nom de Mugen. On va suivre une jeune fille orpheline du nom de Rin, qui travaille dans une boutique pour le compte de ses parents adoptifs. Lorsqu'elle apprend qu'ils ont décidés de la marier contre sa volonté, elle se rebelle. Avec l'aide de son mentor bibliothécaire, elle se met à étudier pour passer le concours Jeju. Si Rin réussit, elle pourra aller à l'Académie militaire de Sinegard, chargée de former les futures élites de l'empire...
Grâce à un travail acharné, Rin parvient à prouver sa valeur et est la première de son village à pouvoir accéder à Sinegard. Mais les épreuves ne font que commencer pour elle : les études à l'Académie sont extrêmement dures, et on ne peut pas dire que les autres étudiants soient particulièrement tendres avec elle, notamment à cause de ses origines. Un de ses professeurs va la prendre sous son aile : Jiang, un homme très excentrique et étrange, qui va ouvrir ses perceptions au chamanisme et au domaine des Dieux. L'entraînement de Rin à l'Académie va lui être grandement utile lors de la Guerre, où elle devra se battre sur le terrain, mais pas dans une des Milices traditionnelles mais dans une unité d'opérations spéciales.


La Guerre du Pavot me tentait énormément grâce aux bonnes critiques que j'en avais entendue. Le début nous entraîne dans une histoire à la sauce Young-Adult, avant de s'éloigner de cette trame pour pousser vers la Fantasy militaire/historique beaucoup plus sombre. Je tiens à préciser que ce n'est pas non plus un livre totalement Fantasy militaire : le cadre est très sombre et dur, mais les combats resteront relativement « peu » présents. La Guerre du Pavot est donc entre plusieurs genres, plusieurs styles, et il y a donc le risque que certaines personnes qui vont lire ce roman en espérant tomber soit sur du YG ou de la Fantasy militaire pure risquent d'être déçus. Pour ma part, j'ai adorée ma lecture du début à la fin en partant sans attente préconçues. Je tiens à préciser par contre que La Guerre du Pavot est un roman sombre et dur sur de nombreux aspects : TW viol ; torture ; drogue ; violences variées. Il faut s'y préparer un peu ! Il y a donc une vraie évolution dans ce premier tome : la première partie est plutôt « classique », avec une approche YA, pour pencher ensuite dans la noirceur à partir de la moitié/dernier quart du livre.
Un point qui m'a particulièrement marquée (même si relativement anecdotique par rapport à l'intégralité de l'histoire, c'est quand même un SPOILER alors attention !) c'est lorsque R.F. Kuang aborde la question des règles. Rin à ses premières menstruations, ce qui lui pose problème notamment en matière d'efficacité à suivre ses cours. Elle va donc prendre la décision, sur les conseils de l'infirmière, de détruire son utérus afin de ne plus être « gênée ». On peut se sentir interpellés par cet acte : elle prend la décision irrévocable de ne jamais avoir d'enfants, de ne plus avoir ses règles, simplement pour être la plus efficace possible et de ne plus souffrir de règles douloureuses. En tant que child-free, j'avoue que je prendrais la même décision que Rin (même si pas pour les mêmes raisons, ni le même contexte d'ailleurs !). Bref.
R.F. Kuang raconte une histoire fantasy basée sur la Chine du 19 et 20ème siècle, avec un Empire divisé et plusieurs fois envahi, le contrôle de plusieurs chefs de guerre de différentes provinces, une académie impériale, l'art de la guerre, le trafic d'opium, et le tout qui n'est donc pas sans faire écho à l'histoire Sino-Japonaise, principalement avec les conflits et les horreurs.
La Guerre du Pavot n'est pas idéal, j'aurais aimé une histoire plus sombre et plus intense dès le début, le fond est très intéressant mais la forme n'est pas toujours parfaite. Malgré ça, le tout m'a énormément plu, c'est un petit coup de cœur ! Je suis impatiente de lire la suite, et je pense relire ce premier tome en version originale, afin d'analyser plus précisément l'histoire. Et cela m'a aussi donné envie de me (re)plonger plus en détail sur cette « relation » Chine/Japon, qui est particulièrement longue, importante et extrême.
Je vais finir sur la couverture V.F d'Actes Sud, que je trouve (comme beaucoup apparemment) particulièrement ratée : on ne retrouve pas du tout l'esprit du livre et l'aspect du personnage ne ressemble pas DU TOUT à Rin (encore un personnage victime du white washing !). La couverture V.O est parfaite, pourquoi ne pas l'avoir gardée ?
La Guerre du Pavot est un roman que j'ai donc trouvé très intéressant, et que je recommande !




Children ceased to be children when
you put a sword in their hands. When
you taught them to fight a war, then you
armed them and put them on the front lines,
they were not children anymore. They were soldiers.





The Poppy War, Tome 1 : La Guerre du Pavot
The Poppy War, Tome 2 : The Dragon Republic
The Poppy War, Tome 3 : The Burning God







Chronique en + : l'avis de Léa Touch Book !

12 commentaires:

  1. La couverture c'est pour attirer les fans de manga (qui sont bien plus nombreux que les fans de romans fantasy) et se faire plus de pognon.
    C'est dommage en effet !

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    1. C'est vraiment TRÈS dommage en effet :( Heureusement que j'étais curieuse de le lire et que j'avais lu de bonnes critiques, sinon j'aurais pu ne jamais m'y mettre !

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  2. Je l'ai lu en VO et comme toi, j'ai été un peu dérangé par la différence de ton entre la partie académie et la partie wesh c'est la guerre. J'avoue que j'aurais préféré qu'on reste sur un seul ton que ce soit le premier ou le deuxième parce que j'ai trouvé que ça cassait un peu le truc. Mais j'ai quand même beaucoup aimé !

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    1. Pour avoir lu des chroniques avant de commencer le livre, je n'ai pas été trop surprise. Mais c'est vraiment étonnant cette différence ! En tout cas, je pense relire ce premier tome en V.O pour pouvoir enchaîner sur la suite :)

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  3. AH je ne savais pas que ce roman avait été traduit

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    1. Je ne me souviens pas d'avoir vu passer ce livre sur ton blog, l'as-tu lu ?

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  4. Bonjour,
    Ce roman est-il adapté pour des jeunes ados ?

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    1. Hum, non, je dirais plutôt grands ados. A partir de 16, 17 ans je dirais...

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  5. Un livre qui me semble très intéressant. J'ai lu ton spoiler sur les règles et je suis un peu mitigée. Je comprends le raisonnement : ne pas vouloir d'enfant et donc retirer son utérus mais je me demande aussi si ce n'est pas une manière de "nier la féminité" en retirant à l'héroïne ses règles ? Je n'ai pas lu le livre donc je ne sais pas si cela est vu ainsi. Au moins, cela questionne et je trouve que c'est une bonne idée de l'auteur d'avoir abordé ce sujet.

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    1. Je pense que chaque personne aura son avis sur cette question, et il faudra voir aussi comment c'est abordé dans la suite.
      Mais pour ma part je n'ai pas ressenti cette volonté de ne pas avoir d'enfants et ses règles comme une négation de la féminité... Il y a pleins de femmes qui n'ont pas d'enfants et/ou de règles, et ce sont "toujours" des femmes, que ce soit subis ou non. Tout dépend du ressenti de la personne dessus, c'est ça le plus important.
      Et pour le cas des hommes trans qui ont toujours un utérus et des règles, cela ne fait pas d'eux des femmes pour autant, par exemple...

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    2. Je te remercie pour ton retour. Tu soulèves un bon argument avec le cas des hommes trans.
      Je pense que c'est intéressant de la part de l'auteur de parler des règles car cela nous permet de discuter de ce sujet et d'y réfléchir.

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    3. C'est en effet une excellente chose d'aborder le sujet des règles, je crois que je peux compter sur les doigts d'une main les fois où c'est abordé dans un roman...
      Et je suis toujours contente que cela entraîne des conversations intéressantes comme avec toi :) !

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